Tillman of the West

27 juin 2015 à 18:00

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On en parlait plus tôt aujourd’hui, et bien-sûr dans notre abrégé d’Histoire du western, le genre a commencé à s’intéresser à l’humour à partir des années 60. Bien que n’étant jamais devenus majoritaires, les comédies western ont continuer d’exister jusque dans les années 90, après quoi, le genre est redevenu sérieux, entre autres parce qu’il est rare qu’une mini-série se place sous le signe du gag.
Au début des années 80 commence ainsi Best of the West, un sitcom multi-caméra commandé par ABC qui met en scène Sam Best, sa femme et son fils qui arrivent dans une petite ville de l’Ouest afin d’y construire une nouvelle vie, avec l’aide de Parker Tillman, un homme d’affaire local.

BestoftheWest-650Spoiler alert : Best of the West a tellement marqué les esprits que j’ai pas trouvé mieux en termes d’image…

Best est un homme poli, lettré, et pas franchement courageux, qui a quitté sa vie confortable sur un coup de tête, embarquant sa jeune épouse et son fils, issu d’une première union, dans cette aventure pour laquelle même l’armée pendant la Guerre civile ne l’a pas préparé. Fort heureusement ce n’est pas un homme déraisonnable, et en arrivant, il s’achète une petite maison et un commerce pour faire vivre sa famille, au lieu de chercher les ennuis.
Pas de chance, les ennuis vont venir à lui. Ils se matérialisent en personne de Tillman, qui en fait de tout arranger pour que Best s’installe, est en fait une crapule qui terrorise les commerçants et leur fait payer ses services de « sécurité », avec l’aide de son bras droit, l’idiot et bien-nommé Frog. Et lorsque Best, décidément trop poli et honnête, refuse de signer le contrat de « sécurité », Tillman décide de le faire éliminer par une brute locale, le terrible Calico Kid.

…Sauf que par le plus grand des hasards, mais alors vraiment, le pur bol, Best va être vainqueur d’un duel contre le Calico Kid, et va être promu marshal de la petite ville. On s’en doute, rien qui ne fasse tressaillir de joie Tillman.

Best of the West est, je vous le disais, un sitcom multi-caméra… et c’est là son principal défaut. Sans les rires du fond (déclenchés à des moments souvent inopportuns, et souvent envahissants), on pourrait concéder à Best of the West de bonnes intentions, quelques idées amusantes, et peut-être, j’ai bien dit peut-être, un ou deux dialogues vraiment drôles. Peut-être. Manque de chance, les rires sont là, et bien là. Et bien malin celui qui esquissera plus d’un vague sourire au cours de ces 20 premières minutes.
Bon, ok, si, un : quand le spectateur découvre que nul autre que Christopher Lloyd incarne le Calico Kid. Mais c’est pré-Retour vers le futur, alors je ne sais même pas si à l’époque ç’aurait fait écarquiller les yeux à quiconque.

Et puisqu’on parle acteur, les nostalgiques auront peut-être reconnu derrière l’apparence courtoise de Sam Best un autre acteur : Joel Higgins devait, un an plus tard presque jour pour jour, devenir Edward Stratton III, le père décalé de Ricky ou la Belle Vie ! En fait, s’il n’avait pas choisi d’intégrer la série de NBC, Higgins aurait peut-être dû rempiler pour Best of the West qui n’était pas encore officiellement annulée ; double bummer.
Mais dans Best of the West, ce n’est pas vraiment Joel Higgins, en dépit de son omniprésence, qui tient le haut du pavé. Les seuls passages dignes d’intérêt sont ceux où Parker Tillman, l’affable crapule de la série, apparaît à l’écran sous les traits de Leonard Frey. L’acteur campe un méchant raffiné, avare de ses mots, et sarcastique, qui est une véritable exception culturelle dans une série qui inclut une scène où trois personnages pleurent hystériquement en Dolby Stereo pour indiquer qu’ils sont tristes. Tillman se rêve en parrain craint et respecté, mais il est sans cesse déçu par son entourage, surtout que l’essentiel dudit entourage est constitué de l’abruti Frog. Leonard Frey opte pour un jeu nuancé, se contentant par moments de pousser un soupir ou lever un bout de sourcil, et son sens du timing, combiné au contraste avec les clowneries du reste du cast, fonctionnent parfaitement. Il mérite sa propre série. Correction : il mérite sa propre série en single camera.

Best of the West est loin d’être la perle que cette semaine, je veux absolument vous recommander de découvrir. Ou n’importe quelle semaine, en fait. Mais elle est doublement intéressante en cela qu’elle se base sur une quantité astronomique de références aux westerns… tout en existant à une époque où ceux-ci n’ont jamais été aussi rares à la télévision depuis les années 50. Comment ? Pourquoi ? Oui, voilà : surtout pourquoi ?
On ne le saura jamais. Best of the West est une anomalie sur bien des plans. Mais le Wide Wide West, c’est ça aussi, après tout… tentatives laborieuses d’humour inclus.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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