Eat, pray, forgive

8 octobre 2013 à 18:19

Alors qu’a démarré la saison télévisuelle automnale au Japon, il est temps pour moi de vous parler de ce qui a été LE coup de cœur nippon de l’été, Woman. Ne vous laissez pas abuser par son titre bateau (sûrement le plus gros défaut de la série, c’est vous dire à quel point déjà il s’agit de pinailler sur des détails), il s’agit bel et bien du dorama le plus puissant qu’il m’ait été donné de voir depuis longtemps.
Pour vous faire une idée du postulat de départ de Woman, je ne saurais que vous recommander de lire ma review du pilote. Elle était déjà très positive, et pourtant, je n’avais encore rien vu…  En revanche, cette review (comme il est difficile de l’éviter dans un bilan de série) peut comporter quelques spoilers.

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Woman suit donc le quotidien de Koharu Aoyagi, une veuve qui doit élever ses deux enfants en bas âge en dépit des difficultés financières, tout en cumulant plusieurs emplois, et en essayant en même temps d’être une mère aimante et présente.

Ce que fait le dorama avec Woman est beaucoup plus engagé socialement que la plupart des séries nippones ; tout en ayant montré de façon aussi peu misérabiliste que possible comment cette femme jongle avec ses responsabilités malgré la fatigue et les raisons d’être abattue, la série insère un certain nombre de commentaires très secs sur le regard de la société japonaise, à plusieurs niveaux, face aux mères célibataires. Le plus impressionnant, c’est la façon, rare à la télévision japonaise, dont la série adresse directement des critiques à l’État japonais, notamment pendant les scènes se déroulant au centre des service sociaux. Frontalement, le scénario va adresser des questions qui répondent au débat sur les allocations versées aux mères célibataires. D’abord en soulignant combien le système, qui conditionne l’attribution de ressources à des facteurs aussi aléatoires que les causes du décès du mari, est fondamentalement biaisé ; ensuite, bien-sûr, en rappelant qu’avoir une famille qui dit être prête à participer financièrement à l’aide au foyer monoparental n’est absolument pas une garantie financière ; enfin, plus tard dans la série, en posant la question du retrait des ressources pour des motifs iniques (une mère se fera couper les vivres pour avoir acheté des fleurs à l’occasion du décès de sa mère, et Koharu, qui s’achètera une bouteille de vin pendant ses courses juste avant de tomber nez à nez avec un employé des services sociaux, craindra que cela ne pèse dans son dossier).
Je le répète, à la fois pour la forme et parce que j’ai vraiment été impressionnée : peu de séries japonaises font cette démarche de prendre un sujet de société et de tourner une partie du débat vers le fonctionnement-même des instances du pays ; généralement, la critique sociale s’adresse plus aux entreprises et/ou aux citoyens qu’au gouvernement. Woman veut raconter une histoire, elle veut aussi pointer du doigt les lois elles-mêmes.

Mais loin d’être une simple diatribe contre la politique sociale japonaise, Woman va aussi s’intéresser plus personnellement à son héroïne. Mais là encore, la série ne va pas tout-à-fait aller là où on l’attendait.

Tous les éléments mis en place dans le premier épisode vont ainsi s’emboîter de façon assez inattendue, puisqu’à la fois la mort de son mari, ses relations avec sa mère et l’existence de sa demi-sœur vont s’entremêler en une seule et même problématique, à laquelle s’ajoutera l’état de santé de Hikaru.
Ainsi, rien n’est gratuit dans Woman, rien n’est là spécifiquement pour nous émouvoir ; tout a un sens, tout s’imbrique. Parce que Woman est très précisément cela : le portrait d’une femme, dans toutes ses dimensions. Parce qu’elle est mère, parce qu’elle est épouse, parce qu’elle est fille ; mais aussi parce qu’elle est à la fois forte mentalement et fragile physiquement. Pour tout ce qu’elle vit, tout ce qui fait d’elle qui elle est, Woman va prendre le temps de montrer comment chacun des aspects de sa vie est une part d’elle-même.

