Auf Deutsch

3 octobre 2012 à 0:46

Hier soir, c’était l’heure du Deutschen Fernsehpreis, les prix de la télévision allemande. Les vainqueurs ont été annoncés depuis Cologne, même si en réalité, le public allemand ne verra la cérémonie sur ZDF que jeudi soir, à l’occasion d’une retransmission avec un, hm, comment dire ? Un léger différé, dirons-nous.

L’ambiance n’était pourtant pas tellement à la fête.
Lundi, le comédien Dirk Bach est décédé d’un problème cardiaque ; une perte durement ressentie par toute la communauté télévisuelle. Beaucoup de participants à la soirée arboraient donc un badge « danke Dirk » (merci Dirk) en sa mémoire.

Dirk Bach, présent sur les petits écrans allemands depuis la fin des années 80/début des années 90, rencontre le succès en 1996 avec le sitcom Lukas, qui dure 5 saisons sur ZDF. On y découvrait Bach dans le rôle de Lukas Lenz, un acteur en surpoids qui anime une émission pour enfants, et élève en parallèle sa fille unique depuis la mort de son épouse ; il peut compter sur l’aide de son père, un comptable un peu psychorigide qui vit avec eux. La série a un succès foudroyant qui permet à Dirk Bach de devenir une personnalité de la télévision ; en 2002, il co-présentera les Deutschen Fernsehpreis (revêtant alors exactement la même robe que sa co-présentatrice Sandra Maischberger), et il sera également, en 2004, le présentateur des 6 premières saisons la version allemande de I’m a celebrity – Get me outta here (on ignore pour le moment s’il y en aura une 7e). Pour finir, Dirk Bach a aussi reçu de nombreuses récompenses, dont un Deutschen Comedypreis en 1999 et une Goldene Kamera en 2001, pour son travail dans Lukas.
Ce n’est pas donc pas n’importe qui que la télévision allemande a perdu cette semaine, et les hommages, en marge de la cérémonie ou pendant, ont été nombreux.

Malgré l’émotion, la cérémonie a suivi son cours, et en voici les résultats en matière de fiction, avec un joli * pour les gagnants.

Meilleur acteur :
– Matthias Brandt dans Polizeiruf 110
– Bjarne Mädel dans Der Tatortreiniger
– Mišel Matičević dans Lösegeld
– Wotan Wilke Möhring dans Der letzte schöne Tag *
– Ulrich Noethen dans Das unsichtbare Mädchen

Meilleure actrice :
– Barbara Auer et Ina Weisse dans Das Ende einer Nacht *
– Silke Bodenbender dans Das unsichtbare Mädchen
– Sibylle Canonica dans Tatort: Borowski und die Frau am Fenster
– Anja Kling dans Hannah Mangold & Lucy Palm
– Ulrike C. Tscharre dans Lösegeld

Meilleure mini-série :
Laconia
Der Mann mit dem Fagott *
Verschollen am Kap

Note : le chanteur Udo Jürgens était présent à la cérémonie ; le biopic vainqueur de cette catégorie, Der Mann mit dem Fagott, raconte en effet l’histoire de son grand-père, Heinrich Bockelmann. Diffusée les 29 et 30 septembre 2011, la mini-série est inspirée par le roman de Jürgens du même nom, dans laquelle il raconte comment son grand-père tombe sous le charme du basson alors qu’il n’est encore que jeune homme ; inspiré par la mélancolie des mélodies russes jouées avec cet instrument, il s’installe dans ce pays, y devient banquier et y fonde une famille, avant d’évacuer sa famille vers la Suède pendant la Première Guerre mondiale… Il sera malheureusement dénoncé et envoyé dans un camps en Sibérie ; quelques années plus tard, il tente de s’échapper pour rejoindre sa famille…

Meilleure série :
Borgia
Der letzte Bulle *
Der Tatortreiniger

Note : Der letzte Bulle, dont une diffusion a été tentée en France sous le titre Mick Brisgau, le come-back d’un super flic (le ridicule ne tue pas, mais c’est pas faute de frôler régulièrement la mort) par Direct 8, raconte l’histoire d’un flic qui, après avoir passé deux décennies dans le coma, reprend du service pour s’apercevoir que le monde en général, et le métier de flic en particulier, ont beaucoup changé en son absence. La série, diffusée en binôme avec Danni Lowinski, compte parmi les succès actuels de Sat.1 et avat déjà été nommée l’année passée dans la même catégorie. A force de persistance… La quatrième saison de la série est attendue pour début 2013.

Juste pour culture perso, un obélisque d’or a également été remis à Frank Elstner pour l’ensemble de sa carrière. Il a créé l’émission Wetten, dass..? en 1981, et en était le présentateur pendant ses 6 premières années avant de passer le flambeau. Impossible que vous n’ayez pas entendu parler de cette émission de paris un peu fous qui compte parmi les plus anciennes et les plus populaires d’Europe.

Voilà, vous savez tout ! Eh, franchement, on n’est pas bien, là, à causer de télévision allemande, pour changer ?
Dommage qu’Eurochannel, qui a décidé de placer le mois d’octobre sous le signe de l’Allemagne, n’ait pas été inspiré par le Deutschen Fernsehpreis pour diffuser une série : dans le programme de ce mois-ci, on trouve à la place une mini-série néerlandaise, Medea. Ah, une belle occasion gâchée, dommage…

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