La différence entre une bonne série et une… autre série, disons, tient à des facteurs assez variables. Cela peut venir de l’histoire elle-même, des dialogues, de la réalisation, ou du jeu des acteurs.
Dans le cas de Mirai Nikki, c’est surtout ce dernier point qui supporte le poids de la faute.
Et pourtant Mirai Nikki promettait d’être une série à suspense sympathique, à défaut d’être originale (je crois avoir, déjà, souligné combien son pitch me rappelait celui de LIAR GAME). On est supposés y retrouver deux personnages adolescents plongés dans un jeu infernal et terrifiant ressemblant plutôt à une partie de chasse, et dont ils ignorent tout avant de devoir choisir, au pied du mur, entre devenir la proie ou se transformer en chasseur. Pour une petite série à suspense sans grande ambition si ce n’est celle de divertir le public adolescent pour quelques semaines, on ne demandait pas grand’chose de plus.
Mais même ça, Mirai Nikki n’arrive pas à l’accomplir. Tout simplement parce que la série commet la faute de goût suprême : recruter des acteurs médiocres. Et pas qu’un peu.
Pour qui veut un échantillon de ce que les acteurs nippons ont de plus caricatural (je m’explique mal qu’on puisse vouloir pareille chose, mais admettons), Mirai Nikki est un véritable abécédaire. C’est assez incroyable. Vous voulez l’ado je-m’en-foutiste qui en fait des tonnes ? On a. Vous voulez l’héroïne exagérément péchue au sourire indélébile ? On a aussi. Vous voulez une mère éplorée qui s’effondre sous la douleur ? Figurez-vous qu’on a, brièvement, mais on a. Tous les clichés sont réunis, sans oublier le mystérieux tueur masqué qui ne pense qu’à brandir sa lame comme s’il était dans un film de Hitchcock sans piper le moindre mot. Tout, je vous dit. Ils nous ont tout fait.
Sauf bien jouer.
C’est extrêmement pénible parce qu’une série avec un cast lamentable, ça vous ruine tout. Même un thriller adolescent sans grande ambition.
Car Mirai Nikki est l’héritier de ces dorama qui semblent connaitre un boom depuis quelques années en soirée ou deuxième partie de soirée sur les chaînes nippones, genre Clone Baby ou Piece Vote. Le format est d’une demi-heure, ce qui est loin d’être la norme sur l’Archipel, le budget n’y est pas élevé, mais l’envie de faire un divertissement à suspense prenant et pas trop mal gaulé y est en revanche présente. Et surtout ces séries appartiennent systématiquement à un genre de mystère jouant avec les nouvelles technologies, ce qui est un lien de parenté pour le moins singuler.
Mirai Nikki n’a hélas pas les ambitions de Piece Vote au niveau de la réalisation (et niveau musique il faut bien avouer que Mirai Nikki est franchement à côté de la plaque à plusieurs reprises), mais c’est un peu la même famille de séries tout de même, et on peut regretter que le recrutement des acteurs principaux cause tant de tort à une série qui autrement s’en tirerait relativement bien.
Je ne recommande pas vraiment Mirai Nikki pour commencer la saison nippone (pas de chance, ça a été mon cas), mais au moins cela me donne l’occasion de rappeler combien la suite des sous-titres de Piece Vote se fait attendre.
Après visionnage complet du drama… Passé le jeu des acteurs un peu limite, le scénario rattrape heureusement le tout avec un tournant assez inattendu au milieu de l’histoire. Un certain suspense s’installe et même le personnage de Yuno prend de la profondeur et surpasse la vacuité d’Arata, tellement pacifiste à outrance qu’il en devient irritant. Du coup, le filon semble un peu mieux exploité, mais ça reste quand même un drama très moyen. Apparemment il n’a pas réussi à être aussi captivant que l’anime… que je n’ai pas vu mais je veux bien le croire.