[#Ozmarathon] 6×03, dernières mesures

15 juin 2013 à 18:32

C’était une jolie idée que d’avoir Dobbins comme « narrateur » de cet épisode, d’inviter l’un des personnages les plus muets de la série à commenter pour nous les choses. Malheureusement, cette idée n’est pas exactement aussi bien amenée qu’il le faudrait ; Augustus Hill est toujours là pour apporter son petit monologue, rendant assez inefficaces les interludes musicaux du violoncelliste. Peut-être qu’Oz aurait dû jouer le jeu tout-à-fait, et proposer un épisode silencieux, comme Buffy l’avait tenté (et réussi) quelques années plus tôt. Mais dans les coulisses d’Oz, on aime bien trop l’approche théâtrale pour mener cette expérience jusqu’au bout… résultat ? Eh bien résultat, un épisode qui manque un peu d’énergie.

Ozmarathon-6x03

C’est un charmant homme que ce maire Loewen. On n’avait pas encore eu vraiment l’occasion de faire sa connaissance, mais le début de cet épisode nous en donne la plus sympathique des occasions, alors que le vieux con rive d’abord son clou à Schillinger, avant de remonter les bretelles sur exactement le même ton au gouverneur Devlin. Il rappelle à celui-ci le sens des priorités : Devlin lui avait promis qu’il ne passerait pas UN jour en prison, et même si les quartiers devaient flamber, la moindre des choses était d’envoyer la garde, jeter des fumigènes, et tenir sa putain de promesse !
Mais, à peine le temps d’apprendre à le connaître, et déjà le voilà hors-jeu : alors qu’il a sa propre chambre dans l’aile médicale, quelqu’un vient lui ajouter un sourire dans le cou. Il va nous manquer, ce con. NOT. En tous cas, sa mort met tout le monde d’accord. Fait suffisamment rare pour être noté.

Ce n’est un secret pour personne que j’adore Patti LuPone ; j’adore aussi son personnage de Stella, ce qui n’arrange rien, et cet épisode n’est pas fait pour m’inciter au contraire. Après avoir badiné de la plus littéraire façon avec Rebadow (« pour moi, les hommes sont comme les livres… je les lis, je les ferme et je passe au suivant »), elle décide de prendre en charge un prisonnier de 18 ans qui a tenté de tuer quelqu’un avec un bouquin emprunté à la bibliothèque. La détermination de cette femme, le fait qu’absolument rien ne semble la désarçonner, ont de quoi forcer l’admiration. Je pourrais regarder un spin-off entièrement centré sur Stella et… sa Bibliothèque de l’Ephémère Rédemption.

Tout aussi éphémère est le sentiment d’espoir qui plannait sur Ryan dans l’épisode précédent, alors que les choses semblent de plus en plus mal engagées pour notre petit Cyril. D’abord, c’est la personnalité perverse de Jericho qui cause du soucis : Cyril refuse de s’en séparer, et lorsque Sister Peter Marie tente de lui retirer la chaussette, il s’énerve et finit par lui faire mal ; cette fois, on a atteint le point de non-retour avec cette nouvelle « aggression ». Le problème, encore et toujours, vient du fait que Cyril est légèrement attardé, ce qui complique son exécution ; du point de vue de l’administration, Devlin en tête, la seule solution est de faire en sorte que Cyril aille mieux, soit soigné, ce qui le rendra tout-à-fait apte à être exécuté ; l’ironie du sort étant que, s’il avait été soigné plus tôt, il n’en serait sûrement pas arrivé là. Pire encore, la seule option de soin envisagée est une thérapie par électro-chocs. S’il a légèrement du mal à se laisser convaincre, Glynn finit par donner son autorisation (avec les histoires de quartier d’isolement toxique, il a bien assez de choses à gérer après tout, puisqu’il vient de faire une déclaration à la presse pour admettre les torts d’Oswald en la matière), d’autant que Seamus O’Reily a donné son accord en tant que « père » (j’ai du mal à ne pas mettre de guillements) et que le dossier a, en gros, été bouclé avant même qu’on ne lui en parle. En fait, même Sister Pete semble découragée, et ne lutte pas contre cette décision. Personne ne se dresse entre Cyril et les électrodes, si ce n’est Ryan, vite ramené au bon sens ou, plutôt, à son impuissance. Sister P finira par aller annoncer la nouvelle à Ryan, ainsi qu’une autre : le dossier de Cyril a avancé, il sera exécuté dans un peu plus de trois semaines.
Si Ryan a toujours été un pragmatique, sa réponse surprend devant ces évènements. « I have faith », répondra-t-il à la nonne qui en manque grandement dans cet épisode. Il est convaincu qu’il y a une issue positive possible, il veut en tous cas en être convaincu, craignant d’être anéanti par toute pensée contraire. Et, Ryan, j’ai beau avoir foi en toi d’habitude, penser que tu peux toujours trouver la combine qui te sauvera, que ton intellect dépasse tous les obstacles qui se sont jusque là dressés sur ta route, je crains un peu de te voir t’enfoncer dans un déni éloigné de toute réalité. En voyant Cyril baver et écarquiller les yeux, après sa première séance d’électrochocs, je ne crois plus vraiment en rien pour lui…

Comme pour mieux nous déchirer l’âme, parce que ce n’était pas encore assez, l’épisode se finit de façon traumatique. Alors que Kareem Saïd, enthousiaste et plein de fougue, monte son projet (il a décidé de se lancer dans le business de l’édition afin de faciliter la sortie du livre d’Augustus Hill), alors qu’il vient de galvaniser ses troupes, prêtes à se donner corps et âme dans ce projet, alors qu’il a convaincu Glynn et McManus de monter son entreprise entre les murs d’Oswald… il est assassiné sous nos yeux.

Ces dernières notes jouées par Oz sont terriblement cruelles. Comme pour nous préparer aux adieux, la série fait table rase de tout, de tout ce qui pouvait rester de positif.
« This is not goodbye », assure Beecher sur le pallier de la porte d’Oswald. Mais presque.

par

, , , ,

Pin It

Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.