Il est communément admis qu’une cérémonie de récompense, ça se déroule en toute fin de semaine, genre un vendredi… ou alors le weekend, ce qui est encore mieux. Mais non, les International Emmy Awards, comme c’est désormais la tradition, eux, ils se tiennent le lundi soir. Alors soit.
La cérémonie, outre les prix que je vais vous récapituler dans un instant, était en outre l’occasion de remettre un International Emmy Founders Award à Matthew Weiner (Mad Men, of course), ce qui a garanti la venue de John Slattery ou Christina Hendricks. D’autres célébrités américaines s’étaient aussi glissées, comme Laverne Cox (Orange is the new black), Carrie Preston (The Good Wife), Megan Follows (Reign), qui comptaient parmi les présentateurs. Parmi les personnes sans nomination, mais présentes, on peut citer la Québécoise Karine Vanasse, ou la Brésilienne Fernanda Montenegro qui a remporté le titre de meilleure actrice en 2013.
Faisons donc le point sur les récompenses décernées, sachant que comme toujours, les téléfilms et programmes non-scriptés sont en italiques, et une * signale le vainqueur de chaque catégorie…
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Meilleure programme US de primetime non-anglophone – El Señor de los Cielos (USA)* – La Patrona (USA) – Pasión Prohibida (USA) – Temple de Acero (USA) |
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Meilleure performance d’acteur – Stephen Dillane dans The Tunnel (Royaume-Uni)* – Claude Legault dans 19-2 (Québec) – Pablo Rago dans Santos y Pecadores (Argentine) – Xiubo Wu dans Zhaoshi Guer (Chine) |
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Meilleure performance d’actrice – Tuba Büyüküstün dans 20 Dakika (Turquie) – Olivia Colman dans Broadchurch (Royaume-Uni) – Romina Gaetani dans Santos y Pecadores (Argentine) – Bianca Krijgsman dans De Nieuwe Wereld (Pays-Bas)* |
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Meilleure telenovela – 30 Vies (Québec) – Belmonte (Portugal) – Joia Rara (Brésil)* – My Husband’s Lover (Philippines) |
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Meilleure mini-série ou film – Alexandre e Outros Heróis (Brésil) – An Adventure in Space and Time (Royaume Uni) – Radio (Japon) – Unsere Mütter, Unsere Väter (Allemagne)* |
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Meilleure comédie – A Mulher do Prefeito (Brésil) – Late Nite News with Loyiso Gola (Afrique du Sud) – Please Like Me (Australie) – Wat als? (Belgique)* |
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Meilleur drama – Prófugos (Chili) – The Tunnel (France) – Utopia (Royaume-Uni)* – Yae no Sakura (Japon) |
Vous aurez remarqué que pour tenter le triplé, les Français ont assumé la paternité avec The Tunnel dans la catégorie drama… alors que c’étaient les Britanniques qui s’étaient posés comme pays producteur dans la catégorie acteur. Bien tenté, les Frenchies, mais non. Pas de 3e prix consécutif pour la France, du coup…
Mais poussons plus loin. L’arrivée de la catégorie dédiée aux programmes américains non-anglophones, alors que les International Emmy Awards s’étaient jusque là largement vantés de ne pas chercher à reconnaître les fictions nées sur le sol US ; force est de constater que lorsque personne d’autre ne s’en charge, il faut bien que quelqu’un offre l’opportunité d’une statuette aux networks hispaniques. Cela se fait, hélas, au détriment des partenaires internationaux ; en effet, les International Emmy Awards (comme la plupart des récompenses télévisuelles internationales, qui ne sont clairement pas à jour sur les pratiques actuelles) n’acceptent de comptabiliser qu’une seule nationalité pour les séries nommées, et évidemment, dans le cas des co-productions, c’est assez bancal (grosso-modo, les producteurs choisissent au moment d’envoyer leur candidature qui ils préfèrent mettre en avant). OR, deux des trois telenovelas nommées sont des co-productions avec l’Amérique du Sud : El Señor de los Cielos avec la Colombie (Caracol) et La Patrona avec le Mexique (Argos Comunicación). Et du coup, en essayant de donner un semblant de justice à la programmation hispanophone US, c’est la production hispanophone sud-américaine qui est invisibilisée. Et vu que c’est le Brésil qui monopolise la représentation du continent dans la plupart des catégories, c’est finalement le but initial des récompenses, à savoir récompenser la production étrangère, qui s’en trouve mis à mal, pour des motifs assez suspects d’ailleurs (Rede Globo est partenaire officielle des International Emmy Awards… et comme par hasard toutes les fictions brésiliennes nommées sont de Globo). Clairement ça partait d’un bon sentiment, mais il faudra que l’académie balaye un peu devant sa porte avant d’essayer de rétablir l’injustice subie par la fiction hispanophone.
Reste que l’initiative, sur le principe, est bonne, et avec le développement de la télévision hispanophone aux USA, le match risque d’être de plus en plus palpitant… même si les fictions d’El Rey, par exemple, parce qu’elles sont en anglais, restent inéligibles. Pour bien faire il faudrait vraiment que la télé hispanophone ait ses propres récompenses, puisque les Primetime Emmy les ignorent.
Je termine sur une dernière chose sur laquelle attirer votre attention. La bande-annonce de Joia Rara est splendide, je vous l’ai d’ailleurs remise ci-dessous avec ses sous-titres anglais. Voilà une telenovela que je regrette de ne pas avoir vue, et qui est bien loin des clichés sur le genre. Hey, Globo paye peut-être pour ses nominations, mais d’un autre côté, elles ne sont pas totalement imméritées !
EDIT : maintenant avec sous-titres anglais !
Voilà, je vous laisse tranquilles, sachez simplement que la plupart des séries mentionnées ici sont, comme d’habitude, généralement déjà évoquées sur le site, à l’instar de My Husband’s Lover qui avait eu droit à tout un article à son sujet (une série gay philippine, comment avez-vous pu manquer ça ?), 20 Dakika et ses 712 annonces de remake, ou encore Please Like Me dont je vous reparlerai d’ailleurs dans un prochain article. Alors n’hésitez pas à fouiller, et on se retrouve très vite !
Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…
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Fun fact du lundi 13 octobre 2014
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Only in America : les Upfronts 2014 côté hispanophone
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Ciel, mon amant philippin !
Il y en a quelques-unes qui me tentent bien ! Toujours de jolies découvertes à faire par ici ! 🙂