Notre père qui êtes odieux

17 juin 2012 à 16:22

Ce soir à 19h45, la chaîne Eurochannel vous propose de découvrir (sous le titre Esprit Norvégien) le premier épisode de la série Koselig Med Peis ! Je vous ordonne donc à tous de regarder !!!

…Je vois ce que c’est. Personne ici n’a souscrit à Eurochannel. Bien. Bon. Hm. Voyons ce qu’on peut faire pour cette chaîne qui, comme nous avons déjà eu l’occasion de vous le dire dans le SeriesLive Show pour Lulu og Leon en février, puis Klass: Elu Pärast plus tôt ce mois-ci, mérite pourtant quelques uns de vos deniers si vous vous intéressez à la télévision européenne.

Voilà donc le retour des posts La preuve par trois, et si vous êtes malins, vous saurez en tirer le maximum !
Pour rappel, parce que c’est vrai que ça fait un bout de temps qu’il n’y a pas eu de post de ce type, cette rubrique a pour objectif lever le voile sur un épisode (généralement un pilote) en ne soulignant que 3 passages, et 3 seulement, qui méritent un peu plus que les autres votre attention. J’espère ainsi piquer suffisamment votre curiosité pour vous intéresser au sort de cette série norvégienne qui m’avait conquise quand je l’ai découverte l’an dernier ; d’ailleurs à l’époque, j’avais regardé le premier épisode en VOSTM avant de me ruer sur le coffret DVD, puisque NRK a eu la bonne idée d’y joindre des sous-titres anglais. Du coup, pour trouver des excuses pour ne pas regarder la série, entre la diffusion en France et la sortie DVD, il faudra se lever tôt, les amis.

Koselig Med Peis est avant tout une histoire de paternité (la programmation du pilote en ce jour de fête des pères par Eurochannel n’en est que plus finement vue !). Dans le pilote, cette paternité est celle que souhaite le héros, Georg. D’une part parce qu’il s’imagine parler à son fils qui n’est pourtant pas né. Et puis d’autre part, de par celle qu’il « subit », puisqu’il lui est cruellement rappelé qu’il a un père, aujourd’hui diminué, et extrêmement difficile, et qu’il ne peut se soustraire à sa responsabilité vis-à-vis de celui-ci. Bien que Georg ne fasse pas nécessairement le rapprochement direct entre ces deux parties de sa vie qui se retrouvent mises côte-à-côte au même moment, il est impossible de ne pas y voir une forme de logique, voire une certaine ironie sordide. Le problème c’est que ces retrouvailles n’ont rien de chaleureux : le père de Georg ne veut absolument pas delui (ni personne d’autre) dans sa maison, ce qui apporte un éclairage contrasté sur ladite question de la place du père.

Georg retourne donc dans la maison qui l’a vu grandir, et le moins qu’on puisse dire, c’est que Koselig Med Peis fait dans ce premier épisode un travail absolument fantastique dés lors qu’il s’agit à la fois de montrer la nostalgie inhérente à la démarche, mais aussi ce que c’est que d’avoir grandi et mis une grande partie de son enfance derrière soi ; la séquence pendant laquelle Georg et son frère Terje pénètrent à pas de loups dans leur vieille maison est à ce titre parlante. Je l’ai dit et le répète, le décor de cette maison figée dans le temps alors que ses habitants ont changé, c’est l’une des grandes forces de la série. Mais pas seulement, puisque tout le monde n’a pas pris la même distance : ainsi, Georg est parti faire sa vie dans une grande ville, alors que Terje vit encore dans la même ville. Les deux frères sont comme le jour et la nuit, et pourtant, il y a clairement entre eux un lien entre que l’éloignement et les différences ne peuvent totalement faire disparaitre. Ce lien est formidablement bien dépeint, et la relation entre les deux frères est probablement l’une des plus réalistes que j’aie pu voir dans une série, toutes nationalités et époques confondues.

Avec son humour décalé et pince sans rire, et son talent pour incorporer avec le plus grand des naturels des séquences fantasmées, Koselig Med Peis aurait aussi bien pu voir le jour sur HBO. La séquence finale de cet épisode, justement, nous montre un personnage qui a perdu ce qui comptait tant à ses yeux, qui se retrouve bloqué avec son père comme s’il était ramené en arrière, et qui pourtant semble se réfugier dans une forme de maladie qui pose, là encore, question sur le sujet de l’hérédité…

Ce que ne vous dit pas ce pilote, cependant, c’est que Georg ne va pas toujours être le focus des épisodes, et que le reste de la famille va ainsi danser autour des questions de la paternité et de la famille au sens large. Une exploration pleine de finesse et pourtant jamais ennuyeuse de thématiques qui sont ici abordées parfois sous l’angle de l’absurde, parfois avec sensibilité, forment le charme incomparable (mais parfois légèrement étouffant) de Koselig Med Peis.
Je vous recommande donc, pour au moins la centième fois, de donner sa chance à cette série. Evidemment il est trop tard pour souscrire à Eurochannel avant 19h45, et c’est pourquoi ce post est un post La preuve par trois, mais j’espère avoir réussi à vous mettre suffisamment l’eau à la bouche pour que vous prenne l’envie d’aller ensuite au-delà de ce premier épisode ; ce ne sont pas les moyens [légaux] qui manquent, comme on l’a vu en ouverture de ce post. La série en vaut vraiment la peine, et, ainsi que je le disais, en ce jour de fêtes des pères, elle a toutes les raisons de capter votre attention. Quelles que soient les relations que vous entreteniez avec votre paternel, il y a quelque chose pour vous dans cette série…

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

5 commentaires

  1. Toeman dit :

    J’ai extrêmement hâte de découvrir cette série. Surtout que je suis super fan de Anders Danielsen Lie depuis que je l’ai vu dans « Oslo, 31 August » (et aussi, dans une moindre mesure, dans « Reprise »).

  2. Chupachups dit :

    Lien

    Quelqu’un n’aurait il pas un lien pour pouvoir apprécier cette série sur le web ?

  3. ladyteruki dit :

    Clique vraiment partout dans le post

  4. Chupachups dit :

    Trouvé !!! Pas de lien de simple streaming ?

  5. ladyteruki dit :

    Hm. Voilà le truc : j’ai moi-même rippé mon DVD et moi-même uploadé l’épisode, mais si tu veux je peux carrément t’envoyer un DVD gratuitement chez toi par voie postale, avec 100 balles et un mars.

    Ou alors tu peux dire s’il-te-plait et merci ? Juste une suggestion.

    Tout n’est pas dû.

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