On a les idées (ça a pris du temps, mais ça y est : les bonnes idées aboutissent). On a les auteurs. On a les moyens techniques. On a les comédiens. Il nous reste encore juste à savoir comment tout ça peut se goupiller ensemble.
A l’origine de Templeton, une vraiment bonne idée : une comédie dans un contexte de western. Elles ne sont pas si courantes, y compris aux USA où pourtant, hein ! Mais comme la plupart des westerns ont tendance à se prendre au sérieux, ou à préférer mettre l’accent sur l’aventure que l’humour, le genre est franchement dépourvu de second degré. A part, sans doute The Adventures of Brisco County, Jr., mais c’est une série de western et de science-fiction, alors bon, on devrait s’attendre à une position originale (en plus, elle a Bruce Campbell dans le rôle principal ; tiens faudra qu’on se fasse un article dédié à Brisco County, un jour)
Dans l’épisode inaugural de Templeton, bien qu’il soit question de légèreté, il n’est pourtant pas question de gags tsouin-tsouin. En-dehors de l’un des frères Templeton qui cherche toujours à avoir le mot pour rire (et qui en général ne chatouille pas un zygomatique autour de lui), personne n’est là pour faire rire, mais plus pour adopter un certain recul. Il y a quelques instants absurdes, mais ce premier épisode n’insiste pas dessus. J’ai lu çà et là que Templeton était à voir comme une parodie du genre, je n’en suis pas totalement convaincue (la plupart des stéréotypes utilisés ne sont pas du tout détournés ni moqués), ce n’est pas tout-à-fait ça non plus.
C’est plus subtil, comme humour, d’ailleurs c’est la qualité numéro un de Templeton : l’humour subtil, dans une comédie française, c’est quasiment de l’exotisme. Côté comédie historique française, Templeton est laaaaaargement plus fin que Péplum, par exemple. Pourquoi, il est possible de faire pire ?!
Pour ne pas insister uniquement sur sa vocation humoristique, Templeton dégaine une autre arme : une intrigue feuilletonnante. Dans ce premier épisode, on ne peut pas dire que l’histoire soit fascinante, entre autres parce que l’exposition est très longue. Mais elle a le mérite d’exister. Les frères Templeton, tous trois sans le sou, vont ainsi envisager de braquer une diligence. Or comme ils sont sans expérience et qu’ils comptent un petit rigolo, un abruti et une brute dans leurs rangs, ça ne risque pas d’être gagné d’avance. On ne s’imagine pas un seul instant que le projet puisse bien tourner, et la scène d’ouverture de la série (qui a succombé à la facilité du flash forward), nous donne assez peu d’espoirs sur le sujet.
Alors pourquoi ne suis-je pas plus enthousiaste que ça après avoir regardé ce premier épisode ? Je ne saurais trop dire, au juste. Ce qui est sûr c’est que je n’ai pas de reproche énorme à adresser à cette entrée en matière, mais je n’ai pas non plus spécialement envie de voir la suite. Ça manque peut-être un peu de surprises (niveau personnages féminins, c’est bien la dèche, aussi, pendant que j’y pense). Peut-être que j’ai eu l’impression d’avoir vu tout ce que Templeton avait à offrir dés ce premier épisode…?