Amis téléphages, cachez vos yeux, aujourd’hui ça va pas être très joli : je m’apprête à faire le bilan de mon année cinématographique. Honte à tous les étages.
Pour ceux qui, dans le fond, ne suivent pas, rappelons les faits : en 2010, je m’étais lancé un défi, essayer de me créer un semblant d’embryon d’illusion de culture cinématographique. Ça n’avait pas été facile, mais enfin, j’avais vu en l’espace d’un an un peu moins d’une centaine de films, pour une moyenne qui jusque là culminait plutôt à moins d’une dizaine. J’avais ensuite continué à répertorier les films que je voyais.
En 2013, j’avais décidé de réitérer l’expérience du défi cinématographique, en essayant cette fois de m’imposer quelques petites contraintes histoires d’augmenter la difficulté.
Les résultats sont… moins probants, il faut le dire. Non mais, faut être honnête, hein. J’ai pas assuré, bah j’ai pas assuré, c’est tout.
Au début de l’année, j’étais pourtant bien motivée. J’ai avalé du film à vitesse grand V. Jusqu’à l’été, j’ai tenu un rythme décent, quand bien même il était irrégulier ; mais je crois qu’on peut facilement voir à partir de quand j’ai commencé à bosser d’arrache-pied sur la nouvelle version du site, parce qu’à partir de fin juillet environ, gros blanc. Et plus rien jusqu’à la fin de l’année. Compréhensible, mais quand même décevant du point de vue du challenge.
En dépit de cette déception, je compte néanmoins 88 films à mon actif en 2013, ce qui n’est pas non plus dégueulasse ; mais c’est moins que pour mon premier défi, en 2010, où j’avais atteint les 95 films.
Voici donc le tableau de chasse :
Ouaaais, nan mais c’est sûr, dit comme ça, ça en jette. Mais j’espérais égaler ou même dépasser mon score de 2010 et ça n’a pas été le cas. Vous m’ôterez pas de l’idée que j’ai foiré mon coup cette année.
Mais parlons plus sérieusement. Cette année, outre l’objectif de découverte, je m’étais fixé deux contraintes supplémentaires. Voyons donc ce qu’elles ont impliqué pendant l’année.
Ne sont comptés dans ce défi que les films dont je n’avais pas vu la bande-annonce
Règle un peu arbitraire, l’idée était de généraliser une habitude qui est déjà la mienne, éviter les bande-annonces. Motif : si c’est pour voir tout le film en 2 minutes, autant ne pas regarder la version longue ensuite. Mais il s’agissait aussi de me lancer dans des films à l’aveugle, sans filet. D’une façon générale je me suis bien débrouillée sur ce plan, je le reconnais. J’ai juste eu un peu de mal sur un film, Warm Bodies : j’ai vu la bande-annonce sur le site de Deadline en cours d’année, et du coup, ai loupé la possibilité de regarder le film en cours d’année pour le comptabiliser. Vu que le trailer m’avait plu, j’ai trouvé ça dommage et ai reporté le visionnage à une année sans challenge. Eh oui, une romance avec des zombies m’a intéressée, on peut plus faire confiance à personne en ce bas monde.
Plusieurs films regardés pendant l’année devront ne pas être d’origine américaine
Je m’étais fixé un objectif raisonnable : « plusieurs » films non-américains devraient être vus au long de l’année. Victoire sur toute la ligne, et je ne suis pas peu fière de mon coup, je ne vous le cache pas. Ouverture du bal avec un film japonais, soigneusement sélectionné en choisissant un film asiatique parmi vos suggestions. Je n’ai pas été déçue ! Pour un coup d’essai, Aruitemo Aruitemo était un coup de maître. C’est pas comme si c’était mon premier film japonais, mais quand même, j’ai eu le sentiment de bien engager mon défi. D’autres films ont fait de cet objectif une réussite : Fish Story (Japon), Iron Sky (Finlande-Allemagne-Australie), Le Magasin des Suicides (France), Ronal Barbaren (Danemark), Third Star (Royaume-Uni), Mental (Australie)… Pas mécontente de moi sur ce point.
Outre ces deux axes, l’année a finalement tourné à la quête dans la quête. Car j’ai essayé de me réconcilier avec les comédies romantiques !
Vaaaaste entreprise. Il y a eu des hauts et des bas, beaucoup plus de bas soyons clairs, mais j’ai réussi à supporter certains films, et même à en apprécier un ou deux, comme quoi tout arrive. Je reste très difficile dans ce domaine, et particulièrement allergique aux clichés (or la romcom est sûrement le genre reposant le plus sur le cliché ; surtout quand comme moi on a toujours l’impression d’avoir vu cent fois la même romance), mais il y a eu quelques bons moments, quelques rires, des notes d’espoir.
