Ma préférence à moi

25 janvier 2013 à 23:44

Ce soir, en discutant avec Thierry Attard, je me suis aperçue que je n’avais encore vu aucun épisode d’Une Nounou d’Enfer en 2013. Et que ça me manquait terriblement. Ni une, ni deux, je me suis emparée de mon coffret DVD (quand ils existent, autant en profiter…) et me suis rematé le premier épisode de la série.

Rassurez-vous, il ne s’agit pas ce soir de vous faire une review de l’épisode. Quoique, à la réflexion, je parle souvent d’Une Nounou d’Enfer, et rarement de ses épisodes. Bon, alors disons que je promets solennellement que, quand l’intégralité de la série sera sortie en DVD, je vous ferai des reviews d’épisodes. Voilà. C’est dit.

Mais revoir ce pilote que j’adore tant m’a aussi rappelé que je suis capable de qualifier Une Nounou d’Enfer de « série préférée » parmi quelques autres. Et que ce statut, finalement, ne se distribue pas à la légère. Dire qu’une série fait partie de mes préférées est un privilège qui, en fin de compte, est dur à obtenir.

Paradoxalement, j’aime énormément de séries, et j’ai des coups de coeur régulièrement. TRES régulièrement, soyons clairs. Je ne tiens pas de statistiques, mais je ne m’avance pas trop en disant que, à vue de nez, j’ai au moins trois ou quatre coups de coeur par mois, plus des séries que j’aime énormément à un instant donné, auxquelles il faut ajouter les séries que je suis depuis quelques années et que donc on peut qualifier de séries que j’aime, et ce sans compter mes « classiques » personnels que j’adore au-delà de leur annulation. Mais il y a en vérité une telle rotation dans tout cela, que je ne trouve raisonnable de qualifier de série préférée que très peu de ces séries (dont Une Nounou d’Enfer fait partie, donc).

Cette semaine je parlais de House of Lies sur Twitter, et j’avais envie de dire à quel point cette série me rend extatique, à quel point elle est la seule, en ce moment, que j’aie vraiment envie de suivre d’une semaine sur l’autre, si ce n’est ma seule raison de cagouler un épisode de façon hebdomadaire, et j’ai presque envie de dire, la seule série que j’ai vraiment envie de regarder en ce moment (les autres étant soit par habitude, soit par grignotage, soit par goût des pilotes), bref, qu’elle fait bondir mon coeur. Et c’est quand même la deuxième année consécutive que j’adore cette série avec tant de passion (comme en témoigne le tag de la série, et donc les posts précédents la mentionnant). J’avais envie de le dire, et je pense que le terme approprié dans ces conditions, objectivement, est que c’est ma série préférée. Même pas ma série préférée du moment mais, osons le dire, l’une de mes séries préférées tout court, parce que pour la téléphage volage que je suis, ressentir un tel enthousiasme sur le long terme pour une série est quand même assez rare. D’autant que j’ai remarqué qu’en général, quand j’ai aimé une série pendant sa première saison, les premiers épisodes de la deuxième sont cruciaux (j’ai abandonné plein de séries à ce moment-là : je reviens pour le 2×01, je traine la patte pour le 2×02, le 2×03 pourrit sur un coin de disque dur, et finalement j’abandonne). On verra dans quelques jours si ça me le fait pour House of Lies mais au train où vont les choses et vu mon excitation chaque semaine à l’idée de déguster un épisode le lundi soir, j’ai comme un gros doute. Oui, House of Lies a gagné ses galons.

Simplement, je ne suis pas capable de dire une phrase comme celle-là. Je m’en suis un peu étonnée : il n’y a normalement pas de problème à dire que … est une de mes séries préférées. Pourtant ça m’est difficile à dire.

Ce n’est qu’à moitié étonnant : j’ai très peu de séries récentes dont je suis capable de dire qu’elles font partie de mes préférées, parce que généralement, dés que je le proclame, elles sont annulées (…au bout de la deuxième saison ! C’est une vraie malédiction).

Et puis dans le fond, sans même parler de mon cas particulier, il faut admettre qu’un téléphage a plus de facilité à dire d’une série qu’elle est sa préférée, ou qu’elle fait partie de ses préférées, si elle est achevée et appartient à son passé. On a tous une série par laquelle on est venus à la téléphagie, par exemple, qui bénéficie de ce statut intouchable et quasi-divin, envoyez la musique céleste, faites planer les angelots, c’est LA SERIE PREFEREE. Mais une partie de ce statut est dû à la nostalgie, au parfum de découverte, aux premières fois, et au fait qu’aucun nouvel épisode, aucun inédit, ne pourra entâcher le souvenir qu’on a de la série.
C’est la raison pour laquelle il est tellement plus facile pour moi de dire qu’Une Nounou d’Enfer, ou SPACE 2063, ou Pushing Daisies (…quoique pour moi, il y a encore un inédit de Pushing Daisies) sont quelques unes de mes séries préférées.

Le statut de « série préférée » (qui en réalité est loin d’être toujours un singulier) est différent du « top 10 » d’un téléphage. Il y a d’excellentes séries qui sont dans mon top 10 (ou plus raisonnablement, mon top 200, parce que ne choisir que 10 séries avec tout ce que j’ai vu, c’est impossible), et qui ne compteront jamais comme une « série préférée ».
La série préférée ? C’est une sorte de summum émotionnel, un lien presque intime, que rien ne peut jamais défaire. Pas étonnant qu’on ne le donne pas à la légère.

Mais d’un autre côté, la perspective de me dire que je ne serai vraiment capable d’admettre que telle série est l’une de mes préférées qu’une fois qu’elle sera annulée est aussi particulièrement triste à imaginer…

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3 commentaires

  1. Elvire dit :

    Merciii !

    Merci de m’avoir poussée (sans le vouloir mais par des piqures de rappel incessantes sur Twitter :p) à regarder House of Lies ! Petit Bijou et oasis de fraîcheur dans ce monde de dramas !

  2. ladyteruki dit :

    Tout le plaisir est pour moi

  3. KNIGHT dit :

    Absolu-fucking-ment d’accord avec cette note !! Mais comment je me reconnais à fond dans ce que tu dis ! ^^

    Pour moi, mes séries préférées sont aussi des séries achevées, et soit elles remontent aux années 60 (The Wild, Wild West, The Avengers, Mission : Impossible, Le Prisonnier, Star Trek… ), soit aux année 90 (ALIAS, Sliders, Buffy, Xena, X-Files… ).
    Et je pense que si on interroge des sériephiles actifs sur la toile, on risque souvent de tomber sur des séries des années 90. Parce qu’on a connu un vrai âge d’or, il y avait à boire et à manger (alors que, paradoxalement, il y en avait moins de disponible que maintenant !), et la sériephilie de beaucoup remonte à cette époque. Difficile de se dire sériephile face aux séries des années 70 et 80, de simples divertissements populaires sans fond, reflets d’une époque, pour les séries diffusées sur les écrans à l’époque… Et c’est sûr que l’attachement à une série est dûe autant, voire plus, à la nostalgie, au délices d’une découverte qu’à ses qualités propres.

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