Pour le meilleur, et rien que le meilleur

13 décembre 2012 à 11:14

Quand je vous disais qu’il me restait des pilotes dans un coin, je ne plaisantais pas : j’en ai PLEIN ! Et d’ailleurs tant mieux, parce que la vie sans pilote m’est inconcevable. Place cette fois à une nouveauté lancée le mois dernier par la chaîne câblée TBS ; comme toujours, sitôt que mon camarade whisperintherain aura rattrapé son retard, un lien apparaitra au bas de ce post pour que vous puissiez comparer nos points de vue sur ce pilote.

C’est une plutôt bonne saison que nous fait TBS, et le fait est suffisamment rare pour être noté. Après Sullivan & Son (dont je reconnais aisément qu’elle ne plaira pas à tout le monde ; mais franchement, à qui peut plaire Men at Work en comparaison ?!), la chaîne a lancé une série du nom de Wedding Band, lançant pour la première fois dans une série d’une heure depuis le pénible Glory Daze. C’est d’autant plus une prouesse que TBS ne commande que des comédies, et que Wedding Band était commandée à l’origine comme une comédie d’une heure, une façon d’aborder le format assez exceptionnelle ; force est de constater que le pari est réussi.

Vous connaissez le terme de « tear jerker » ? Eh bien Wedding Band est un méchant « smile jerker ». Je n’avais pas réalisé à quel point c’était devenu rare ces derniers temps de sourire de bout en bout pendant une série, et plus encore une série d’une heure, mais c’est bel et bien ce qui s’est produit devant ce pilote. J’en suis ressortie avec une banane incroyable !

Il me faut préciser, à ce stade, que je suis extrêmement friande d’amitiés masculines à l’écran (quand elles sont bien écrites), bien que je regrette qu’on soit si rarement capables de trouver un équivalent parmi les amitiés féminines. En gros, une amitié entre mecs (ou mixte) est souvent écrite de façon plus vraie, plus sincère, quand une amitié entre femmes passe par tous les archétypes possibles et simplistes qu’on connait depuis au moins Carrie Bradshaw et sa clique ; ça va quand une série les emploie, on peut décréter que cela fait partie de son style, mais quand tout le monde s’y met, c’est insupportable tant c’est cliché.
La bande de potes de Wedding Band (ah ah) a ce petit quelque chose de sincère, de chaleureux et de vibrant qu’ont les meilleures bandes de potes ; sans aller jusqu’à avoir le sens aigu de l’authenticité de Men of a Certain Age (certainement la meilleure série sur une amitié masculine de ces dernières années), la comédie d’une heure est capable de trouver ce petit quelque chose qui rend non seulement ses personnages sympathiques de façon indépendante, mais surtout, en groupe. La dynamique fonctionne très bien, immédiatement, et cela permet immédiatement de ne pas prendre le monde dans lequel ces quatre gars évoluent pour un truc absolument ringard et miteux.

Parce qu’osons le dire, être dans un groupe qui joue dans les mariages et autres fêtes, c’est quand même bien ringard. Les personnages n’en ayant qu’une conscience vague (ils se trouvent ringards par rapport à d’autres groupes spécialisés également dans les évènements familiaux, mais pas forcément dans l’absolu), il était nécessaire que les spectateurs se placent immédiatement dans un état d’esprit similaire, afin de ne pas les prendre pour des losers : ils ne se ressentent pas vraiment comme tels. Tommy, Barry, Eddie et Stevie font quelque chose qu’ils aiment, et qui leur apporte une vraie satisfaction personnelle ; c’est d’ailleurs tout l’objet de la fabuleuse introduction du pilote, alors que Stevie intègre le groupe et que les trois autres lui donnent les règles qui permettent à la fois de faire passer le meilleur moment possible à leur public, et comment eux aussi passer un super moment (si possible, pour ceux d’entre eux qui sont célibataires, en trouvant une jolie demoiselle d’honneur à charmer à peu de frais). Cette introduction fonctionne parfaitement, parce qu’elle condense toute l’optimisme de la série, toute la joie débridée des personnages pour leur activité, et en même temps, possède un rythme parfait, ponctué par plusieurs chansons qui terminent de donner au tout un tour incroyablement convivial et festif.
Ce qui m’a aussi plu dans Wedding Band, c’est que ces mecs-là, ils ne font pas vraiment le boulot de leurs rêves ; ils sont parfaitement conscients, d’une part, que c’est une sorte de sous-rêve (ça se sent bien pour Tommy qui se rêve en rockeur le reste de la semaine, ou dans leur réaction quand Stevie leur explique qu’il préfère jouer avec eux que d’apparaitre sur des albums de stars), et surtout parce que c’est uniquement leur job du weekend, ils ont une vie à côté, mais qu’ils l’aiment et s’y donnent à fond (à l’instar de Barry et son inventivité débridée dés qu’il s’agit de rajouter des effets spéciaux à leur numéro). Pour quelqu’un qui tente de commence à tenter de vivre un peu de sa passion depuis cet automne, cet angle m’a particulièrement touchée ; c’est avec une belle énergie qui se dégage du point de vue des héros sur leur métier secondaire. Clairement, ils ne peuvent pas tout-à-fait en vivre, mais c’est ce qui les fait vivre…

