Sheer elegance in its simplicity

27 mars 2015 à 12:00

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La série dont nous parlons aujourd’hui est adaptée de comics… mais pas vraiment. Enfin si. Mais non.
Tout commence au début des années 2000, lorsqu’un certain Javier Grillo-Marxuach essaye de proposer la série de ses rêves à plusieurs chaînes. Rien à faire, c’est invendable, lui dit-on : ce serait trop coûteux à réaliser. Pas du genre à se laisser désarçonner, le scénariste décide de se tourner vers un autre média que la télévision pour faire aboutir son idée : en 2005, il s’allie au dessinateur Les McClaine. Ensemble, ils parviennent à publier The Middleman, une série d’aventures dans lesquelles une jeune artiste du nom de Wendy Watson se retrouve embarquée aux côtés d’un mystérieux agent, le Middleman, œuvrant pour lutter contre toutes sortes de phénomènes… exotiques.
C’est alors que ressurgit l’industrie de la télévision, et une série du nom de The Middleman voit finalement le jour sur ABC Family pendant l’été 2008, sous la plume de Javier Grillo-Marxuach. Il a réussi !

Eh oui les amis, aujourd’hui on parle donc d’une série indirectement adaptée d’elle-même. Paracétamol, quelqu’un ?

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L’originalité essentielle de The Middleman repose dans ses personnages. Le Middleman est un superhéros comme on n’en fait plus, droit dans ses bottes et toujours impeccable, tandis que Wendy Watson (ou DubDub, ou Dubbie) est une hipster avant la lettre, une artiste qui a toutes sortes d’idées blasées sur le monde, et que plus rien ne choque. Dés le pilote, elle va passer la majorité des scènes dans l’indifférence la plus totale aux évènements bizarres qui l’entourent. Elle travaille en effet comme intérimaire dans un laboratoire où elle tient le standard, et où une expérience va mal tourner sous ses yeux ; arrive alors le Middleman qui résout la crise et repart, mais pas sans avoir repéré que Wendy n’a pas cillé pendant toute l’expérience.
Après une batterie de tests, il ressort que Wendy a toutes les qualités requises pour faire un formidable bras droit auprès du Middleman, dont elle va disséquer chaque aventure avec flegme, humour et/ou sarcasme.

The Middleman repose sur une formule un peu répétitive, mais qui fait rapidement ses preuves, parce que les péripéties sont rocambolesques. Quand le Middleman affirme se spécialiser dans la résolution de problèmes « exotiques », cela englobe tout et surtout n’importe quoi : menaces extra-terrestres, évidemment, mais aussi complots de savants fous, basculement de mondes parallèles, invocation de forces élémentaires ou encore bande de superméchants masqués. Le ridicule ne tue pas, et tant mieux, le Middleman frôle bien assez souvent la mort comme ça.
La série évoque par moments des fictions plus âgées comme la quasi-anthologie Eerie, Indiana, ou plus récemment la méconnue The Chronicle (sur laquelle Grillo-Marxuach a officié, comme par hasard), en ne se refusant absolument rien, même si ça paraît absurde. SURTOUT si ça paraît absurde ! C’est encore mieux ! Et si pour cela, The Middleman doit écorcher au passage les boys bands ou la vie des sororités à la fac, eh bien c’est encore mieux. The Middleman ne se refuse aucune excentricité, aucun gag, aucune référence, aucun gimmick non plus… dans la mesure de ses maigres moyens.

Holy homage, Batman ! The Middleman a une lourde dette envers la série des années 60, dont nous parlions hier. C’est vrai tant par ses intrigues un peu folles et résolument absurdes, que par ses dialogues (ou même ses didascalies !). Des allitérations insérées dans des tirades à couper le souffle déclamées d’une voix monocorde mais sans un seul temps mort, aux exclamations un rien désuètes de son personnage éponyme, The Middleman est une dramédie fantastique qui se spécialise dans ce que j’appelle « les gags hit-and-run » : la blague est à peine prononcée qu’on est déjà passés à autre chose. Il peut se passer une bonne dizaine de secondes avant que ça n’arrive au cerveau et qu’on n’explose de rire !
Ajoutez à cela l’esthétique caricatural des épisodes, et leurs thèmes appelant à plus d’excentricités encore, et on arrive à un festival délicieux de série qui se donne à fond pour remplir son office et bien plus.

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Et l’air de rien, en dépit de la très faible teneur feuilletonnante des épisodes, on se lie au Middleman, à Wendy, mais aussi à la jeune et photogénique artiste qui partage son appartement illégal (Lacey), le robot mal luné Ida, et tous ceux qui gravitent autour d’eux (fait qui mérite d’être souligné, la plupart des épisodes du Middleman ont une très haute teneur en personnages féminins ou identifiés comme tels ; Ida est forcément un cas particulier). Sur la fin de la saison, les choses commencent à trouver un peu plus de liant, mais trop tard, hélas : les audiences déclinantes de la série ont réduit sa commande de 13 à 12 épisodes, et si ça n’a pas l’air de grand’chose, cela nous prive, malheureusement, d’une véritable fin…

…Qui peut fort heureusement se trouver sur internet, car le chapitre final des aventures de Wendy Watson a été écrit et lu devant le public lors d’un Comic Con, puis publié sous la forme d’un comic/graphic novel. Javier Grillo-Marxuach a levé des fonds plus récemment pour offrir de nouvelles aventures au Middleman et à Wendy la Middle…person (?), qui ont également fait l’objet d’une lecture enregistrée. Pour quelqu’un qui comme moi, raffole des table reads, c’est mieux que du porno.
The Middleman est résolument une histoire qui, en tant que série ou en tant que comic, continue de défier le temps. Pas si mal, pour un comic qui n’a rien à avoir avec DC ni Marvel.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

1 commentaire

  1. jainaxf dit :

    Merci beaucoup pour tous ces articles, je suis dans une épriode super-héros en ce moment et celà va me permettre de faire de jolies découvertes ! Je connaissais déjà « The Middleman », et c’est vrai que cette série déjantée a beaucoup de charme !

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