Voyez plutôt.
La mort du mari de Koharu n’est pas du tout un prétexte, d’ailleurs : il s’agit non seulement de la raison pour laquelle elle élève aujourd’hui ses enfants seule, mais aussi de la cause d’une meurtrissure plus profonde qui ne nous sera pas dévoilée immédiatement : Shin est mort sur le quai d’une gare en tombant sur la voie. Ce n’est pas un accident, contrairement à ce que laisse initialement penser Koharu à l’agent des services sociaux qui l’interroge. Quelqu’un a poussé Shin. Pourquoi ? Il nous faudra encore quelques temps avant de le savoir : accusé par une adolescente d’attouchements dans un train bondé, il est pris à partie par la foule une fois descendu du wagon.
Sauf que cette adolescente n’est pas n’importe qui : il s’avère qu’il s’agit de Shiori, la demi-sœur que Koharu n’a jamais rencontrée du fait de son froid avec leur mère.
Et pourquoi la mère et la fille sont-elles en froid ? Parce que la mère a quitté le domicile familial alors que Koharu était enfant, et que celle-ci lui en a voulu de l’abandonner. Il sera expliqué par la suite que c’est Koharu, bien qu’elle ne s’en souvienne pas ainsi, qui a demandé à rester auprès de son père, creusant ainsi elle-même le fossé avec sa mère qui est donc partie faire sa vie ailleurs.
Oh, et le décès de Shin ? Il a eu lieu le jour où il a tenté d’aller visiter la mère de Koharu afin de la réconcilier avec celle-ci. Bien que là encore, cette tentative de réconciliation n’a rien de soudaine, et se justifie par le passé du défunt mari…

Woman est un enchaînement de causes et de conséquences, qui cartographient les relations de chacun. Dans tout cela, la maladie de Koharu, qui se déclare au bout d’un temps, et semble sur le moment être un peu de l’overkill, s’inscrit en réalité comme une cause supplémentaire pour à la fois explorer les dynamiques et les modifier.

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Car c’est, à terme, cela, l’enjeu de Woman. Après avoir positionné chacun des personnages dans la vie de Koharu, la série va s’évertuer à panser les plaies unes par unes, généralement grâce à des confrontation très longues, très détaillées. Les échanges entre la jeune femme et la mère qu’elle n’a plus vue depuis des années, dés le premier épisode, seront ainsi extrêmement puissants ; mais ils témoigneront, outre de la colère et la souffrance passées, d’une progression lente, subtile, mais émouvante. En se pardonnant l’une à l’autre, Koharu et sa mère peuvent espérer, enfin, vivre côte à côte.
De la même façon, Shiori, qui est indirectement responsable de la mort d’un homme qui s’est avéré être son beau-frère, porte une lourde responsabilité que depuis plusieurs années, elle a gardé pour elle. En refusant de partager ce fardeau, elle refuse toute possibilité de se pardonner à elle-même ; la série va, progressivement, lui donner l’opportunité de confesser son « crime », puis, peut-être, d’en être pardonnée, à terme. Juste peut-être.
La génération suivante est également concernée par la notion de pardon. Koharu, qui dans les premières heures de la découverte de sa maladie, a souhaité en assumer les difficultés seule, va petit-à-petit s’en ouvrir à sa mère, tout en continuant à la cacher à ses enfants. Mais à la très intelligente petite Nozomi, la vérité ne pourra être cachée longtemps, et on verra, sur cette enfant présentée très vite comme très sensible, comment il faudra, là encore, apprendre à pardonner à sa mère de lui avoir menti sur quelque chose d’aussi important, pour ne pas dire vital. Fort heureusement, le temps n’aura pas le temps d’amplifier la césure entre Nozomi et Hikaru ; ainsi peut-on espérer que, peut-être, la famille Aoyagi a brisé le cercle vicieux qui a longtemps été le sien, évoluant vers quelque chose de plus sain désormais.

En prenant tout son temps pour expliquer qui est qui, et qui est qui par rapport à qui, et qui en veut à qui (et pourquoi), Woman prend un risque. Mais derrière cette exposition de plusieurs épisodes, en explorant les souffrances secrètes de chacun mais aussi les forces et les joies innocentes, la série fait le pari que tout cela payera à la fin d’une émotion sincère, et ce pari est réussi.
Aussi vrai que cette famille s’est fait du mal par le passé, elle va se reconstruire sous nos yeux, lentement, délicatement, avec ce que cela implique de longues discussions douloureuses, mais aussi de repas partagés, de soirées passées ensemble, malgré tout, à essayer, parfois malgré soi, de ne plus regarder en arrière.

Pour mieux nous plonger dans l’intimité de cette famille blessée, nous allons donc passer un été à ses côtés ; du moment où Koharu, dans un accès de colère, se pique de retourner voir sa mère et lui dire ses quatre vérités, au moment où tous se redonnent une chance. En passant par le déménagement de Koharu et ses enfants avec sa mère, son beau-père, et sa demi-sœur, en raison de la maladie de la jeune femme…

