Le retour au Piehole se fait dans la joie et l’allégresse alors que l’un des (22) meilleurs épisodes de la série annonce l’arrivée de la fin de la première saison. Pour nous consoler, nous aurons droit à une structure inhabituelle pour cet épisode qui concluera sa première enquête avant même la fin de son premier tiers. Une façon originale pour Pushing Daisies de fournir sa dose contractuelle de procedural tout en s’intéressant aux mésaventures de nos personnages eux-mêmes.
Et pour ce nouvel épisode, nous découvrons le décor du rutilant magasin Bittersweets.
Oh, Bittersweets ! La boutique de mes rêves ! Oui enfin, juste après le Piehole, naturellement. L’endroit compte parmi les décors les plus magnifiques de la série, avec son mélange improbable de turquoise, d’orange, de noir et d’ors. De la devanture aux uniformes, en passant par les comptoires ou les étagères, Balsam’s Bittersweets Taffy and Sweets Emporium est déjà une friandise avant même qu’on ait ouvert la bouche. Tenez, rien qu’à le prononcer ! Inutile évidemment de souligner combien la musique est un régal également, puisque je l’ai moi-même utilisée par le passé. Oui, les bonbons, c’est le carnaval qui passe en ville, de bout en bout.
Cela ne gâche rien que Molly Shannon soit de la partie, toute irritante qu’elle sache parfois être, elle apporte définitivement une grande énergie à l’épisode. Il n’est d’ailleurs pas très étonnant de constater que Ned est absolument dénué de tout esprit de compétition, mais heureusement, les Pieholettes en auront à remontrer à la vieille carne en matière de concurrence plus ou moins loyale, plus souvent moins que plus.
Tant qu’on en est à parler de style, faisons un instant une pause sur la garde-robe de notre fille morte. Si Chuck nous a charmés avec des looks variés, allant jusqu’à très ostensiblement se faire passer pour Audrey Hepburn dans l’épisode se déroulant dans l’univers des courses hippiques, cette fois elle a décidé de se réincarner en Janis Joplin. Ca surprend mais c’est toujours un régal.
Bon alors, du côté du nerf de la guerre, il y a encore une fois de l’eau dans le gaz entre Ned et Chuck. Essentiellement parce que lui a d’atroces remords (rapport au fait qu’il a tué le père de sa bien-aimée, ce genre de détails) et que maintenant qu’ils sont officiellement ensemble, il panique encore plus. C’est quand même lui qui avait posé la question de la clarification de leur relation, hein ; toujours aussi doué ce Piemaker. Alors du coup, l’épisode nous montrera un Ned non seulement jaloux (lorsque le premier mort de l’épisode drague lourdement Chuck), mais aussi sec, distant, et franchement pas très charmant, pour le coup.
Et comme Emerson, on se régale de le voir se débattre de cette façon : c’est hilarant.
De son côté, Olive passe par une nouvelle phase dans ses sentiments vis-à-vis de Ned et Chuck : la jalousie. Elle va être aussi être d’une, hm, bonté défectueuse envers la fille morte plusieurs fois au cours de l’épisode. Olive peut être une véritable ode à l’agressivité passive, quand elle s’y met… Elle va aussi pleurer un bon gros coup, à la fois parce que Ned est en prison par sa faute (c’est difficile de ne pas être d’accord avec Emerson à ce sujet quand on regarde aussi le Ozmarathon en parallèle !), et à la fois parce qu’elle réalise que ça ne marchera jamais. Et c’est bien, c’est très bien, ça veut dire qu’elle avance ! Cela se voit avec le retour du vendeur de produits homéopathiques, Alfredo, avec qui elle discute toujours sans trop y penser, alors qu’il est complètement fou d’elle. Il lui fera la plus adorable des déclarations fusionnelles, mais pas au bon moment. Mauvais timing pour le pauvre Fredo qui repart sur les routes et qui va ravir le coeur d’Olive… en sa propre absence.
Olive et Chuck ne peuvent pourtant pas nier qu’elles forment toujours une équipe efficace en diable, même voire surtout lorsqu’il y a une bourde à faire. Et c’est justement ce qui va nous conduire au second mort de l’épisode, un second mystère fort sympathique qui, Ned étant en prison, va forcer Emerson à bosser un peu en solo, plutôt que prendre le Piemaker pour son dévoué assistant.
La deuxième enquête va nous fournir dees instants absolument hilarants (Les Experts n’ont rien à envier à notre petite Chuck et son procédé pour relever les empreintes) et des références savoureuses ; l’épisode montre alors vraiment un Pushing Daisies au top de sa forme en la matière. A la fin, j’étais quand même bien contente de Dilly Balsam plie bagage ; pour un épisode, c’était un plaisir de la voir exploser dans tous les sens, mais si elle avait dû devenir permanente, j’aurais vite fatigué.
On n’a pas trop de nouvelles du mystère qui avait bouclé l’épisode précédent, mais le cliffhanger de grande ampleur de cet épisode-ci est là pour nous préparer à un final captivant…