On en est vraiment à un stade du Piemarathon où chaque épisode qui commence me donne envie de me frotter les mains avec un sourire extatique et de m’écrier : « chouette, c’est mon préféré ! », le regard gourmand. Il est impossible que tous les épisodes en ce moment soient mes préférés de la série, par définition, mais c’est vraiment l’impression dominante du moment. Chouette chouette chouette, cette fois, direction le cirque !
Pourtant, difficile de ne pas remarquer que l’épisode tire finalement assez peu des richesses de l’univers dans lequel il se déroule au niveau des costumes ou des décors ; on est loin de l’application tenace de l’épisode précédent à entretenir une thématique, y compris musicalement. Clairement, le deuxième épisode de cette saison n’a pas eu droit au même budget que le précédent, c’est incontestable. Mais là où stylistiquement, on est loin de se régaler autant que précédemment, on va être amplement servis par un mystère savoureux, et, surtout, bourré à craquer de passages proprement hilarants. Notamment quand il s’agit de réemployer l’éternel gag de la voiture des clowns.
Sans mentir, si Pushing Daisies me fait souvent sourire de toutes mes dents de par ses dialogues d’orfèvrerie, ou grâce à ses loufoqueries, cet épisode est certainement le seul à me faire littéralement exploser de rire devant mon écran. A. CHAQUE. FOIS. Vraiment c’est imparable. Et puis alors, tout le monde s’y met. Emerson, bien-sûr. Olive, un peu (mais elle est pas dans son assiette, la pauvre). Ned aussi, même si ce n’est pas forcément très fin (…Bryce Von Deenis ?). Chuck, même, chose plutôt rare pour être notée. Et puis bien-sûr le gag de la voiture des clowns, qui fonctionne plutôt bien sur moi. Vous connaissez probablement ce genre de choses, quand vous avez vu dix fois une séquence drôle, que vous savez qu’elle arrive, et que le rire n’est encore qu’un simple hoquet plein d’espoir qui attend que a plaisanterie s’accomplisse pour vérifier si ça vaut le coup de rigoler à pleine gorge, et que, oui, c’est vraiment drôle… eh bien j’étais comme ça avec le gag de la voiture des clowns. Bon Dieu, rien que d’en parler ça me fait pouffer. Une vraie gosse.
C’est dans ce genre de situations que je regrette de ne pas avoir gardé mes épisodes au format cagoule, parce que pour découper cette séquence à partir du DVD c’est toute une aventure, et que ça serait pourtant si bien d’avoir ce passage sous la main quand j’ai du mal à me mettre de bonne humeur le matin.
Et en parlant de bon Dieu, la pauvre Olive est au supplice dans son couvent, mais reçoit la visite de tante Lily, qui se sent coupable. J’aime beaucoup la dynamique qui se met en place entre elles, alors que Lily tente de lui mentir pour lui faire croire que, ah ah, mais non, ya pas de secret à garder puisque c’était pas vrai, et qu’Olive, blasée, la met face à son mensonge d’un air résigné, c’est bon, c’est bon, je vais le garder ton secret, te fatigue pas. Et pour autant ça ne les empêche pas de passer un moment très touchant ensemble à table ensuite. Bon je vous avoue que je piaffe un peu d’impatience dans cette intrigue-là parce que l’épisode qui se déroule au couvent est mon, hm, préféré. Vous voyez le tableau. En tous cas, bon, tout ça c’est bien gentil mais la petite Olive, faudrait peut-être aller la récupérer… Non ? Pas encore. D’accord.
Emerson est en bonne forme dans cet épisode, aussi bien pour les côtés les plus comiques, sur lesquels on peut toujours lui faire confiance, mais aussi parce qu’on explore bien la cassure que représente l’éloignement d’avec sa fille, qu’on nous en dit un peu plus à ce sujet, et que le parallèle avec le mystère de l’épisode est conduit à la fois de façon à nous titiller un peu, et de façon à ne pas trop faire durer le suspense. C’est à vrai dire l’intrigue de son genre la mieux menée sur le long terme (bien plus que l’histoire avec le père de Ned qui s’est déjà évaporée, même si ce n’est que temporaire). Et pour synthétiser parfaitement cet épisode, je me dois de préciser que j’étais à la fois pliée de rire et terriblement touchée par la façon dont Emerson ordonne à sa cliente, à la fin de l’épisode, d’aimer sa fille telle qu’elle est (bwahahaaaaawwww, quelque chose comme ça). Parce qu’elle, elle l’a retrouvée, au moins, alors zut.
Bon sinon je vous confesse avoir un petit peu levé les yeux au ciel du côté des problèmes de couple du Piemaker et de la fille morte. Essentiellement parce que Ned est un peu paillasson, quand même, et que finalement Chuck n’en fait jamais qu’à sa tête sans trop se préoccuper des conséquences, et que du coup il doit faire le cocker ou la gueule pendant 10 minutes pour qu’elle s’y intéresse, ce qui a pour effet de permettre à Chuck de se faire passer pour la fille qui ne veut rien d’autre que s’épanouir et qui est retenue en arrière par son copain. Au moins, ils prennent les choses à bras le corps à la fin de l’épisode, et ça reprend de l’intérêt, leur petit jeu de rôle. Je les préfère comme ça plutôt qu’à se prendre le bec pour des pécadilles alors qu’on sait très bien qu’ils ne vont pas se séparer pour si peu. Allons, si la mort ne les sépare pas, c’est pas un déménagement sur le même pallier qui va avoir raison d’eux !
Un mot quand même pour la pauvre tante Vivian. C’était vraiment terrible ce passage pendant lequel Chuck est seule au Piehole et doit gérer sa visite. Passé le frisson du « oh mon Dieu elle va la voir », on sentait vraiment la solitude de Vivian ; au chagrin de la perte de Chuck s’ajoute maintenant la conscience floue d’être mise de côté par sa soeur une nouvelle fois. La pauvre femme va même remercier Chuck (évidemment restée muette) pour ses qualités d’écoute… C’est juste pas possible, ça. Pauvre, pauvre Vivian.
Bon, alors, ça y est ? On passe à mon épisode préféré ? Allez zou, direction le couvent !!!
J’adore sa voix vf, ça la rend sexy comme une femme serpent !