Dans l’oeil de celui qui regarde

21 octobre 2012 à 21:17

Il y a des jours où ce challenge avec whisperintherain commence à me courir sérieusement. Hasard ou coïncidence, c’est quand je dois m’envoyer le pilote d’un remake fait par la CW et comptant Kristin Kreuk au générique que j’attends le plus facilement les limites de ma patience. Allez comprendre. Autant vous prévenir, donc, j’étais de très mauvaise humeur quand j’ai lancé le pilote de Beauty and the Beast, et ça ne s’est pas arrangé ensuite ; ce post est donc là essentiellement pour remplir ma part du challenge, mais je n’ai éprouvé aucune sorte d’intérêt à le rédiger.
Du coup, si vous décidez de ne pas le lire, et de directement cliquer au bas de ce post pour atterrir chez l’ami whisper, bah je ne vous en veux pas du tout. Si j’avais pu, j’aurais fait pareil.
Mais voilà, j’aime bien aller au bout de mes défis.

Mon Dieu que cette affiche est laide.
Non, je sais, ce n’est pas le propos de ce post, mais enfin, chaque fois que j’ai trouvé cette affiche quelque part, elle avait systématiquement ces traces de désaturation localement resaturée, ce qui fait comme des taches de vin sur les visages des deux héros, c’est juste ridicule. Vraiment, je ne comprends pas comment on peut être aussi mauvais avec Photoshop ; même moi qui ne suis pas un génie, j’arrive à faire mieux. Il y a des séries qui tendent le bâton pour se faire battre ; rien ne rattrape un peu le niveau dans Beauty and the Beast, c’est atroce.
Pardon pour ce bref intermède, mais vraiment, le niveau de foutage de gueule est tel que c’est difficile de ne pas râler.

Bon, alors, le pilote de Beauty and the Beast, donc. Je vous préviens ça va aller très vite, je ne l’ai pas vu en entier. Ah non hein, c’était hors de question ! Je suis peut-être masochiste, mais pas suicidaire ; à un moment il faut poser des limites, quoi. Sincèrement, c’est insupportable de devoir se cogner des horreurs pareilles. Quand je vois Beauty and the Beast, je préfère presque regarder un deuxième épisode de The New Normal, pour vous donner un ordre d’idée.

Peut-être qu’il y a une part de mauvaise foi de mon côté. Peut-être que, La Belle et la Bête faisant partie des toutes premières séries que j’ai regardées (et ce même si aujourd’hui mes souvenirs en sont plutôt flous, en-dehors du pilote que j’ai revu ces dernières années), j’avais un a priori négatif sur ce remake ; c’est même très probable. Mais ce qui n’arrange rien, c’est que ce même remake soit absolument pourri, que ses deux acteurs principaux se soient lancés dans un concours de transparence (on peut difficilement dire que Kristin Kreuk nous ait jamais ébahis, eh bien c’est pareil pour Jay Ryan qui n’a jamais été le point fort de Go Girls de son côté), et que l’intrigue soit molle au possible.

Tous les remakes ne sont pas coupables par définition, certains sont potables, il doit même y en avoir quelques uns de bons (aucun ne me vient à l’esprit là tout de suite, mais comme je l’ai dit, je suis de mauvaise humeur), mais il faut y mettre un tant soit peu du sien.
Beauty and the Beast n’était pas obligée de redire la même chose que son aînée, de la relation de Catherine et Vincent il y a 25 ans au monde incroyable des tunnels de New York, beaucoup d’éléments n’étaient pas obligés d’être conservés. Toute vieille conne nostalgique que je sois, je suis capable d’admettre que ce que j’ai aimé dans une série qui est remise au goût du jour, je ne le trouverai pas nécessairement dans sa nouvelle version. La nostalgie n’est de toute façon jamais vraiment comblée par un remake ; sur ma liste de Noël de cette année, il y aura l’intégrale de La Belle et la Bête, comme ça c’est réglé.
Mais cette nouvelle mouture avait l’obligation d’essayer de faire de son mieux pour apporter quelque chose qui donne envie de la regarder. Or, si ni l’intrigue, ni les protagonistes, ni le contexte n’ont d’intérêt, que reste-t-il ? Il reste une prétendue romance entre une jeune femme fade et la créature soi-disant pas très esthétique qui souhaite la protéger.

