One day you’re smiling again

14 juin 2012 à 21:21

Aujourd’hui, avec la diffusion toute fraîche du retour de Dallas sur les écrans, c’est un peu comme si soudain le monde entier se rappelait avoir passé de bons moments devant la télévision dans les années 80.

Eh bien c’est très exactement ce que j’ai fait cet après-midi ! Sur un coup de tête, j’ai décidé de moi aussi retomber en enfance et de m’offrir le pilote de Punky Brewster. Disons que c’est parti d’un article que j’ai lu récemment (et sur lequel je compte bien revenir dans un prochain post), et que tout d’un coup je me suis mise à réfléchir aux séries qu’on regarde lorsqu’on est enfant, pour lesquelles on garde une grande affection mais dont en réalité on est bien infichus de se souvenir avec précision.
Dans le cas de Punky Brewster, j’avais trois ans lors de la première diffusion en France et il y a de fortes chances pour que les souvenirs les plus clairs que j’aie conservés soient en fait provoqués à moitié par la nostalgie, à moitié par la lecture effectuée depuis. Ajoutez à cela le fait que le générique fasse partie de ma playlist, et vous obtenez une image bien déformée de la série. Je me suis donc mise en tête de regarder le pilote, et, découvrant que le pilote était en fait en trois parties, j’ai tout simplement pris sur moi de regarder les 3 premiers épisodes. Du coup, après un visionnage d’une heure totalement impromptu, je me suis dit que le mieux était encore d’en faire un post.

D’ailleurs cela pose la question de l’exercice critique dans ce contexte. Je ne suis pas certaine de pouvoir traiter le pilote de Punky Brewster comme un pilote normal, en mettant de côté le fait que j’étais déjà toute émue en voyant le générique s’afficher ou bien parce que j’ai attendu pendant trois épisodes que Punky se raffistole une chambre colorée que je puisse lui jalouser (sérieusement, on est tous passés par là, non ?). C’est-à-dire qu’il est très possible que je n’aie jamais vu ce pilote et que pourtant je lui voue déjà un culte. Un peu comme pour la nouvelle version de Dallas, que peu de gens ont vu, notamment parmi le public téléphage (qui n’était en grande majorité pas né en 1978), et que pourtant tout le monde attend, le visionnage nostalgique devient autant un atout qu’une gageure.
Ces considérations étant posées, l’expérience peut donc commencer. On verra bien.

L’histoire de Punky Brewster, à peu près tout le monde la connait : une petite orpheline se prend d’affection pour un vieux grincheux, et décide de le prendre sous son aile en s’installant chez lui, histoire de le dérider un peu. L’exposition a l’air d’être longue, a priori : trois épisodes de 20 minutes pour poser la situation, ça peut paraitre un peu long.
Sans perdre de temps, pourtant, le pilote commence presque immédiatement par la rencontre de nos deux personnages centraux, alors que Punky squatte un appartement vide dans l’immeuble dont Henry est le gardien, et qu’il la prend sur le fait. Le premier des trois épisodes servant à poser l’intrigue démarre donc au quart de tour, histoire de tout de suite nous entrainer dans la problématique et bien nous faire sentir qui sont les héros, mais insérant cependant des personnages secondaires qu’on ne reverra pas dans les deux autres volets, à l’instar de Cherie Johnson, une autre petite fille qui vit avec sa grand’mère dans ledit immeuble.
Le temps d’exposition est donc à la fois très long (la décision finale permettant à Punky de rester vivre chez Henry ne sera prise qu’à la toute fin du troisième volet), et en même temps très rapide, puisque c’est en réalité une fois que les deux personnages sont déjà ensemble qu’on explique qui ils étaient avant cette rencontre. Ca n’a l’air de rien comme ça, mais préférer les voir se raconter leur vie l’un à l’autre plutôt que de l’exposer en préambule est un choix judicieux qui permet non seulement de tout de suite faire démarrer l’histoire, mais surtout d’expliquer pourquoi ces deux-là se lient instantanément l’un à l’autre.

