Pour mon anniversaire, en général, j’aime bien parler d’une série de 1982, comme par exemple Ricky ou la Belle Vie, St. Elsewhere ou West Country Tales. Au fil des années on a donc pu en discuter plusieurs, mais Newhart n’avait pas encore eu son tour. Sur une demande de N dans le dernier Ask A Telephage, voilà donc l’erreur réparée !
Newhart, évidemment, tourne autour du comédien Bob Newhart, lequel a l’opportunité de briller en de multiples moments de ce premier épisode, et c’est normal. La série repose sur un pitch assez classique, dans lequel Dick Loudon, qu’il incarne, et sa femme, font l’acquisition d’un vieil hôtel dans la cambrousse, alors qu’eux-mêmes sont des citadins convaincus. Mais ne croyez pas que Newhart est un simple remake de Green Acres : cet épisode inaugural a beaucoup plus de finesse que ça.
En fait, en s’installant, les Loudon vont découvrir des personnages pittoresques mais pas franchement des culs-terreux. La seule exception qu’on pourrait considérer est George, l’homme à tout faire qui a « entretenu » l’hôtel pendant ses années d’inoccupation, et qui reste au service des nouveaux propriétaires ; ce n’est pas une flèche, mais le génie comique incroyable de Tom Poston permet de le rendre plus lunaire qu’idiot, et ses scènes sont absolument géniales, comme à peu près tout ce qu’a pu faire Poston dont le timing est parfait. Quant à la nouvelle femme de chambre que le couple, Leslie, c’est une jeune femme riche (ses parents possèdent une île dans les Bahamas, apprendra-t-on au détour d’une conversation) qui veut absolument savoir ce que c’est que d’être banal. Son personnage n’est pas développé, d’autant qu’il apparaît assez tard dans l’épisode, mais sa naïveté n’est pas tournée contre elle ; Leslie est plutôt un personnage exagérément positif qu’autre chose. Et puis, et c’est sûrement mon préféré dans le lot, il y a Kirk, le voisin des Loudon (il possède le café/magasin de souvenirs à côté de l’hôtel). Je me fais la réflexion que des personnages comme lui faisaient d’excellents ressorts comiques et pourtant étaient trop rares dans les comédies ; il est en effet un menteur pathologique, mais avec des fulgurances d’honnêteté un peu brutale qui font de lui, c’est certain, le meilleur sparring partner potentiel des deux héros de la série.
En-dehors de l’exposition, on n’aura pas grand’chose dans ce premier épisode, si ce n’est, sur la fin, une intrigue rapide relative au passé historique de l’hôtel. C’est ce genre de choses qui donne beaucoup plus de matière à Newhart qu’au reste du cast de briller, avec ce ton pince-sans-rire qui lui est propre et qui fonctionne si bien ; du coup, même si la fin de l’épisode tourne peu autour d’interactions et surtout autour d’un quasi-monologue, l’épisode reste drôle.
Newhart est un sitcom qui a trouvé une formule simple mais qui en tire absolument le maximum… comme tout sitcom devrait le faire. En choisissant de ne faire d’aucun personnage le dindon de la farce, chacun permettent de passer un bon moment et ça fait vraiment plaisir, surtout quand on compare avec une certaine comédie dans laquelle Bob Newhart est apparu récemment. Merci N pour la suggestion !