Il va falloir admettre que le mois de juillet ne tourne pas du tout comme je l’avais prévu ; je voulais faire plein de choses, mais terrassée par mon nouveau boulot, mes plans n’ont cessé de tomber à l’eau. Ce soir, exténuée, et alors que je n’ai pas encore trouvé de sitcom pour prendre la relève de New Girl vu la semaine dernière, j’ai fini par tendre la main et regarder le premier DVD attrapé dans ma telephage-o-thèque.
Eh, j’aurais pu faire pire, après tout.
C’est quoi le nom du film ? Sex & the City, le film
C’est plutôt quel genre ? Seule et fabuleuse ?
Qui on connaît là-dedans ? J’ai cru repérer plusieurs actrices de la série, mais je peux m’être trompée.
Ça date de quand ? 2008
En résumé, de quoi ça parle ? De Carrie, Miranda, Charlotte et Samantha.
Pourquoi c’est bien ? Parce que c’est Sex & the City ! J’avais 18 ans quand j’ai découvert la série, je venais de m’installer à Paris… Impossible d’échapper à son pouvoir d’alors. Oui, aujourd’hui Sex & the City se traine une réputation épouvantable (je vais y revenir), mais à l’époque, c’était énorme, et j’ai suivi ses quatre héroïnes pendant de longues années, vu et revu (à la faveur des multiples rediffusions de Hem6) les épisodes des dizaines de fois, autant vous dire que l’attachement est énorme, et en grande partie irréversible. Et puis, toute question affective mise à part, Sex & the City, ça a longtemps été pour moi synonyme d’une capacité incroyable à jouer avec les émotions, en dépeignant une vraie bande d’amies avec une dynamique tangible, et des histoires qui ont su dépasser le simple cadre léger de son ptich pour offrir quelques grandes scènes pleines de sincérité. Sex & the City, pour moi, ce sera toujours le pouvoir de La douleur exquise, la révélation du cancer de Samantha pendant le mariage de Miranda ou encore cette même Miranda donnant le bain à sa belle-mère, et ça, ça vous cheville le téléphage à sa série à jamais. Et à raison, d’ailleurs, car le film reprend admirablement bien cet ingrédient, à mes yeux fondamental.
Pourquoi c’est pas bien ? Chaque dollar touché en product placement par le film est une raison d’avoir envie de lui cracher au visage (si tant est qu’un film ait un visage… euh, bref). Pas de méprise : le sujet du product placement me fascine. Mais c’est un art qu’il convient de maîtriser au lieu de simplement faire défiler, LITTERALEMENT, des marques pendant une scène. Ou deux. Ou dix. Oui, la série faisait déjà cela, mais sur une demi-heure, ça se remarquait moins (les enjeux étaient peut-être aussi différents de ceux d’un film, probablement). L’absence de finesse dans la façon de déballer, montrer, mentionner les marques a de quoi ulcérer les plus patients d’entre nous, ceux qui, comme moi, sont pourtant assez peu réfractaires à la publicité (je considère que mes yeux paient quelques secondes ce qui sera épargné à mon porte-monnaie ; en général ça me permet de rester stoïque dans la plupart des circonstances publicitaires de ce genre). Mais outre ce déballage constant, indécent, et parfois totalement plaqué, de marques et de signes extérieurs de richesse, Sex & the City, le film prouve aussi qu’on peut avoir écrit pendant 6 ans une série sur les relations amoureuses et n’avoir toujours pas appris comment innover en matière de romance. Le scénario du film suit tous les clichés du genre, avec les lourdeurs insupportables que ça implique, et sans jamais se cacher de suivre une voie toute tracée par envie de se simplifier la vie. Le film se résume, en gros, à une grande partie d’exposition pleine de références pour bien montrer qu’on n’a rien oublié de l’univers de la série, et ensuite, l’habituelle histoire du couple qui se sépare mais que tout voue à revenir ensemble à la fin du film (pas avant). C’est insupportable. Les intrigues secondaires sont assez peu nombreuses (Charlotte étant la grande oubliée) ce qui rend le procédé encore plus irritant. Pour moi qui ai du mal avec les comédies romantiques, bien des passages ont été du plus haut pénible, parce que tous les ingrédients y étaient, jusqu’à l’absurde musique pleine de cordes dedans qui semble être la même de film en film pour montrer qu’il se passe un truc super romantique. C’est en général le moment où je sors mon bazooka mental..
Ah, les joies du cinéma ! Faire un film où toutes les actrices sont botoxée au dernier degré et laisser Sarah Jessica Parker parader avec ses mains de vieille femme, tout ça au nom de la mode, de la beauté et de l’élégance, ça s’appelle avoir le sens de l’ironie..
