The color of money

13 octobre 2012 à 23:18

Suite de notre challenge sur les pilotes de la saison ; whisperintherain et moi nous trouvons tous deux dans la position où ce challenge ressemble au tonneau des Danaïdes, mais ça devrait finir par se tasser. Je crois. En tous cas cette semaine, deux pilotes de la CW nous attendaient et, eh bien, quand il faut y aller, il faut y aller.
Lançons-nous donc dans celui qui a la meilleure réputation des deux, avec Arrow. Comme toujours, la review de mon camarade whisper sera en lien au bas de ce post sitôt qu’elle sera rédigée.

Il y a eu une époque où la télévision américaine regorgeait de séries policières, notamment des séries procédurales, et même si, de mon point de vue, ce ne fut pas forcément la meilleure décennie de l’histoire de la télévision (en particulier sur les networks), il faut quand même admettre que la télévision américaine avait quelque chose de réconfortant. C’est vrai, ça rassure de se dire que la police, le FBI et Dieu sait qui d’autre, veille sur la population, s’assurant avec le plus grand professionnalisme qu’aucun crime ne reste impuni, et que tout sera mis en oeuvre pour que la population puisse dormir sur ses deux oreilles. Il a beaucoup été dit que ces séries étaient une réaction de la télévision américaine au 11 Septembre, inspirant aux spectateurs et tout simplement aux citoyens désarçonnés par une attaque sur leur propre sol, un sentiment de protection : oui, on veille sur vous, oui, on remuera chaque pierre jusqu’à trouver les coupables, oui,  il y a une Justice et elle fera son travail.
Pas étonnant qu’il y ait aussi peu de nouveautés policières cette année aux USA. On a tourné cette page, il faut croire. Ainsi, Arrow rejoint Nikita et surtout, bien-sûr, Revenge, parmi les séries présentant des héros qui ne croient plus en rien, et certainement pas que quelqu’un veille sur eux.

Bien-sûr, les histoires de vengeance n’ont pas attendu les saisons récentes pour voir le jour ; les intrigues conspirationistes non plus. Et à vrai dire il est difficile de parler d’une tendance étant donné l’échantillon [encore] faible de séries employant ce nouveau point de vue. Parlons plutôt d’une petite famille qui s’agrandit, pour le moment.
Mais il ne peut être tout-à-fait une coïncidence que le pouvoir financier soit devenu le nouveau criminel contre lequel les institutions ne peuvent rien (institutions qui, dans ces séries, se font allègrement manipuler par les puissants, au lieu d’être corrompues par eux, c’est déjà ça). Alors, qui est-ce qu’il reste pour se charger de rétablir un semblance de justice ? Le héros. Et lui seul. Il apparait alors comme hautement ironique que sa couleur totem soit celle des biffetons. Il ne peut vraiment faire confiance à personne. Il met d’ailleurs une belle énergie à ne plus rien ressentir ; il ne peut pas se permettre d’avoir un défaut dans sa cuirasse. Il affiche une froideur un peu feinte qui n’est évident qu’une façade (il faut que le spectateur continue de s’attacher à lui), et poursuit son oeuvre en cachette.

Arrow est évidemment, en plus d’un personnage solitaire et revenchard, un superhéros issu de l’univers des comics ; il a donc tout un tas de propriétés typiques de ce genre de personnages à la Bruce Wayne, mettant sa propre fortune au service de son travail de rétablissement de la Justice (c’est à cette seule condition qu’il est tolérable d’avoir un héros riche), et bénéficiant d’une aura un peu mystérieuse qui excuse tous les raccourcis et les invraisemblances (le type revient sur le sol américain avec une énorme malle, dans un navire battant pavillon étranger, et celle-ci n’est jamais passée une fois au scanner ; mais bien-sûr).

Mais si Oliver, le protagoniste d’Arrow, est un peu un cliché ambulant, on s’en accomode très bien, parce que c’est aussi le genre qui veut ça, et qu’au moins, c’est bien fait.
Il faut dire que la série ne fait pas dans la demi-mesure. Ici, pas d’effets spéciaux cheap ou de petite phrase un peu trop cinglante pour être prise au sérieux. Presque pas. Le pilote rivalise aisément avec les production cinématographiques analogues (et il y en a), ce qui est encore plus louable pour un budget de télévision. Pour une série de superhéros, par définition bourrée d’action, le pilote d’Arrow s’en sort la tête haute, et c’est cette efficacité avant tout qui fait plaisir.

…A condition d’être friand du genre. Mais dans mon cas, quand si peu de choses me plaisent en général dans les séries d’action, j’avoue avoir eu du mal à trouver mon content sur le plan émotionnel (personnage emmuré dans le silence oblige) ou dramatique. Certes, l’histoire de l’île paraît prometteuse, et apparaît de façon suffisamment récurrente pendant cet épisode inaugural pour qu’on puisse espérer des flashbacks non seulement nombreux mais aussi intéressants, dans les prochains épisodes, mais j’avoue ne rien trouver ici qui pique ma curiosité, même sur ce terrain.

L’épisode, en toute objectivité, mérite probablement une bonne partie des louanges que je lis depuis sa diffusion, notamment via Twitter. Mais il ne me convainc pas à titre personnel, parce qu’Arrow n’est tout simplement pas une série faite pour moi, quand bien même je ne trouve pas grand’chose à lui reprocher (ou quand mes reproches relèvent d’un manque d’intérêt pour son genre). Mais je félicite la CW pour son succès critique et, apparemment, public, un fait suffisamment rare pour la chaîne pour être noté.


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1 commentaire

  1. Céline dit :

    Bonne review.

    J’ai bien aimé même si je ne suis pas une fan du genre action (encore moins super héros), je dois avouer que l’histoire de l’île m’a bien intrigué.

    En plus pour être honnête, j’ai hâte de retrouver John Barrowman que j’aime beaucoup (la fangirl qui est en moi ne peut pas lutter).

    Donc je serais de la partie si la série ne vire pas dans le genre de Smallville.

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