Alors parlons-en, de la romance. Vous le savez, je ne suis pas intéressée par 99% des romances en séries ou en films. Eh bien je crois que je comprends pourquoi quand je vois ce pilote : parce que, à l’instar de Beauty and the Beast, on n’a aucune idée de pourquoi les personnages s’aiment. Ils le font uniquement parce que ça s’est présenté comme ça, que les scénaristes avaient besoin d’une romance, et que vogue la galère.
Que peut bien aimer Vince chez sa dulcinée ? Bon, elle est belle, soit, admettons. Génial, ça doit lui faire plaisir à Catherine : tu fais du 34 et des mecs t’aggressent, DONC Vince tombe sous ton charme. Ca doit lui aller droit au coeur. Pire encore, Catherine n’est fascinée par Vince que pour une seule raison : il l’a sauvée ! On pourrait presque parler de reconnaissance du bas-ventre, pour un peu. Ils ne connaissent rien l’un de l’autre, mais juste parce qu’il s’est passé un truc il y a 9 ans, paf ! Allez, on va faire en sorte qu’ils soient attirés l’un par l’autre à leur corps défendant. Ce n’est pas romantique. Ce n’est même pas intéressant. C’est purement gadget. Il n’y a aucune forme d’émotion.
Mais si c’est pire ici, c’est parce que la Belle n’est même pas belle et que la Bête n’est même pas monstrueuse (comme 712 personnes avant moi l’auront sans doute dit). Où est l’enjeu ? Pourquoi la Bête ne vit-elle pas au grand jour ? Où est la dimension d’un amour impossible et/ou dépassant les limites de la société ? Pourquoi la Belle et la Bête ne prennent-elles pas un loft ensemble à Brooklyn ? Bon, je veux bien que les Américains ne connaissent pas Ribéri, mais franchement, il y a bien pire que Vince dans les rues de New York…

Alors, je n’ai jamais vu Twilight, je n’ai aucune intention de m’y mettre, mais Beauty and the Beast est exactement ce que j’imagine que Twilight doit être, à condition de l’accoupler avec un épisode des Experts.
Pardon pour cette surenchère d’images mentales d’une grande violence… mais pour vous exprimer mon dégoût, il fallait bien ça.


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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

4 commentaires

  1. Eclair dit :

    Évidemment qu’on peut préférer visionner The New Normal à Beauty and the beast, la première ne dure qu’une vingtaine de minutes (Ouf !)
    Sinon, je compatis sincèrement. On fait pas un boulot facile, quand même, hein ?

  2. ladyteruki dit :

    Exactement, c’est un sacerdoce XD

    (en fait l’argument des 20mn ne tient pas parce que je n’ai pas regardé le pilote de Beauty and the Beast en entier, mais en-dehors de ce détail, sur le principe, tu as raison)

  3. capecodmiss dit :

    ah ta review valait le coup! j’ai adoré la référence à Ribéry!

  4. Mila ♥ dit :

    « Pourquoi la Bête ne vit-elle pas au grand jour ?
    A la décharge de la série, le pilote finit par donner une explication à ça…

    Oui, écoute on positive comme on peut.
    J’ai fini par jeter un oeil au pilote hier soir, et je l’ai regardé en entier, mais j’ai beau être du genre à vouloir laisser plusieurs épisodes aux séries afin de me convaincre, là, je vais passer mon tour. Enfin la bonne nouvelle, quand même, c’est qu’il était minuit, et que le pilote a eu un bon effet somnifère 😀 Wouhou, un second aspect positif ! Je ne peux pas dire que ça m’ait énervée ou mise de mauvaise humeur, ça m’a juste profondément ennuyée. Et moi, j’aime les romances à la télé, j’aime beaucoup ça même, mais en l’occurrence, je partage ton sentiment: j’ai pas bien compris d’où sortaient les regards énamourés. Je comprends que lui n’a pas dû parler à quiconque depuis longtemps et qu’il lui a sauvé la vie deux fois, mais … not enough, show, not enough.

    Bref.
    Pas d’épisode 2 pour moi, mais j’étais contente de voir que tu avais écrit dessus^^

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