Wow. Un post Ozmarathon. Je suis même pas sûre de savoir encore comment on fait ! Eh oui, après des semaines d’absence, la petite bande du marathon a trouvé le moyen de se réunir, et nous voilà donc en train de replonger dans les ténèbres d’Em City.
Ce retour est donc une raison de se réjouir, et en même temps, a un côté doux-amer, car les défauts des épisodes vus « récemment » n’ont hélas pas disparu pour autant.
Tout commence avec une intrigue tirée par les cheveux (ce ne sera hélas pas la première) au cours de laquelle Alvarez, après avoir énervé Guerra qui réitère ses menaces de mort, décide de pactiser avec lui : il lui offre la possibilité de le poignarder à l’épaule pour se faire les nerfs. Sa seule condition : le faire devant témoins, ce qui devrait servir d’assurance-vie à Alvarez.
Soyons sincères : ce deal est pourri. Vous iriez proposer à votre ennemi de toujours, un type à l’honnêteté contrariée, dirons-nous, de vous faire un petit bobo sans contrepartie ? Moi non plus. Et d’ailleurs Guerra compte bien en profiter pour en finir avec notre Latino préféré. Il faudra l’intervention surréaliste de Morales pour qu’Alvarez survive. Il n’y a pas de grande logique dans tout ça, si ce n’est qu’on illustre une fois de plus combien Alvarez est perdu ; une énième exploration de sa personnalité dont se chargeait très bien son entretien avec Rebadow, bien plus effectif. Mais enfin.
Allez, avec un peu de chance, cette fois Guerra est satisfait et Alvarez n’a plus à se soucier de rien. Ouais, moi aussi j’ai du mal à le croire.
Une intrigue autrement plus touchante est justement celle de Rebadow qui, découvrant que le pronostic vital de son petit-fils est engagé, fait son possible pour trouver un remède contre le cancer. Personne ne lui fait remarquer que si c’était si facile (il se contente de lire des publications scientifiques et d’aller sur internet), le cancer serait déjà de l’histoire ancienne, mais difficile de ne pas voir arriver de loin la grosse déception qui l’attend. On en est tous tristes par avance… mais ce ne sera en tous cas pas pour cet épisode qui se contente de poser la question de l’argent nécessaire.
Outre ces intrigues qui hélas n’apportent pas grand’chose de neuf (après tout, si Rebadow a besoin d’argent, pourquoi ne pas organiser une quête comme la dernière fois ?), deux autres vont être remises sur le tapis : d’une part, celle de Brass, le CO dont la carrière dans le basket avait été écourtée par un « accident », et d’autre part, le petit Peter Schibetta, fils de l’ex-parrain d’Em City, et victime du défunt Adebisi.
Dans le cas de Brass, il s’agit plutôt d’un prétexte. Certes cela nous donne l’occasion de voir McManus pris par les regrets et la culpabilité (mais n’est-ce pas son état normal ?), mais surtout cela nous permet de faire plus ample connaissance avec un personnage qui, lui, est totalement nouveau : son ex-femme, qui vient d’être nommée comme agent de liaison entre la prison et le cabinet du gouverneur. Preuve que la série a non seulement de la mémoire, mais aussi du recul, c’est l’occasion d’une boutade bien sentie de la part de Murphy qui est convaincu que McManus va se la faire (il ignore qu’ils ont déjà été mariés). Mais surtout c’est une excellente façon de les pousser à interagir, car en dépit de leur divorce, il s’avère qu’ils sont toujours sur la même longueur d’ondes professionnellement. La façon dont McManus manipule Brass pour qu’il aille la voir et que finalement il obtienne (un peu malgré lui) une solution parfaite est assez amusante et donne les bases d’une dynamique intéressante… à condition que McManus ne se pique pas de la sauter quand même. Hélas, qui croit vraiment que juste une fois il ne va pas penser avec son pénis ? C’est ce qu’il me semblait aussi.
Dans le cas de Schibetta, on est par contre dans l’inutilité la plus totale. Ce que ce pauvre hère peut bien avoir à apporter me dépasse, étant donné qu’Adebisi est mort de longue date et qu’après son internement, il n’impressionne plus personne. D’ailleurs le pauvre diable n’essaye même plus, ce qui confirme l’étrangeté de ce retour.
Le fantôme d’Adebisi, en revanche, continue de hanter Saïd qui heureusement trouve en McManus une aide précieuse. Voilà un bout de temps maintenant que McManus a le prisonnier Omar sur le dos, un stalker perdu mais dangereux dont on n’a jamais trop su quoi faire. Eh bien Timmy a enfin trouvé la solution parfaite : demander à Adebisi de devenir son sponsor. Je dois avouer que même si l’idée parait séduisante, et même assez poétique en un sens, il est évident qu’elle va tourner à l’échec. Omar est foutu, d’ailleurs lui-même le sait. Mais avec un peu de bol, cela permettra à Kareem Saïd de trouver la rédemption. On n’en demande pas plus, même si le Saïd ombrageux que nous avons découvert depuis la mort d’Adebisi st un des plus intéressants character developments de la série.
Avant de finir, un mot sur les monologues d’Augustus Hill : ils sont dans cet épisode très bons. L’énumération des lois débiles de certains Etats fonctionne, déjà parce que ces lois absurdes nous font rire depuis des années (surtout depuis qu’internet propose des listes pour notre divertissement), et surtout parce que leur conclusion était très intelligente et fine, opérant un excellent parallèle avec l’intrigue du Révérend Cloutier.
Ce dernier, un grand brûlé, semble avoir développé la capacité d’apparaître à ses victimes. Un angle paranormal qu’on n’imagine pas du tout dans une série telle qu’Oz, et qui à mon sens ne fonctionnerait que si un seul prisonnier était touché (de la même façon que Rebadow prétendant que Dieu lui parlait avait de l’effet dans les premières saisons), mais qui là semble totalement déconnecté de l’identité de la série. Cependant, avec l’éclairage du monologue de Hill, il faut admettre que cela fonctionne. Espérons seulement que ces projections astrales ne soient pas qu’un artifice et aboutissent à une intrigue solide, sans quoi ça pourrait aussi bien être un saut de requin céleste…
Je passe sur la question du meurtre de Hank Schillinger, qui conduit une fois de plus à réveiller le démon qui se loge dans l’âme noircie du nazillon de service, poignardant Pancamo pour obtenir vengeance, parce que très franchement ça n’a été qu’un prétexte pour pouvoir ramener le seul personnage qui nécessite d’être ramené dans la série.
Heureusement, dans les petits moments de flottement de la série, l’aspect communautaire de ce visionnage permet de conserver sa bonne humeur, et de garder de l’entrain pour le prochain épisode… qui, il faut le dire, devrait cependant comporter une excellente nouvelle, puisque plus rien n’empêche Keller de rentrer au bercail !