Une fois de temps en temps, pour s’aérer la tête, regarder un pilote Disney, ça ne fait pas de mal… sauf si ce pilote est navrant. C’est-à-dire… souvent.
K.C. Undercover, lancée à la mi-janvier, est exactement sur le même mode que l’immense majorité des séries qui l’ont précédée. Son héroïne K.C. y devient une espionne, mais doit continuer à mener sa vie d’adolescente comme les autres, évidemment… dans le monde des séries Disney, il n’existe pas d’autre façon d’introduire la potentialité de gags et de quiproquos !
Quand elle se promène dans les couloirs de son lycée, ce sont les mêmes casiers en carton-pâte, les mêmes figurants mal fagotés, les mêmes gags ridicules, le même tout que dans Phénomène Raven ! Peut-être littéralement, d’ailleurs. Rien n’a changé plus d’une dizaine d’années et plus…
La chaîne Disney Channel est passée maîtresse dans l’art de recycler ses formules. Il n’y a aucune place pour les expérimentations. Les séries ne s’intéressent qu’à deux choses : soit préparer leur héroïne à une carrière de pop star (phénomène sur lequel je me suis déjà étendue), soit contraindre ses héros adolescents à une double-vie. Il n’existe pas d’alternative ; et comme en plus Disney a totalement abandonné les séries feuilletonnantes, regarder un épisode d’une de ses séries, c’est avoir la garantie de presque tous les avoir vus.
K.C. Undercover ne recèle aucune surprise. Son interprète principale, Zendaya (qui était déjà au générique d’une série Disney précédente, Shake It Up… cette fois sur la danse, insérer ici un roulement d’yeux brutal) ne manque probablement pas de talent, surtout si ne serait-ce que la moitié des « cascades » sont exécutées par elle, mais elle doit se limiter à sourire à pleines dents et lancer ses petites blagounettes pour gagner son beurre. C’est triste à voir.
Quant aux adultes de la série, derrière leurs sourires plaqués, leurs yeux semblent implorer le spectateur de les croire : « je vous jure, j’avais une carrière, avant (…un peu) ! ». Vision d’horreur téléphagique.
Hélas après le pilote de K.C. Undercover, une chose est claire : Disney persiste à prendre les tweens, soit les préadolescents, pour de parfaits benêts ayant 5 ans d’âge mental… au prétexte que justement, ils doivent se partager l’audience d’une série avec les petits frères et petites sœurs ayant véritablement 5 ans ! Il fait peut-être bon être un enfant au royaume de Disney, mais être un pré-ado, c’est vraiment une croix bien lourde à porter !
Hm. Je me demande si…? Bougez pas, je reviens.