Le clan va ainsi partager des instants de la vie quotidienne ; et ce qui frappait par son naturel et son authenticité dans le premier épisode, ce sens de l’intimité au quotidien qui permet de se glisser auprès des personnages pour tout ressentir à leurs côtés, va rester un parfait parti-pris pour ces séquences.
En particulier, la préparation et le partage des repas, vont prendre une dimension importante. Partager cet espace commun va illustrer la lente évolution qui se produit dans le cœur de chacun. On peut en vouloir à ses proches, mais en acceptant progressivement de partager un espace et quelques plats, on se donne une chance de dépasser cette cassure. C’est très précisément ce qui va se passer, Koharu refusant d’abord la nourriture qu’on lui présente, puis, après son emménagement, commençant à manger à part, puis à partager les repas avec sa belle-famille (Shiori, prisonnière de sa propre culpabilité, en sera la notable exception).
Manger tous ensemble, c’est accepter de s’apprivoiser, lentement. Se donner l’occasion de se dire la vérité, mais aussi, lentement, de partager des joies, des conversations anodines. La table du dîner et par extension, la petite cuisine attenante sont à la fois le décor et le moteur de la réconciliation. Comme le réussissent si bien tant de séries japonaises, la nourriture est présentée comme un puissant lubrifiant familial. C’est également le cas, plus généralement, des temps forts d’un été japonais, avec ses feux d’artifices et ses matsuri.

Rarement une série nippone aura aussi bien exploité le calendrier, et mis en valeur les trois mois de diffusion qui lui était impartis pour s’imbriquer dans l’été de ses spectateurs, et coller à celui qu’eux expérimentent, les tensions intrafamiliales en moins (…ou peut-être justement que non).

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J’espère prédire les résultats des prochains Television Drama Academy Awards en vous disant combien Woman doit à la performance de Koharu Mitsushima.

L’actrice de 27 ans est absolument incroyable de bout en bout, là où certains membres du cast donnent une fois ou deux dans l’hystérie (je pense en particulier à l’actrice qui incarne sa mère, Yuuko Tanaka, plus inégale), et ce en dépit à la fois de l’omniprésence du personnage, et de la difficulté inhérente au rôle en lui-même. Évitant tous les écueils placés sur son chemin, Mitsushima va conserver, du début à la fin, une justesse rarissime ; il n’existe pas une scène où l’actrice peut être prise à défaut.
Le plus incroyable reste cependant son alchimie impeccable avec les deux jeunes acteurs qui jouent ses enfants, et notamment la petite Rio Suzuki (elle-même très prometteuse) qui interprète sa fille Nozomi à l’âge de 6 ans (bien que la petite qui l’incarne à 4 ans n’ait pas à rougir non plus). Comme Woman ne s’effraie pas de passer de longues scènes avec ses personnages, ainsi qu’on peut le constater dés le pilote, cette alchimie est d’autant plus précieuse ; elle donne des résultats magnifiques, à la fois très authentiques et d’une grande poésie, dés lorsque la mère et la fille partagent une scène. En montrant combien Hikaru est proche de ses enfants, en montrant qu’avec eux elle a bien plus à vivre que des responsabilités, Woman s’éloigne de son côté purement tragique et offre une chronique touchante du quotidien. Koharu n’est pas qu’une mère célibataire, elle est aussi une mère, tout simplement, et Woman ne nous permet pas de l’oublier ou le mettre de côté.

D’ailleurs, la question de la maternité va être soulignée par une intrigue (très) secondaire dont, je vous le dis tout net, je n’ai pas perçu l’intérêt immédiat, mais qui souligne les thèmes de la famille et du pardon explorés dans l’intrigue principale.
Ainsi, en rencontrant un Ryousuke Sunagawa, un employé des services sociaux qui se prend d’amitié pour elle, Koharu va-t-elle involontairement lier son existence à celle de la petite famille Sunagawa. En pleine tourmente conjugale, Ryousuke voit en effet sa femme, une interne en médecine très peu intéressée par leur jeune fils, quitter le foyer. Il se retrouve donc père célibataire du jour au lendemain, ce qui va développer son sens de l’empathie (et retourne implicitement la question de la monoparentalité aux spectateurs), avec ce que cela inclut de difficultés d’emploi du temps ou, tout simplement, parce qu’en tant que père dans une culture très genrée, il n’a jamais réfléchi à certains aspects de la parentalité (cela changera également, comme l’illustrera le dialogue le plus féministe de l’histoire de la télévision japonaise dans le dernier épisode). En creux, Woman pose aussi la question du rôle de la mère, du poids que cela implique pour une femme qui est épouse et mère plus par obligation sociale que par choix, mais qui ne se transforme pas pour autant en femme haineuse. Les interrogations d’Aiko, l’épouse de Ryousuke, ne sont peut-être pas explorées dans le détail, mais elles le sont de façon non-biaisée, ce qui là encore est plutôt courageux de la part du scénariste. L’évolution de ce couple n’aboutit pas nécessairement au happy end traditionnel, mais elle montre comment chacun tente de vivre en accord à la fois avec lui-même et avec son rôle dans la famille. Et là encore, entre les deux époux, il va être question de pardon, quand bien même celle-ci n’efface pas la souffrance.

