Eh bien vous voyez, j’étais totalement passée à côté de la date de lancement de Golden Girls, l’adaptation néerlandaise des Craquantes.
La dernière fois que j’avais regardé, courant août, je jure qu’il n’y avait aucune date de fixée, et voilà que je découvre aujourd’hui en allant chercher le pilote de House Husbands (oui, j’ai quelques jours de retard dans l’update du Pilot Watch, mais pour ma défense, si vous me suiviez sur Twitter vous auriez su que ça commençait aujourd’hui en remplacement de Howzat!) qu’il y a déjà deux épisodes au moins qui ont été diffusés par RTL4. Bon, clairement, j’ai une marge de progression sur le suivi des grilles néerlandaises.
Alors du coup, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller jeter un oeil à ce remake, histoire de voir si les Pays-Bas avaient trouvé une solution aux problèmes qui s’étaient posés à l’Espagne au moment de Las Chicas de Oro.
Je veux pas vous spoiler, mais la réponse est non. Bon, d’un autre côté, j’aurais pu m’en douter dés que j’ai vu paraître les premières photos de promo ; jugez plutôt.
Pardon pour vos yeux.
L’insistance de la plupart des remakes de cette série à vouloir absolument avoir l’air de dater des années 80 m’est, pour tout dire, impossible à comprendre. Le charme des Craquantes, ne semble-t-il, n’avait aucun rapport avec l’époque, mais plus avec l’excellent cast d’une part, et surtout, le ton parfaitement trouvé. Les Craquantes n’était pas un sitcom idiot et bêtifiant, mais au contraire une comédie acidulée sur le troisième âge qui parvenait à saisir ce qu’on imagine être la réalité de cette période de la vie, mais sans pesanteur, avec des intrigues généralement légères mais jamais clownesques, et des dialogues toujours très fins et capables de mettre en relief des personnages qui dépassaient la caricature dans laquelle il était possible de les enfermer. De tous les sitcoms américains à succès qu’on peut envisager d’adapter, c’est certainement l’un des plus casse-gueule, d’ailleurs, je pense. Parce que la série originale reposait une équilibre subtil, et que la subtilité est rarement la caractéristique principale d’un remake.
Alors, vouloir absolument se réfugier derrière les couleurs flashys, les perruques improbables, les robes à fleurs et les montures de lunettes énormes, je ne comprends simplement pas le concept. Pour moi, c’est comme si les adaptations transformaient en gimmick un élément qui n’a rien à voir avec ce qui permet d’identifier la série, mais qui identifie surtout son époque de naissance. Or l’intérêt de produire, en 2012, un remake des Craquantes, a plus à voir à mon sens avec les personnages eux-mêmes, que faire revivre artificiellement les années 80 aux spectateurs. A plus forte raison parce que si on vient pour la séquence nostalgie, les rediffs des Craquantes font très bien l’affaire, et un remake n’égalera jamais ce résultat.
Du coup, vous pouvez en juger par vous-mêmes, le générique de Golden Girls est sidérant, parce qu’il met à côté sur tous les tableaux.
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !
Mais je crois que le plus pénible n’est pas de voir la série originale singée et réduite à l’état de caricature d’elle-même. Pire même que l’impression que Mrs Doubtfire s’est invitée dans la série : le mensonge éhonté.
Le générique de Golden Girls nous propose en effet de suivre nos quatre vieilles dames dans différentes aventures, sur une jetée ou faisant du shopping, au casino ou en balade en vélo… bref, dans tout un tas de décors « naturels ». Or, Golden Girls, comme son aînée Les Craquantes, est intégralement tournée en studio. Le pilote néerlandais reprend d’ailleurs le scénario du pilote original scène par scène, c’est-à-dire avec une cérémonie de mariage qui a lieu dans le salon de la maison qu’elles se partagent. C’est vous dire à quel point les vélos sont loin, si même pour un mariage, on utilise le décor de la colocation, quand même !
Le générique fait donc espérer quelque chose de nouveau (et après tout, on pourrait imaginer que tout en reprenant les personnages et les intrigues, on décide de faire cette adaptation en single camera, ce ne serait pas une si mauvaise idée) quand il n’y a pas plus littéral que Golden Girls. Je sais pas si c’est parce que je me suis fait une intégrale des Craquantes il y a deux ans et que je suis restée attachée à la série, mais je trouve ça encore pire que tout.
J’ai peine à croire que Golden Girls rencontre le succès, de la même façon que Las Chicas de Oro s’était progressivement rétamée. Mais l’avenir nous le dira.