Comme de nombreuses séries « familiales » des années 80, le ton n’est pas au misérabilisme : Punky est pleine d’énergie et de bonne humeur. C’est une petite fille vive mais surtout un peu culottée qui, bien que pleinement consciente que ce qui lui arrive n’est pas exactement une super aventure marrante, ne se plaint pas pour autant. Il ressort de ce petit bout de gamine une grande impression de candeur mêlée de maturité, qui fonctionne très bien. Cela permet au passage aussi d’éviter d’adopter un ton niais.

Le ton est en effet très important. Punky Brewster, et c’est quelque chose que j’avais totalement oublié, est en effet ponctuée de rires. On ne peut pas dire que leur existence apporte quoi que ce soit, mais cela tendrait à signifier que la série était conçue comme une comédie. Or, impossible de trouver de « gag » à proprement parler dans cet arc de trois épisodes. Si la série est conçue pour être regardable par les enfants, elle ne se montre à aucun moment insupportable pour l’adulte. Au contraire, les dialogues sont plutôt bien troussés, sans trop de lourdeur, et il faut quand même reconnaître que pour une actrice de 8 ans, Soleil Moon Frye se défend plutôt bien en tant que comédienne. Vu qu’elle officie face à quelqu’un qui connait également son boulot, en la personne de George Gaynes, ça donne un tandem solide qui participe à l’impression d’intelligence générale.

Parce que c’est bien d’intelligence qu’il s’agit : personne ne prend la petite Punky pour une idiote, et du coup on a l’impression (mais peut-être est-ce parce que je n’arrivais pas à m’ôter de la tête que j’ai à peine quelques années d’écart avec elle) que le spectateur non plus n’est pas pris pour une buse.

Le passage peut-être le moins captivant est celui à l’orphelinat. Punky, à qui on avait pourtant promis qu’elle n’aurait pas à y aller, y sympathise tant bien que mal avec ses deux camarades de chambre, et tente d’élaborer un plan pour s’enfuir. On est là dans un humour plus visuel, et les deux petites actrices jouant ses amies (dont l’une est interprétée par Robyn Lively) ne sont pas franchement épatantes, poussant laborieusement leurs tirades sur un ton scolaire et automatique. Le twist de fin permet de se sortir de là (littéralement) avec le sourire, mais enfin, bon, ce n’est pas épatant.
Cela reste cependant un passage n’occupant, tout cumulé, qu’une dizaine de minutes environ, sur la durée totale des trois épisodes (soit, d’après mes calculs savants, 72 minutes), ce qui reste dans le domaine du raisonnable.

En-dehors de ce léger accident de parcours, Punky Brewster nous offre un démarrage sympathique, tendre et à l’occasion touchant. On se prend immédiatement d’affection pour ses personnages (bon d’accord, je triche) et surtout, on croit immédiatement à celle qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, qui n’a rien de plaqué ou d’artificiel. Les personnages secondaires, qui ne sont pas tous forcément là pour rester à l’instar de l’assistante sociale Randy, apparaissent quasiment comme superflus vu la force de la relation entre les deux protagonistes centraux que sont Punky et Henry.

A l’image du générique que nous connaissons tous par coeur, Punky Brewster est une sorte de petite comédie un peu mélancolique qui étrangement réussit à faire chaud au coeur. Evidemment ce n’est pas une série d’une grande complexité, et il y a fort à parier que tous les épisodes ne se valent pas (l’aspect plus formulaic étant à prévoir pour la suite), mais c’est une série qui vit plutôt bien au test du temps. Guess we just waited and saw.

Bon, et là-dessus, je vais m’envoyer les deux premiers épisodes du nouveau Dallas sans regarder la série originale, parce qu’il faut pas déconner quand même.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

2 commentaires

  1. akito dit :

    En ce qui me concerne, cette série m’a tellement marqué que j’hésiterais à la visionner à nouveau, de peur d’être déçu. Des répliques de bon nombre d’épisodes me reviennent encore régulièrement comme des flash

  2. Eclair dit :

    Oui il y avait de bonnes séries dans les années 80, Et Punky Brewster prend peut-être un coup de vieux, mais à l’époque c’était ça la magie de la télévision.

    Ce qui me déprime par contre, c’est de me dire que le temps passe vite.
    Projetez-vous en 2020, comment regarderons-nous le foisonnement télévisuel que nous vivons depuis deux décennies ?

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