Alors au final, que vous dire ? Qu’il faut absolument regarder Woman ? Certes, il serait formidable que vous regardiez Woman. Mais à l’image de cet article long comme le bras, Woman, avec l’importance qu’elle donne aux dialogues, et avec la façon dont elle s’inscrit dans la culture japonaise, aussi, n’est clairement pas pour tout le monde.
Disons qu’en dépit de ses immenses qualités, je ne recommande pas du tout Woman à quelqu’un qui n’aurait pas, au minimum, l’habitude de regarder des séries étrangères, a fortiori nippones. Tout en estimant que la série est sûrement plus intéressante que beaucoup d’autres pour le spectateur occidental, voire même universelle sur de nombreux aspects et questionnements sur la famille, Woman est sûrement un peu difficile d’accès. Mais, et je crois que c’est assez clair si vous avez passé une demi-heure sur la lecture de cette review ! ce dorama est l’un des meilleurs que j’aie vu ces dernières années, et je ne dis pas cela parce que les odeurs de cuisine ou le pardon constituent des ingrédients qui me touchent personnellement. Ou si peu.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

4 commentaires

  1. nac dit :

    Tout pareil. J’ai trouvé ce drama sublime et l’actrice principale est époustouflante! j’ai passé tous les épisodes dans un état très particulier.
    L’une des scènes qui m’a tout particulièrement bouleversée, c’est celle de Nozomi à l’hôpital, lorsqu’elle retrouve sa mère et qu’elle comprend que quelque chose ne va pas. Voir ce petit bout essayer de raconter sa journée pour ne pas craquer, c’était très émouvant et cette jeune actrice est épatante!
    J’ai aussi beaucoup apprécié le couple que formait les grand-parents. On sent l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre et c’est appréciable de voir des personnes âgées avoir une relation comme celle-ci. Je n’ai pas l’impression d’avoir souvent croisé ce genre de couple.
    Les dialogues sont vraiment intéressants dans ce drama. Les discussions partent souvent de choses futiles pour progresser en émotion en prenant le temps. C’est ça aussi que j’ai aimé : on ne bouscule pas les choses. Les relations ne se résolvent pas d’un coup mais prennent le temps.
    Je vais m’arrêter là mais ce drama a été un vrai plaisir à suivre!

    • ladyteruki dit :

      Tout-à-fait, tu as mille fois raison pour le couple des grands-parents. Ce plan dans le dernier épisode, après le coup de fil ? Je crois que c’était le pic d’émotion de toute la séquence. Mais Woman a un tel don pour mettre à nu les relations entre les personnages via les dialogues, les silences et les non-dits, que ça rend le moindre contact physique doublement plus touchant. Parce qu’on sent le sens profond de ces actes. Le passé de Sachi donne une dimension totalement différente à son second mariage et à la bonne humeur constante de son mari…
      Je suis tout-à-fait d’accord pour la gamine qui joue Nozomi. Il faut croire qu’entre Mother et Woman, le réalisateur (j’ai cru lire que c’était le même ?) a su développer un don pour diriger correctement les enfants, parce qu’à chaque fois ça met dans le mille.

  2. mabo dit :

    Je dois dire que j’ai testé le pilote et même si j’ai trouvé ça très intéressant et fascinant, la dose de vie de merde que se coltine le perso principal m’a vite rebutée. Je me sentais partie pour un truc déprimant au possible et je suis pas vraiment portée là dessus ces derniers temps.
    Mais ton article souligne tant de points que j’ai trouvés vraiment importants surtout pour une série japonaise, qui parle de tels sujets sans détours, que je me dis qu’il faut que je m’y remette.
    Donc voilà tu as réussi à me convaincre de reprendre cette série !
    En même temps c’est pour ça que je lis ton blog, pour découvrir des séries qui ne m’auraient pas parues intéressantes au premier abord.
    Merci !

  3. akito dit :

    Après visionnage de la série entière (comme toujours avant de poster :p ) je considère Woman comme un drama « réflexif » où même s’il y a peu (pas) d’action, la force des dialogues tient en haleine. Hikari Mitsushima joue un personnage principal qui semble avoir été taillé pour elle, après n’avoir eu que des rôles de second plan… Cela dit je me rappelais d’elle grâce à son visage assez inhabituel ! 😀
    Même réalisateur que Mother ? Ça ne m’étonne pas. Je crois aussi me rappeler d’ Aishiteru… Mais Woman est autrement plus incisif, sans jamais donner dans le pathos ou la sensiblerie. J’ai envie de dire que les larmes qu’on peut verser en le visionnant sont sincères 🙂

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