Quelques jours de pause, c’était quelques jours de pause. Le Piemarathon revient pour toujours plus de délices, avec un épisode offrant une expérience proche des montagnes russes. Il n’est pas question de mettre ni Olive, ni Chuck, ni personne en avant en particulier, ce qui n’empêche absolument pas l’intrigue de progresser pour un peu tout le monde. Un bien joli épisode en vérité…
Ce nouvel épisode n’a pourtant pas choisi un thème facile. Les odeurs, à la télévision, il n’y a rien de plus difficile à mettre en images, et on pourrait s’imaginer que pour Pushing Daisies, si prompte à se lancer dans un délire visuel coloré à la première occasion, ce serait encore plus problématique. Etrangement, pas du tout. Le monde des odeurs fonctionne mieux que prévu ; l’impression de vide et de stérilité de l’appartement de LeNez, par exemple, est parfaitement rendue. Il faut aussi mentionner les brèves mais efficaces références au Magicien d’Oz dans les égoûts, parfaitement rendues par le décor, et saluer l’atmosphère géniale du Pop-Up Palace. Quant à la plus belle scène de cet épisode, je prendrai le temps d’y revenir dans un instant.
Alors finalement, cet épisode, s’il ne part pas dans une débauche de trouvailles visuelles, se défend très bien pour mettre en valeur son intrigue originale et sympathique autour des odeurs. Qui plus est, l’enquête prend plusieurs détours sympathiques qui évitent d’être trop prévisible, oui, même au 712e revisionnage.
Mais surtout l’épisode parvient à faire progresser la plupart des personnages.
Ainsi, le Piemaker et la fille morte en sont toujours à faire avancer leur relation. Comme c’est son habitude, Chuck essaye de se faire une place dans la vie de Ned au pied de biche, et Ned, franchement conciliant, cède systématiquement. Cette fois cela se matérialise par un grand secret : Chuck veut étendre l’exploitation de miel dans un but mystérieux… qui est en fait qu’elle veut modifier la carte du Piehole ! Whoah l’autre eh, carrément ? Et pourtant Ned va prendre sur lui, et finir par lui laisser instaurer une nouveauté sur la carte à base de miel. C’est mignon de les voir se quereller un peu, mais j’aimerais qu’une fois de temps en temps, il soit moins paillasson. Par contre, leur connivence est très amusante plusieurs fois au cours de l’épisode : quand Ned raconte ses expériences amoureuses passées, ou quand ils reviennent se doucher dans l’appartement de Ned. Même avec leur configuration parfois agaçante, ils sont mignons en diable, ces deux-là, en vérité !
On retrouve aussi le triangle maladroit formé par Olive, Ned et Chuck. Olive tente comme elle peut de faire contre mauvaise fortune bon coeur (re: le baiser) mais son malaise est malheureusement contagieux. Malgré le visage aimable qu’elle essaye d’afficher, on la verra notamment s’aggripper à Ned pendant la scène de résolution de l’enquête, montrant que visiblement, il ne lui est pas facile de mettre ses sentiments de côté. Une chose est sûre, c’est qu’elle est d’une bonne nature. Elle continue de se lier à Chuck et ne ressent plus la moindre jalousie, et toutes les deux complottent désormais régulièrement dans leur coin ; mieux encore, lorsque Chuck commencera à sangloter devant elle (« ne pleure pas, notre relation n’en est pas encore là !!! » l’avertit-elle, paniquée), elle cède à la compassion. J’ajoute que Kristin Chenoweth donne énormément de sa personne dans cet épisode où son décolleté est plus plongeant que les Darling Mermaid Darlings.
Les deux tantes, justement, vivent probablement l’un de leurs plus beaux épisodes. Chuck poursuit ses tentatives pour les pousser à sortir de leur coquille, sauf que cette fois elle ambitionne de leur donner envie de replonger dans une piscine chlorée, Olive étant évidemment son émissaire pour les y pousser. Difficile de ne pas céder à l’émotion de cette séquence si colorée et pourtant si triste, quand tante Vivian commence à doucement chanter, inspirée par la pluie pour retourner nager. Les petits détails de cette scène, et notamment l’ombre de la pluie ruisselant sur le visage de tante Lily, sont suprêmement touchants, et la beauté des deux sirènes faisant des figures dans l’eau pourrait faire pleurer un Viking. Une magnifique scène dont il est difficile de se remettre ; je persiste à penser que l’épisode aurait dû s’arrêter là.
Pourtant l’épilogue est intéressant. Il met en branle deux nouveaux axes, forcément bienvenus alors que les tantes de Chuck sont sur la voie de la renaissance. Pour une fois, l’un des personnages de l’intrigue de l’épisode s’arrange pour flairer quelque chose de louche qui lui permettra de revenir ; il était temps, après tout, que le secret de Chuck soit réellement mis en péril. Et puis, pour l’instant évidemment, on n’est pas supposés le savoir, mais la passion d’Emerson pour les pop-up books nous prépare à une nouvelle aventure…
Le mélange procedural/feuilletonnant est toujours aussi parfait dans cette série. Alors pour ne pas perdre le fil, ce weekend, on finit la saison !!!