Problem solved

23 juin 2013 à 22:42

Tout-à-fait entre vous et moi, alors que se conclut ce deuxième #pilotmarathon, je vais vous faire une confession : je dévore des pilotes pendant des journées comme celle-là dans l’espoir d’avoir un coup de coeur. Hélas, cent fois hélas, on ne peut pas tous les jours tomber sur des pilotes comme celui d’Orphan Black. Même pas tous les quinze jours. Est-ce mon choix de séries qui a posé problème aujourd’hui, ou tout simplement mes attentes qui étaient trop élevées ? Dans tous les cas, ce nouveau #pilotmarathon n’a pas exactement apporté l’extase. Ray Donovan a été la dernière série de cette nouvelle journée de découvertes, ce qui signifie que le poids des attentes pèse lourd sur ses épaules…

Peut-être qu’il y a eu maldonne. Quand j’ai entendu pour la première fois parler de Ray Donovan, j’avoue avoir cru qu’il s’agissait d’une dramédie ; et je me suis dit : wow, entre House of Lies et Ray Donovan, Showtime sait vraiment me gâter !

Mais une fois devant Ray Donovan, la dure réalité m’a frappée aussi violemment qu’une batte de baseball : Ray Donovan n’est pas du tout marrante. J’adorerais voir le quotidien d’un mec qui doit réparer les conneries des autres, mais sur un ton largement plus léger ; j’ai passé la première partie du pilote à essayer de me rappeler s’il n’y avait pas déjà une série qui faisait ça, mais rien à faire, impossible de mettre le doigt dessus (ça m’étonne, donc n’hésitez pas à me corriger en commentaires). Le début du pilote de Ray Donovan accomplissait parfaitement cette mission, avec ce qu’il fallait de cynisme comme je l’aime, et un peu de sordide pour faire bonne mesure (après tout, on n’est jamais vraiment cynique que devant une bonne dose de sordide). Le rythme était bon, il y avait des personnages hauts en couleurs et des petits arrangements avec la vérité qui me mettaient en liesse… Ce qui me plaisait dans Ray Donovan n’était pas forcément très brillant, mais les ratages de ces personnages qu’il faut récupérer, les excès des puissants de Hollywood, cette impression de faire les poubelles des riches et d’être les seuls à en connaître le dégoûtant contenu qui dévoile le vrai visage de ceux qui d’ordinaire nous montrent une perfection de façade… c’est le genre de choses qui m’intéresse, qui m’a toujours intéressée. Dirt n’a jamais réussi à me captiver, mais le thème était là, prêt à être convenablement exploité, il suffisait d’y mettre les formes.

C’est à mi-chemin que le pilote de Ray Donovan a tout d’un coup réalisé qu’il allait durer une heure, et qu’il ne tiendrait jamais à ce rythme. Et là, virage à 180° : tout d’un coup, l’épisode tourne au tragique. Ce qui est précisément la meilleure façon pour moi, qui étais dans ma lancée cynique, de ne pas du tout prendre les choses au sérieux. On aurait dit… écoutez, je sais pas, du Magic City peut-être ? Encore plus nonchalant et dépressif, à vrai dire.
Non que les intrigues personnelles, extrêmement graves (un personnage secondaire Parkinsonien, un autre violé par un prêtre, une soeur qui s’est suicidée à l’adolescence…), soient le problème ; c’est plutôt leur traitement dénué de tout recul ou second degré qui m’ennuie, après le démarrage de l’épisode. La différence de ton est trop grande, c’est limite un choc anaphylactique à ce stade.
Très vite, les screw-ups qui occupaient le début de l’épisode le désertent, laissant notre héros seul avec ses démons, sa femme et sa famille dysfonctionnelle. Il aurait sûrement fallu mieux équilibrer ces deux univers, plutôt que leur réserver une moitié d’épisodes chacun.

Mais le plus intrigant dans tout ça, c’est que même si la fin du pilote m’a laissée un peu les yeux ronds, avec l’impression de ne pas trop être certaine de ce que je venais de voir, plus j’y réfléchis, plus je pense que Ray Donovan a réussi quelque chose avec ce pilote.
Ce premier épisode promet l’imprévisible. Si le ton-même de la série n’est jamais garanti d’un morceau d’épisode à l’autre, si deux scènes différentes peuvent être radicalement opposées au niveau de l’ambiance, si la série s’autorise de traiter la vie de son personnage en passant de la dramédie cynique au drame le plus sombre possible, alors Ray Donovan vient de me garantir ce que peu de séries savent vraiment procurer : le frisson de ne pas du tout savoir dans quoi on met les pieds. Je n’ai aucune moyen de dire si j’ai aimé cet épisode inaugural, ou plutôt, j’en ai adoré certains passages, et ai été circonspecte devant d’autres ; de la même façon, j’espère n’avoir aucun moyen, au terme de ce pilote, de prédire si la série me plaira ou non. Ca semble un challenge intéressant. J’avais besoin que le #pilotmarathon m’apporte une série qui me rive à mon siège ?

Ray Donovan, you had my curiosity. But now you have my attention.

par

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

2 commentaires

  1. Toeman dit :

    Ben dis donc, t’es vachement plus optimiste que moi !

    J’ai absolument aucune envie de voir la suite pour le moment. Seuls des retours dithyrambiques sur la suit pourraient me convaincre de continuer un peu.

    En ce qui concerne le fait de réparer les conneries des gens, peut-être qu’on pourrait penser à Dirty Sexy Money, ou encore, Scandal puis qu’Olivia Pope est censée être avant out une « fixer ».

  2. yann dit :

    une belle ouverture

    Ce pilote ouvre sur un large panel de possibilités et je trouve ça plaisant. L’univers me semble réussi également mais c’est vrai qu’il faudra observer dans quelle mesure tout cela s’agence ensuite…

    Un mot sur le casting : Liev Schreiber m’a plu et je le pressens faire de belles choses si le récit le permet, Jon Voight est assez hallucinant et les seconds couteaux sont intéressants aussi. A surveiller…

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