Ce soir, arte démarre la diffusion de Morden i Sandhamn (sous le titre Meurtres à Sandhamn ; une traduction littérale) et je viens vous en toucher quelques mots rapides.
Rapides parce que l’actualité de la série, vous la connaissez, je vous en parle régulièrement maintenant, donc vous êtes déjà au jus. Et puis rapides aussi parce que Morden i Sandhamn n’est pas exactement la série de la décennie non plus.
Il faut dire qu’en matière de fiction policière scandinave, on a largement le choix à présent ; pour quiconque aime les enquêtes et les meurtres, c’est formidable, en revanche pour moi qui n’en suis pas spécialement friande, ce n’est pas exactement le nirvana. Cela signifie essentiellement que désormais, même les séries qui sont correctes nous sont accessibles, et plus simplement la fine fleur ; que les regarder se montre rapidement répétitif, et peu inspirant. Qu’écrire à leur sujet devient un exercice de style autour de l’ennui.
Morden i Sandhamn qui démarre dans quelques minutes n’est pas à proprement parler une mauvaise série, et je suppose même que pour les amateurs du genre elle se montre divertissante. A l’heure où une série comme Broadchurch (à laquelle elle est antérieure), avec ses extérieurs côtiers et son atmosphère de petite ville pleine de charme, séduit les spectateurs, je ne doute pas qu’elle trouve son public et sa diffusion fait pas mal de sens dans les grilles d’arte. L’investissement est en outre minime puisque chaque saison compte 3 épisodes, pas franchement la fin du monde non plus.
Mais Morden i Sandhamn n’est pas LA fiction scandinave à connaître ou à voir. Ce n’est pas une perle insoupçonnée qui donne dans l’ambiance, ni se distingue par sa réalisation, ou se montre ambitieuse dans son propos sur la société ; elle est par exemple l’antithèse de Kommissarie Winter (elle aussi diffusée par arte, il y a presque 3 ans) qui mettait du cœur à l’ouvrage pour séduire par des aspects autres que son intrigues policière.
Ici on introduit un personnage avec un passé « cassé », parce que c’est devenu la règle du genre, une enquête autour d’un meurtre sur le mode du whoddunit, parce que c’est confortable, une interaction avec une personne locale, parce que ça permet de rester dans une certaine légèreté… On ne sort pas franchement des contours, rien ne dépasse. C’est difficile de se prendre de passion pour une série comme celle-là.
Et d’un autre côté personne ne vous le demande, bien-sûr. Trois épisodes et ce sera vite oublié. Si vous êtes curieux, si vous voulez gentillement vous laisser faire, si vous voulez votre dose d’intrigue policière comme si cela manquait par ailleurs, si vous n’avez rien de mieux à regarder ce soir… pourquoi pas ? Sans ça, bof. Il y a mieux à voir, croyez-moi.