La réplique qui tue : « The good ones screw you, the bad ones screw you, and the rest don’t know how to screw you ». Seule Samantha Jones pouvait sortir cette perle.
La scène qui tue : Attention, des spoilers peuvent se promener dans ce paragraphe si vous n’avez pas vu le premier film. Après avoir été plaquée devant l’autel par Big (qu’est-ce que je disais à propos des clichés), Carrie est embarquée par ses trois éternelles copines pour le Mexique, où elles profitent de la suite initialement réservée pour la lune de miel. Mais Carrie profite très modérément de l’endroit à son arrivée, et passe les premiers jours à dormir. La séquence qui en découle est tout ce que j’aime chez Sex & the City : l’une après l’autre, les filles défilent dans la chambre pour lui indiquer le temps qui passe et tenter de la faire sortir du lit, ne serait-ce que pour manger ; tendre, élégante, et dénuée de toute forme d’humour (ce qui aurait semblé superflu), cette séquence faite de lumière qui s’allume et qui s’éteint, sur le visage marqué d’une femme qui essaye de « sleep the pain away » est touchante au possible. Sa conclusion semble, contre toute attente, fonctionner, même si elle se montre un rien exagérée. Simplement parce que Sex & the City sait, a toujours su, saura toujours (je l’espère, mon équilibre psychologique en dépend) réussir ce genre de séquence.
Une note ?
Quelque part dans ces trois cagoules (sur cinq, comme toujours), il y en a une qui est essentiellement sentimentale, mais ça reste entre nous.
Bilan : Quarante ans, l’âge de raison. Du moins faut-il l’espérer.
Sex & the City n’est pas forcément la série avant-gardiste qu’on voulait qu’elle soit lorsqu’elle est sortie, du moins pas tout-à-fait. Oui, personne n’avait parler de sexe et de relations de cette façon avant elle ; mais la quête du prince charmant reste au centre de sa quête comme elle l’était pour Ally McBeal, autre série féminine en apparence parfaitement antiféministe sur le fond.
Pourtant quelque chose a résolument changé. A quarante ans, les questionnements de nos héroïnes préférées ont glissé : il ne s’agit plus simplement de trouver un partenaire, mais bien de savoir qu’en faire ensuite. Et c’est difficile, pour quiconque a suivi les 6 saisons avec passion et fidélité, de ne pas verser une petite larme émue quand, réunies une fois de plus pour discuter et partager leur ressenti, les filles commencent à parler non plus d’orgasme, mais de bonheur. Au lieu de comparer les relations sexuelles, elle comparent le degré de bonheur, la durée, l’intensité, la fréquence… et je crois que c’est ce qui m’a conquise une fois de plus (même si j’ai toujours eu confiance en la série pour me procurer ce genre de surprises), c’est de découvrir que même si la mode prend une place démesurée, les robes sont insupportablement nombreuses et chères (et moches), les clichés ont la vie dure, mais malgré tout, Sex & the City saisit quelque chose de très humain, et sait pertinemment où elle emmène ses personnages. Même les situations ridicules portent en leur sein le potentiel pour une émotion vraie.
Pendant longtemps, j’avais évité de voir ce film. Je n’étais pas sûre de vouloir m’y frotter après avoir aimé la série pendant les années cruciales de mon entrée dans l’âge adulte, et je n’étais pas certaine non plus qu’après avoir si parfaitement bouclé la boucle en fin de saison 6, nos quatre new-yorkaises préférées pouvaient m’émouvoir.
Mais l’émotion était là. Peut-être pas dans les histoires avec Big, qui m’ont toujours indifférée, et certainement pas avec l’organisation d’un mariage dont, résolument, je n’arriverai jamais à comprendre l’importance pour en arriver à louer une bibliothèque. Mais Sex & the City est un film avec de nombreuses scènes très mélancoliques, proches de la dépression, qui paraissent inattendues, je suppose, si on se repose sur la seule réputation de la série à montrer trois actrices sur quatre avec les tétons à l’air.
Et pour cette raison, maintenant, je suis contente d’avoir vu ce film.
Mais je n’ai pas encore tranché pour le suivant. Rendez-vous dans deux ans, si je garde le rythme.
http://www.critikat.com/Sex-and-the-City.html
Pour n’avoir regardé que quelques épisodes de la série mais de m’etre par contre coltiné le film, la critique de Critikat me convient mieux !
Ce film est presque un crime pour moi :s
Je mettrais qu’une étoile, celle de la nostalgie justement.
Ce film m’a tellement déçu que je n’ai jamais regardé le deuxième qui, d’après ce que j’ai pu entendre, est bien pire
Je préfère garder mes souvenirs de la série, ils sont doux, agréables et marrants.