[#FRAKmarathon] 1×01, cette fois c’est la bonne

30 mars 2014 à 23:46

Second volet de notre #FRAKmarathon, et je préfère vous prévenir, on commence avec ce qui est probablement mon épisode préféré de la série (…pour autant que je sache actuellement).

33 est un épisode qui me tient à cœur pour deux raisons. D’abord parce qu’il est formidable (et ça vous ne pouvez pas le nier), qu’il offre une plongée sombre dans l’univers de Battlestar Galactica, tout en présentant de façon plus complète que la mini-série ce vers quoi on se dirige. J’y reviens dans un instant. Mais aussi parce qu’il me rappelle SPACE 2063.

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Alors bon, rassurez-vous tout de suite, je ne vais pas ramener SPACE 2063 sur le tapis à chaque fois (sinon je me ferais un marathon SPACE 2063… quoique, hm, ce sera à réfléchir), mais la parenté dont je vous parlais lors de ma première review du #FRAKmarathon n’est pas non plus une simple coquetterie. Si certes les scènes de vol doivent énormément à la série de James Wong et Glen Morgan, d’autres thématiques aussi semblent avoir inspiré Battlestar Galactica.
Ainsi, l’épisode Sugar Dirt repose sur un principe similaire, celui de rendre le passage du temps central dans le déroulement de l’épisode, de lui accoler à la fois de l’espoir et de l’anxiété ; les deux épisodes ont en commun d’oppresser le spectateur parce que lui-même devient sensible à l’horloge. En transformant la conception du temps qu’a le spectateur, parce qu’aucune des deux séries n’a évidemment pas la possibilité de s’étendre en temps réel sur plusieurs jours, ces épisodes impriment une marque bien particulière sur le spectateur. C’est un peu, pour essayer de comparer avec quelque chose que plus de monde connaîtrait que SPACE 2063, une expérience similaire au film Memento : mettre le spectateur au rythme des personnages, lui faire perdre la notion de son propre espace-temps pour coïncider avec celui des héros, et au final, aboutir à une immersion dont dépend l’essentiel de l’émotion.
Le spectateur n’est pas épuisé après 5 jours de veille comme la flotte des 12 Colonies. Il faut donc ruser et faire illusion. 33 retranscrit exactement cette intention.

Un axe primordial est aussi introduit ici. Dans la mini-série, nous avions eu la problématique de l’extinction imminente de la race humaine qui nous avait été posée, mais cette fois, c’est surtout une question de chiffres. Le décompte précis des humains encore en vie vient donc s’ajouter à celui des secondes et minutes qui s’écoulent entre chaque saut spatial, faisant de l’épisode une vrille permanente pour les nerfs.
Chaque personne compte. Ne serait-ce que parce que c’est une flotte d’humains, et que les humains ont tendance à s’attacher aux autres humains.
C’est important à court terme, pour la conclusion dramatique de l’épisode ; mais c’est aussi évidemment vital, au sens propre, sur le long terme. La différence entre ces deux degrés d’importance est en fait la base de ce qui fait l’intérêt de 33 sur le fond. Il faut que la flotte humaine survive dans les 33 prochaines minutes, et c’est loin d’être gagné d’avance. Mais il faut aussi réfléchir au-delà ; on verra les deux leaders de la flotte, à savoir le Commandant Adama et la Présidente Roslin, s’évertuer à gérer les choses urgentes tout en essayant de réfléchir sur le long terme, chose qu’évidemment la fatigue n’aide pas à faire. 33 amorce la transition entre le moment où il faut échapper aux Cylons, là, maintenant, tout de suite, et le moment où il faudra songer à l’avenir (la toute dernière scène de l’épisode le souligne).

Enfin, ce « premier » épisode de Battlestar Galactica donne le ton, et nous dit à quoi il faut nous attendre dorénavant en termes de narration. Bien qu’étant clairement un ensemble show, la série a décidé de présenter ses personnages et donc son action dans une grande palette de lieux. Il y en a qu’on connaissait déjà, et ils forment la grande majorité des décors qu’on connaissait déjà : le Galactica (avec sa salle de contrôle, son pont technique ou encore les quartiers d’Adama), Colonial One, les cockpits des différents Vipers, l’intérieur du Raptor de Boomer… mais aussi désormais, Caprica, où nous avions lâchement abandonné Helo. Et pour finir, l’intérieur du crâne de Gaius Baltar, qui prend la forme de sa somptueuse villa sur Caprica.
Bref, quand bien même on est bloqués 33 minutes d’affilées avec des personnages qui guettent leur montre, on passe en fait notre temps à sauter d’un endroit à l’autre. Ça devrait nous aider à relâcher la tension, parce qu’on passerait alors d’une storyline à l’autre, mais ça a en fait l’effet inverse, celui de nous stresser parce que, eh bien, l’angoisse, c’est contagieux.

Non, il n’y a pas à dire, 33 est l’épisode de Battlestar Galactica que je préfère à ce jour. Parce qu’il me met les nerfs en pelote, même alors que je l’ai vu plusieurs fois. Parce qu’il offre une émotion qui n’est pas à base de sentiments, mais qui repose avant tout sur de vrais dilemmes (celui que rencontre Lee Adama à la fin de l’épisode est le plus évident, mais il est un parmi beaucoup d’autres, et ce, en un épisode seulement). Et parce que nom d’un chien, quand un concept est bon, il est intemporel.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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