I spy, I spy

6 décembre 2012 à 22:53

Tiens, bah puisque j’en suis à tenter des séries d’espionnage, après Covert Affairs, j’ai voulu regarder le pilote de Spy, une comédie britannique dont j’avais vaguement entendu parler. Et par « vaguement » je veux dire que j’ai découvert son existence en lisant une news à propos de sa saison 2 (j’ai encore deux-trois progrès à faire côté séries britanniques, on le sait tous). A la bourre, donc mais plus j’y réfléchis plus ça a l’air d’être un problème récurrent dans mon rapport aux séries d’espionnage je vais vous parler du pilote…

Il faut dire que ce premier épisode est très long au démarrage. La séquence d’ouverture est supposée être drôle mais ne l’est pas du tout. On parle d’un personnage dont la situation est très proche de celle de Woodley, mais au lieu de nous le rendre attachant, on nous le présente comme un pauvre type qui peut se faire lyncher par son ex, le nouvel amant de son ex, et même (voire surtout) par son jeune fils, ce qui tourne plutôt au lynchage qu’autre chose. Et vous le savez, je réagis assez mal à l’humiliation d’un personnage érigée comme alpha et omega d’une série (ça me le fait au moins depuis The Comeback, alors c’est pas d’hier !), du coup, les débuts de cet épisode de Spy ne m’ont pas arraché le plus petit rictus.

Ca a donc pris du temps avant que je ne me détende, mais on y est finalement arrivés. Pour cela, il a fallu que l’épisode insiste énormément sur l’inversion de rôles entre le père et le fils. C’est cet effet délicieux qui, à force de répétition du procédé, permet de vraiment accrocher à l’humour de la série, et de lui donner un ton bien particulier, loin du simple personnage piteux et ridicule. En décidant d’avoir un petit garçon haut comme trois pommes qui donne des leçons de maturité à son père avec un grand naturel, Spy met le doigt sur quelque chose de précieux qui, au bout de quelques scènes à ce régime, est devenu un absolu bijou en milieu d’épisodes, lorsque le fils fait passer au héros un faux entretien d’embauche pour se tester. Le fait que ça ne semble choquer absolument personne dans la série que ce gamin soit si mature et si adulte dans son comportement (et ça avait besoin d’être établi au cours des scènes précédentes, justement) fait que cette séquence m’a littéralement fait m’esclaffer à voix haute, ce qui ne m’arrive pas souvent devant une comédie.

Ok, à partir de là, Spy trouve ses marques, son rythme, et son ton, c’est visible, même si ce n’est pas parfait.
Tout l’enchaînement qui conduit à l’entretien pendant lequel Tim, le héros, apprend qu’il a été sélectionné pour devenir agent secret au service de Sa Majesté (il postulait pour un job au service informatique…) est réussi et plutôt efficace, en dépit de quelques lourdeurs. Le seul vrai problème tient dans le fait qu’on a vu arriver très tôt ce retournement de situation ; j’aurais préféré que les responsables qui lui font passer les tests ne soient pas eux aussi mis dans une situation embarrassante. C’aurait quand même été vachement plus drôle s’ils prétendaient effectivement passer des annonces à l’ANPE pour recruter leurs agents secrets ! Au lieu de ça, Tim devient un agent secret malgré lui ET malgré ses patrons, bien obligés de l’engager vu qu’il a l’air de répondre à leurs critères, même si de toute évidence il n’est pas du tout préparé pour la réalité de cet emploi. Ca en dit long sur le nombre de bras cassés dans cette série…
En tous cas, l’épisode se décongestionne donc avec le temps, ce qui ne peut vraiment pas lui faire de mal. Mais j’avoue que j’ai plusieurs fois été tentée de décrocher, et il s’en est fallu de peux pour que je n’en vienne pas à bout.

Spy n’est de toute façon pas très révolutionnaire dans son objet. On se souviendra que déjà à l’époque de Get Smart, sur un agent secret improbable passait son temps à faire des bourdes mais qui ne garde son job que grâce à une chance insolente (faudrait un jour que je me le fasse, ce pilote de vieillerie, d’ailleurs, à force d’en entendre parler…), et c’était dans les années 60 ; depuis, des agents-malgré-eux, il y en a eu trois douzaines, à l’instar de Chuck (dont la parenté est d’autant plus évidente qu’il y a le boulot dans un magasin d’électroménager). La seule chose qui fait une différence, c’est que pendant que Tim sauvera le monde, son entourage proche, ou au moins son ex-femme et son fils, continueront de le prendre pour le dernier des minables, puisqu’il a interdiction formelle de parler de son boulot à qui que ce soit, bien qu’évidemment, la première chose qu’il fasse est de se confier à l’un de ses amis (« do you see how bad I’m going to be at this ? », lâchera-t-il en réalisant sa gaffe). Toujours ce côté un peu humiliant qui risque de ponctuellement me rebuter…
Mais bon, la première saison n’est pas longue, donc à la rigueur, pourquoi pas.

Et sinon qu’est-ce que je fais, je tente d’autres séries d’espionnage dans la foulée ? Surtout que j’ai toujours pas touché au pilote de Hunted… Faut voir. Tiens, j’ai souvenir d’une série japonaise, Karei Naru Spy, aussi, dans le genre, je vais aller la cagouler tant que je suis motivée…

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