Mais la plus grosse surprise de mon année, le truc que j’avais pas du tout vu venir, c’est que j’ai eu une véritable fringale (en tous cas au regard de ma consommation habituelle) pour les films commençant sérieusement à prendre de l’âge. Dans ma liste, vous trouverez notamment plusieurs films des années 80 (et quelques uns antérieurs), et je dois dire qu’ils comptent parmi ceux qui m’ont le plus enchantée cette année. Sans être forcément des classiques, c’étaient en tous cas des films qui ont réussi à me faire sortir du cercle parfois vicieux du « ah j’ai vu des affiches de ce film dans le métro »/ »bon allez tentons encore une romcom »/ »piochons dans le catalogue de Sundance ». Et franchement j’y ai pris grand plaisir. Il y avait des comédies très fines (Lost in America) par exemple, qui m’ont semblé très loin de beaucoup de comédies actuelles (…mais encore une fois, je n’essaye pas forcément les bonnes, c’est totalement possible aussi). Il y avait aussi un très beau film dramatique plein de délicatesse et d’humour (An Unmarried Woman) qui m’a donné envie de tenter des films des années 70 à l’avenir ; je manque simplement d’idées et de références pour m’orienter dans ce domaine, mais je pense que je vais y travailler à l’avenir, en-dehors des contraintes d’un challenge.
Ayons une pensée, aussi, pour ces films que j’ai démarrés mais qu’il m’a été impossible d’achever pour diverses raisons, et qui n’ont donc pas leur place dans le Secret Diary, mais qui s’en tirent avec une mention généralement honorable quand même, parmi lesquels Deliverance (j’ai eu de gros soucis de son avec toutes les versions que j’ai trouvées, je retenterai une autre fois, #onlacherien), Lincoln (qu’il est éventuellement possible que j’aie lancé pour les mauvaises raisons, que j’ai interrompu en comprenant que j’avais du mal à me concentrer, et que j’ai remis aux calendes grecques), ou encore ce fichu premier volet de Lord of the Rings, nom d’un chien j’en viendrai à bout un jour, ça ne se passera pas comme ça.
Enfin, n’a pas été comptabilisé parce que majoritairement passé en avance rapide, mentionnons pour la gloire (ou absence de) le dernier volet de Twilight, le seul film avec des vampires… dont le scenario est plus effrayant que les vampires (ce twist de fin est digne des plus grandes comédies que j’ai vues cette année).
Allez, pour finir, terminons par la remise des désormais célèbres (ah, non) Teruki d’Or, que je remets pour la seconde fois consécutive afin de clore une année de défi cinématographique.
Teruki d’Or de la comédie découverte cette année et déjà revue plus de fois que de raison
Teruki d’Or de la trilogie qui encore une fois n’a pas su s’arrêter à temps mais que j’aurai quand même suivie jusqu’au bout
Teruki d’Or de la trilogie qui encore une fois n’a pas su s’arrêter à temps et que j’ai lâchée en cours de route
Teruki d’Or de la comédie super triste, ou du drama super drôle, on sait plus
Teruki d’Or du film « et t’imagines s’ils avaient eu un scénario ? »
Teruki d’Or du film que tu sais quoi en fait je vais aller pleurer dans mon coin
Teruki d’Or du film que jamais plus jamais plutôt mourir
Teruki d’Or du film que j’ai failli ne pas ajouter au Secret Diary parce que si ça n’avait tenu qu’à moi
Teruki d’Or du ahem oui bon euh bref
Teruki d’Or du film acheté en DVD sous 48h
Teruki d’Or du film chaudement recommandé par des gens que je ne comprendrai jamais totalement
Teruki d’Or du film qui valait quand même vachement plus pour sa BO
Teruki d’Or du film qui me doit une fortune pour frais d’ophtalmologie
Teruki d’Or ex-aequo de la romcom presque potable, dites !
Teruki d’Or du film qui n’a jamais mérité le hype
Teruki d’Or du film qui m’a fait changer d’avis sur une actrice
Teruki d’Or du film qui avait bien caché son jeu, le petit salopard
Bon alors dans tout ça, vous allez me dire : et maintenant, on fait quoi ? Bah écoutez, je vais m’octroyer une année de calme relatif, et ne pas me relancer dans un défi dans l’immédiat. Il y a des choses, des genres, des acteurs même, que j’ai envie d’explorer (pas comme ça, rho), et ça va me demander du temps et de la documentation. En plus de mes activités téléphagiques, donc. C’est dire si ya pas le feu au lac. Et du coup je ne veux pas me mettre la pression.
Je vais aussi continuer de piocher dans les suggestions que vous me faites, donc ne vous arrêtez pas en si bon chemin, je continue de m’éduquer.
En revanche, comme vous le savez, entre deux défis, je continue de tenir le Secret Diary of a Cinephile à jour, donc n’hésitez pas à y jeter un oeil régulièrement et à commenter mes mini-reviews des films concernés.
D’ailleurs je m’en vais de ce pas ajouter Mulan. L’année cinématographique commence BIEN.