Si vous avez connu les années 90, vous n’avez que difficilement pu échapper à la déferlante X-Files. C’est certainement la série qui nous a tout appris en matière de marketing à coups de gourdin et de fandom décomplexée, sans pour autant s’adresser spécifiquement aux adolescents. Non seulement on pouvait acheter mille produits dérivés (dont des romans, je crois que je les ai encore dans un coin d’ailleurs), mais en plus c’est vraiment là que les fanfictions ont commencé à exploser.
Chacun pouvait inventer son propre épisode, et la série comptait tellement de loners qu’il n’était même pas nécessaire de mettre le doigt dans l’engrenage de la conspiration pour y parvenir. De la science-fiction pure au fantastique, X-Files pouvait embrasser tous les genres, c’était ça qui était magnifique.
Quand j’ai découvert Helix il y a quelques semaines, j’ai été submergée de cette vague de nostalgie envers mes premières découvertes de fanfiction de genre. Je me suis dit qu’à tous les coups, Helix était supposée être un épisode de X-Files à l’origine, mais que, comme il y avait déjà eu un épisode similaire, Cameron Porsandeh avait dû garder le script sous le coude en attendant des jours meilleurs.
A la réflexion, ces jours meilleurs ne sont peut-être pas encore arrivés ; il aurait peut-être mieux valu dormir encore un peu dessus.
Le premier épisode de Helix ne met rien en place que le spectateur n’ait déjà vu par le passé (y compris dans un épisode de X-Files), avec un centre de recherches isolé au milieu de la neige, et une maladie curieuse qui fait progressivement des victimes. Le huis clos étant acquis (et renforcé en cours d’épisode), on sait d’avance que le thème de la contagion va être assez limité : il ne s’agit pas ici de craindre que la maladie se répande et extermine la race humaine. Et le pire, c’est que c’est limite décevant. Parce que dans le fond, ça signifie que l’enjeu va se borner aux personnages en présence, et c’est d’autant plus problématique qu’ils attirent assez peu la sympathie.
Exactement comme l’aurait fait un épisode de X-Files (impossible de se sortir la comparaison de la tête, désolée), Helix introduit aussi quelques mensonges et cachotteries. L’idée directrice est de nous laisser penser que le virus n’est pas arrivé par accident, et peut-être même pas propagé totalement par hasard.
Cela devrait apporter de l’épaisseur à l’intrigue, mais c’est un tel cliché que ça reste sans effet. Ohlala, les vilains méchants laboratoires ! Non, vraiment j’arrive pas à feindre la surprise. Si le virus avait été le fruit du hasard, il aurait été bien plus captivant de voir comment le directeur du centre de recherches allait essayer de s’en sortir, mais le fait qu’il semble plus ou moins superviser les opérations l’air d’en savoir plus que tout le monde anéantit tout espoir d’originalité de ce côté-là. A la limite on ne comprend pas tellement pourquoi il voudrait que qui que ce soit guérisse du virus libéré dans ses locaux : ça fait un superbe sujet d’expérimentation in vivo.
Un épisode double d’une heure et quart aurait été une épatante opportunité d’ajouter des éléments intéressants ; au lieu de ça, le pilote de Helix s’embourbe dans des histoires périphériques d’une inutilité totale. Non seulement le héros qui arrive du CDC a un frère sur place (lequel devient évidemment le patient zéro), mais en plus il était en couple avec l’une de ses subordonnées… qui désormais est en relation avec le frérot. Où on est ici, dans Dallas ?
Mais ce qui joue le plus en défaveur de ce premier épisode, c’est la façon dont il est supposé être porteur de suspense, voire même d’angoisse par moments, et reste incapable d’inspirer quoi que ce soit de similaire. Venant d’une froussarde comme moi… ça n’est pas rien ! Helix manque d’audace même dans ce domaine, et à une époque où le gore connaît un retour en grâce à la télévision (s’il l’y a jamais vraiment connu), c’est quand même assez dramatique. Or, en l’absence d’un scénario renversant, c’était peut-être un peu cheap d’user d’effets spéciaux en derniers recours, mais au moins ç’aurait sauvé notre affaire ; The Walking Dead l’a après tout bien compris.
Helix ne se regarde même pas comme une série-popcorn : elle est juste d’une grande faiblesse dans tous les domaines. Et ce n’est quand même pas le simple fait de retrouver Da’an qui va me faire changer d’avis.
Étonnez-vous après ça que je ne me sois pas pressée de finir cette review… et la saison moins encore.
Ah si, la série se regarde comme une série pop-corn, bon c’est vrai que le pilot est mauvais, et en fait la saison aussi. Mais la série devient du grand n’importe quoi, avec des immortels, des têtes coupées, des morts dans tout les sens, des enfants kidnappés, etc… Et en plus les épisodes sont super courts donc ça se regarde très vite.
Roh la référence à Da’an j’adore ^^ j’ai suivi la première saison de Helix, j’aimais bien son côté décalé avec des visions d’horreur sur fond musical guilleret. Mais le reste de la série ne décolle pas et s’embourbe dans les manigances.