Dans tout cela, l’intrigue de ce premier épisode n’est pas forcément des plus originales, mais elle se laisse regarder. L’ex de Tommy (la seule à l’avoir plaqué, ce qui en dit long sur ce tombeur) vient le voir pour lui annoncer qu’elle va se marier, et qu’elle aimerait qu’il joue à son mariage (QUI FAIT CA ?!), l’occasion à la fois d’en apprendre un peu plus sur ce personnage, de l’étoffer un peu (ce qui est fort utile car cela le sort de son cliché ; espérons que par la suite chaque personnage fasse l’objet d’une intrigue similaire même s’ils ne sont pas mariés à Megan Fox dans la vie) et d’offrir quelque chose d’un peu plus dramatique, ou disons, dramédique, que si la fine équipe se contentait d’arpenter les mariages pour faire de la musique et se taper les demoiselles d’honneur. Bien que ne prenant pas du tout son intrigue au sérieux, comme le prouveront les développements épiques de cette mésaventure, Wedding Band prouve aussi qu’elle a du coeur et la capacité de faire un peu plus que jouer au clown, et c’est appréciable à voir. C’est aussi l’occasion de voir à quel point les liens entre les personnages sont forts (à travers la façon dont Eddie tente de mettre Tommy en garde contre lui-même), bien que cet angle-là ne soit pas forcément le plus important de la storyline. Mais enfin, les ingrédients sont là pour faire la démonstration, fort utile dans ce pilote, que Wedding Band a aussi du coeur, même si elle prend tout sur le ton de la plaisanterie.

Enfin, ce qui termine de donner un tour positif à ce premier épisode, c’est qu’outre les quatre personnages masculins, la série met en place deux autres, féminins (les organisatrices de mariage de Rutherford Events) également hauts en couleur, et permettant de sortir un peu du cercle des quatre copains. Cela augure aussi de frictions à venir qui ne manqueront pas d’apporter du piquant et des rebondissements, évitant à Wedding Band de plonger dans la routine grâce à ces deux figures qui se posent comme des employeurs un peu à part. C’est plein de potentiel, d’autant que le personnage de Rachel, plein d’insécurités, fonctionne vraiment dans chacune de ses scènes (celui de Roxie Rutherford, pour l’instant plus froid, un peu moins, mais nul doute que cela peut changer). En dépit de la tournure que prend la toute fin du pilote (et encore), il semble assez clair qu’il ne sera pas vraiment question avec ces deux femmes, au fil de ces multiples mariages, de questions amoureuses, a contrario de ce que faisait The Wedding Bells il y a quelques années en arrière, employant les mariages pour parler des émois de ses héroïnes.
Imaginez ça : une série qui se passe dans des mariages, mais qui ne fait pas de la comédie romantique son argument principal ! Comment ne serais-je pas charmée ?

Avec son cocktail de bonne humeur, ses personnages sympathiques et sa belle énergie, Wedding Band m’a donné une énergie folle ! J’avais vraiment le sourire du début à la fin, ce qui, pardonnez que je me répète, est éminemment rare par les temps qui courent. Ce n’est évidemment pas une révolution à bien des égards (concept, narration, etc.), mais c’est définitivement une série qui peut rapidement se tailler une place de choix dans l’emploi du temps de tout téléphage aimant passer un moment positif avec une vraie bande conviviale de personnages attachants. Je m’attendais, en toute franchise, à un résultat bien différent, moins équilibré sans doute, et au final, sans aller jusqu’à avoir un coup de coeur, je dois dire que je suis charmée.
Je n’ai pas encore abordé le deuxième épisode, mais soyez sûrs que ça ne va plus tarder !

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