« Bonjour à tous, nous allons commencer cette réunion de cabinet.
A l’ordre du jour :
– les indications que nous donnons à nos secrétariats respectifs. Très sincèrement je pense qu’on peut faire plus sibyllin. Avec un peu d’effort, nos assistantes ne nous comprendront plus du tout et perdront du temps. C’est quand même un minimum et je compte sur vous tous pour participer à l’effort collectif du cabinet à ce sujet ;
– les dossiers. Bon, alors, je sais bien qu’on vous a dit de nous faire parvenir, au DirCab adjoint et à moi-même, les dossiers 48 à 24h avant le rendez-vous concerné au plus tard, mais on sera tous d’accord que ça laisse beaucoup trop de marge aux secrétariats. Là par exemple, on a une réunion ministre lundi à 9h, bon clairement, si j’ai le dossier avant 18h ce vendredi, c’est qu’il y a du laxisme. Si vos secrétaires ne sont pas enchaînées à la photocopieuse entre 19h et 20h un vendredi soir, je formule quelques doutes quant à vos compétences managériales ;
– les appels téléphoniques. Avec la technologie moderne, on l’oublie souvent, mais vous n’êtes pas obligés de composer vos appels vous-mêmes. D’ailleurs, à la glorieuse époque des opératrices téléphoniques, on savait encore demander un numéro ! Ne laissons pas perdre nos bonnes traditions françaises : si vous avez un appel à passer, le mieux est encore de le demander à votre assistante. Le piège est évidemment que vous avez souvent le numéro sous les yeux, mais n’hésitez pas à le leur dicter : on sait tous qu’elles se délectent de ce genre d’opérations qui égayent leur journée !
Voilà, je pense que nous avons vu les sujets les plus urgents. Pour les grands dossiers du ministère ainsi que l’agenda du ministre, je vous propose de nous réunir ultérieurement. La réunion est levée.
…Mais ne retournez pas trop vite à vos bureaux respectifs ! Laissez à vos assistantes le temps de s’inquiéter. »
Tu vas voir, on va faire une fine équipe 😉
Par-contre, maintenant que tu as un lecteur affamé, va falloir assurer, mam’zelle !
OK, c’est fait, j’ai tout lu. Du premier jusqu’à celui-ci.
ENCORE ! J’en veux-j’en veux-j’en veux !
Mais sinon, tu t’inquiètes vraiment quand tu vois pas revenir ton patron ?
On s’inquiète au sens où, d’une part, en tant qu’assistantes, et à plus forte raison en cabinet, et à plus forte raison en service de presse, on a besoin de savoir où sont nos patrons en quasi-permanence. Donc si pendant 15mn ou 30mn les conseillers disparaissent de notre radar, qu’on doit leur passer des journalistes ou que le ministre appelle, on a un coup de pression inutile. Or, poser un GPS sur les conseillers dans une dent creuse n’est pas encore légal. Et puis d’autre part, on s’inquiète parce qu’on les aime et qu’on est attention-… nan mais en vrai, surtout le premier cas de figure.
J’avais pas capté le fait que tu étais en service de presse; mais sinon, ils n’ont pas de téléphone portable ? Ca remplace pas le GPS, mais ça aide déjà pas mal 🙂
Si mais ils ne répondent pas toujours, les fourbes ! J’en ai une qui s’est fait une spécialité de toujours laisser le portable éteint. Utilité ? Nulle.
Ce qui sous-entend donc que vous avez plus de conscience professionnelle qu’eux, non, puisque vous cherchez à ce qu’ils soient toujours joignables, du fait que c’est une nécessité de service, alors que eux ne font pas cet effort ?
Ou alors, ils ont une bonne raison, et dans ce cas, ça serait sympa qu’ils vous la donnent, histoire que vous l’appliquiez aussi…
Ta candeur est touchante, vraiment 😛 Les conseillers sont loin d’être des enfants de choeur et ont rarement une « bonne raison » pour ce genre de choses. On aura tooouuut le temps d’y revenir.
Ah non au contraire, j’ai fait du privé pendant plusieurs années avant de passer le concours. J’ai fait fait du très petit (deux employés -moi incluse), du moyen (cabinet d’une dizaine d’architectes), du grand (multinationale), mais à un moment j’ai eu l’opportunité de faire des vacations pour couper court au chômage, et j’ai fini par entrer dans la fonction publique. Au début c’était même assez dur de s’acclimater ! Maintenant je suppose que je vois moins les différences, cependant, mais j’en vois encore… j’espère ! ^_^;
Ca doit l’effet « privé » : je bosse dans une grosse boîte privée (ouais, un peu le genre de Les Opérateurs 😀 ), et dans cette boîte, on a plutôt le genre de comportement que j’ai décrit… Ca va être marrant de comparer ton expérience et la mienne, je sens, surtout que je n’ai jamais connu le public, et je suis prêt à supposer que tu n’as jamais connu le privé 🙂
J’en salive d’avance !
Ah bah y’en a une, de suite 😀
Je serais ton garde-fou, ta mémoire 🙂 J’ai aussi fait de la SSII d’une quarantaine de personne; par-contre, pas de société de 2-3 personnes.
Bon, allez, raconte la suite, ton fan t’attend 😮
Je compte sur toi pour me faire garder les pieds sur terre dans ce monde de fous !
…Eh oui, demande et tu seras exaucé ! XD (bon c’est surtout parce que l’anecdote s’est produite en soirée, sinon t’étais bon pour attendre un peu plus longtemps)