Ces derniers temps j’écoute pas mal ma playlist de génériques. Il faut dire qu’avec pas moins de 500 titres rien que pour le format video (et bien plus au format audio mais comme vous le savez, je préfère joindre l’agréable à l’agréable), avec mon adoration pour les lectures aléatoires, ça peut durer très longtemps avant que je ne me lasse.
Ces génériques, s’il m’arrive très souvent de les découper moi-même, ont aussi été accumulés parce que j’ai tendance à faire mon marché dés qu’il y a une video qui traine. C’est comme ça que j’ai des génériques de séries que je n’ai même jamais vues, genre Brooklyn Bridge (que je n’ai par contre qu’au format audio, l’appel est lancé).
Personal Affairs était de celle-là. Une intro intrigante, un générique sympa, et, après visite de la page Wikipedia, plein de bonnes raisons d’y jeter un oeil. Voire même deux, étant donné la présence Archie Panjabi (juste avant The Good Wife) et Ruth Negga (avant son arrivée dans Misfits et bien avant Love/Hate).
…Ah, je vois que j’ai toute votre attention. Vous comprenez mieux que cette série ait eu la mienne.
Hélas les quelques avis que j’avais glanés sur la série n’étaient pas très brillants, mais c’est quand la dernière fois que ça m’a empêchée de regarder un pilote ? Hein ? Voilà, c’est ce que je disais.
Alors certes, bon, d’accord : c’est pas la série du siècle. Mais soyons honnêtes, il y a plein de bonnes idées dans Personal Affairs. C’est même son plus gros problème.
En une heure dix, ce qui me semble être une durée pas banale pour un épisode britannique (mais je ne suis pas une experte en séries britanniques, vous n’êtes pas sans le savoir), on aura en effet droit non seulement à l’exposition [très] détaillée des nombreux protagonistes et de leurs dynamiques, mais aussi à des histoires amoureuses, conjugales et/ou sexuelles en pagaille, au moins un mystère, une compétition pour de l’avancement, une tentative de meurtre, une grossesse, et j’ai l’impression de déjà en oublier. Tout ça en faisant la part belle à la comédie, qui s’exprime essentiellement à travers les dialogues entre les 4 assistantes se partageant le bureau ; cependant, quelques effets rappellent, au choix et selon votre humeur, soit le grain de folie d’Ally McBeal, soit les comédies nippones les moins délicates (ces manifestations sont très présentes au début de l’épisode, rassurez-vous, ça se calme ensuite).
Pour quiconque travaille dans un bureau (et plus encore comme assistante), nul doute que le sujet de départ a du potentiel ; les rapports entre lesdites assistantes et leurs patrons, ou les patrons des copines, sont d’ailleurs assez bien vus, même s’ils sont montrés sous un angle exagéré à des fins comiques. Sans travailler dans le même milieu, j’ai reconnu certaines choses qui, bien qu’outrancières, avaient un fond de vérité.
Mais ce n’était pas assez, même pour un simple épisode d’exposition, visiblement. Et il faut dire que l’horloge tourne : seuls 6 épisodes avaient été commandés, et de toute évidence, le scénario avait des ambitions qui méritaient plutôt une dizaine, voire une douzaine d’épisodes.
Pire encore, le fameux mystère, pourtant introduit avant même l’arrivée du générique, traine énorméménent la patte, précisément parce que plein d’autres choses sont abordées et le relèguent régulièrement au second plan (ce qui tue un peu le concept de suspense si vous voulez mon avis). Il faudra attendre qu’une demi-heure soit passée pour que le « coup d’envoi » de cette intrigue soit officiellement donné après avoir semé plusieurs indices, et malgré cela, à la fin de l’épisode une autre demi-heure plus tard, on n’en aura pas appris une miette, en dépit du fait que les héroïnes passent à plusieurs reprises dans la pièce-même où s’est déroulé le passage-clé, et où il semble si évident qu’un énorme indice les attend. Mais que voulez-vous, intrigues amoureuses, professionnelles, conjugales, que sais-je, il y a plein d’autres choses à aborder.
Avec juste un peu plus de temps (et sans nécessairement sacrifier sur sa forme ni son rythme), le pilote de Personal Affairs aurait pu donner une série délicieusement et démesurément farfelue, un peu comme le fait GCB sur un sujet différent. Mais GCB a justement reçu une commande de 10 épisodes.C’est un privilège dont Personal Affairs ne jouissait pas, et qui l’a poussée à compresser toutes ses idées un peu de la même façon que je fais mes valises avant de partir en vacances : avec toutes les chances pour que la valoche, remplie jusqu’à la gueule, explose en plein vol.
Ironie du sort, finalement BBC Three n’aura diffusé que 5 épisodes de Personal Affairs en procédant à un montage express des deux derniers épisodes pour les faire tenir dans une diffusion unique de 50 minutes. Rarement une série aura donc aussi bien témoigné de l’ambiance de stress de la vie moderne que Personal Affairs, du coup.