C’est toujours une grande source d’interrogation pour moi quand une chaîne américaine se pique d’adapter une série étrangère à laquelle je ne trouvais rien d’extraordinaire au départ. Qu’est-ce qui a bien pu motiver une chaîne à adapter un concept comme Review with Myles Barlow ? N’y a-t-il pas assez de comédies drôles de par le monde pour ne pas avoir à en arriver là ?
Non que Review with Myles Barlow n’ait pas été drôle. Enfin, je ne crois pas. En toute honnêteté j’ai regardé uniquement le pilote, il y a quelques années maintenant, et j’ai dormi depuis, alors… bon, mes souvenirs sont flous. Mais justement : je me rappelle quand même généralement de ce que j’ai ressenti devant un pilote. La plupart du temps je n’ai même pas besoin de consulter mes notes ! Mais rien à faire, Review with Myles Barlow ne m’a pas marquée. Alors une adaptation, bof, à quoi bon ?
Sûrement parce que Review with Myles Barlow, justement, a un concept, ce qui est assez rare en matière de comédies (…ou sinon, ce qui a tendance à donner How I met your trainwreck). C’est facile à pitcher, bien plus qu’un sitcom classique en tous cas ; en plus le concept est déclinable à l’infini, ou presque. Et puis la formule permet une liberté de ton assez sympa pour une chaîne comme Comedy Central, qui se veut un électron libre.
En vrai, je vois l’attrait de ce genre de série. Je ne le ressens simplement pas.
L’exécution de la série originale, si elle m’avait plus laissée songeuse qu’autre chose (ah, le nombre d’idées qui tourneraient vraiment mieux si elles n’étaient pas des comédies, mais plutôt des dramédies…), n’avait cependant pas à rougir. Parce que « Myles Barlow » semblait être un chouette type, peut-être, parce qu’il semblait vraiment curieux de faire des expériences. Je ne suis plus très sûre, comme je vous le disais, de l’eau a passé sous les ponts. Mais « Forrest MacNeil », lui, est absolument imbuvable. L’avoir à l’antenne à longueur de temps ne devient pas seulement fatigant, c’est irritant ; le type est détestable et ses expériences tournent toujours de façon à le montrer comme un connard, chose qui ne m’avait pas frappée dans la série d’origine.
Quant à la formule de Review, elle m’a semblé être modifiée, faisant mine de laisser une plus grande part aux réseaux sociaux que nécessaires, et pour un bénéfice humoristique nul. Là encore je ne saurais juger si c’était dans le pilote australien également, et très franchement, le visionnage de Review avec Forrest MacNeil m’a tellement agacée que je n’ai pas la motivation pour comparer. Mais je ne m’en souvenais en tous cas pas comme ça, et surtout pas avec cette co-présentatrice potiche. Là encore, aucun avantage à l’avoir dans la série, vu qu’elle n’est drôle à aucun moment, sauf à considérer qu’une blonde ornementale qui n’a pas l’occasion d’en placer une est drôle par définition…
Bref, si j’avais des regrets devant la version originale australienne, parce que j’aurais aimé qu’elle pousse le concept de review des petites et grandes choses de l’existence plus loin, ce n’est rien face à l’irritante héritière américaine qui lui a succédé.
Vraiment, les comédies sont la chose la plus difficile à adapter de par le monde. A un moment, il faudra sûrement qu’on arrête d’essayer. Je veux bien que quelqu’un fasse un test de ça, tiens.