Quand on goûte peu les séries historiques, et qu’on considère qu’une série historique constitue ce qu’on a vu de meilleur en cette journée de #pilotmarathon, ça en dit long.
Je vous l’accorde, la journée n’est pas encore finie.
Vikings n’est pourtant rien d’autre que l’une de ces fresques ennuyeuses qu’en général j’essaye d’éviter. Il faut dire que l’épisode d’exposition prend tout son temps, et se montre très bavard, ce qui n’aide pas.
D’après ce que nous dit Wikipedia (qui spoile à mort, dois-je préciser), la saison s’intéresse à une expédition montée par son héros, Ragnar, avec l’aide de son frère Rollo, contre l’avis de leur seigneur et maître, pour partir explorer les mers à l’Ouest. Le pilote n’en décrit même pas le début d’un commencement, mais retrace plutôt l’entreprise jusqu’au moment où Ragnar se procure un bateau ; il n’est même pas encore parti de chez lui quand finit ce premier épisode. Déjà que l’épopée est d’envergure, si en plus ça met des plombes à démarrer, on n’est pas rendus.
Inutile de dire que pour l’aventure et le frisson, on repassera.
Il est clair que mon contentieux avec les séries historiques n’aide pas quand on aborde un pilote (à moins que ce ne soit le contraire), étant donné que tout ce qui m’agace (faire démonstration des décors, des costumes, bref de l’aspect reconstitution, comme pour prouver qu’on a réussi à faire « typique ») est forcément plus mis en avant dans l’épisode introductif d’une saga historique, que par la suite. Et j’étais d’autant plus consciente de cela devant ce premier épisode est, justement, très longuet, et met beaucoup de coeur à poser les bases de ses personnages, et surtout de son intrigue, plutôt que de nous faire entrer dans le vif du sujet. Dans une série autre qu’historique, je crois que ça me ravirait, d’ailleurs, cette façon dont Vikings prend les choses avec patience, sans chercher absolument à nous harponner avec des scènes efficaces mais creuses (et quelques pilotes de la journée se sont précisément rendus coupables de ce genre de choses, d’ailleurs). Mais voilà, quand il s’agit de types barbus et sales qui se baladent avec des armures, j’ai vite tendance à m’ennuyer.
En fait c’est même l’extrême inverse qui s’est produit : je connais si bien les tenants et les aboutissants de l’intrigue, que je ne sais pas pour quelle raison je suis supposée revenir dans l’épisode prochain. Lire Wikipedia n’a sûrement pas aidé après coup, mais même sur le moment, se dire que, ok, Ragnar est un peu trop fonceur mais il a de l’ambition, il va devoir faire face au seigneur auquel il a prêté allégeance, il va sans doute même devoir se méfier de son propre frère (pour d’autres raisons), bref, c’est un peu tout vu, quand même, eh bien se dire cela ne donne pas vraiment envie de suivre la suite. On se doute un peu, dans le fond, que Ragnar va réussir son entreprise (c’est le héros, non ?) malgré tout. Ne serait-ce que parce que son son chef a plutôt fait un ego trip qu’autre chose, et qu’il passe donc pour le « méchant » de l’histoire, contre lequel Ragnar va forcément se montrer victorieux. Il y a, malgré tout le soin que met Hirst à dépeindre ses personnages longuement, beaucoup de prévisibilité apparente dans ce pilote (même si je suis consciente que ce n’est précisément qu’un pilote).
Je ne sais pas ce que je veux, voilà la vérité. Quelques heures plus tôt à me plaindre de l’absence de profondeur des personnages, maintenant à me plaindre que même quand ils sont travaillés, ils ne m’intéressent pas.
…A moins que je le sache. Le seul personnage à m’avoir vraiment intéressée était celui de l’épouse de Ragnar (Lagertha ; merci Wikipedia, je n’avais pas du tout retenu son nom avec ces accents de l’impossible), que j’ai trouvé vraiment intéressante à suivre, bien que n’ayant que quatre scènes (dont une un peu sexy) sur tout l’épisode. Je suivrais plus volontiers une série s’intéressant à elle, à dire vrai. Elle m’a semblé avoir du caractère sans être un cliché ; c’est appréciable, ce personnage de femme qui en a vu d’autres, qui a grandi dans un contexte qu’on imagine sans peine être rude, et qui parvient à ne pas se transformer en brute déshumanisée ou en superhéroïne.
Vikings n’est donc, vous l’aurez compris, pas mauvaise. Ce n’est juste pas du tout le genre de séries que j’ai envie de suivre. Pour autant, pas de regret : ce pilote est sûrement le meilleur que j’aie vu aujourd’hui… pour le moment. En route vers le prochain pilote !
« Vikings n’est donc, vous l’aurez compris, pas mauvaise. Ce n’est juste pas du tout le genre de séries que j’ai envie de suivre. »
Ah voilà, exactement pareil. Je suis même allé jusqu’au 104 en me disant « Bon allez quoi, c’est plutôt pas mal objectivement, fais un effort », mais j’ai dû me rendre à l’évidence, ça m’intéressait juste pas et j’ai donc arrêté la.