Tout change et rien ne change. Les épisodes de cette seconde partie de saison 4 sont pour Oz assez difficiles à cerner, confinant parfois au sublime, d’autres fois au ridicule. A cela il fallait encore ajouter le départ de Chris Keller, devenu rapidement un préféré de… tout le monde, soyons clairs. Le Ozmarathon était-il en mauvaise posture ? Oui et non ; au milieu de pareil défi, ce 13e épisode parvient à faire un excellent boulot, et on ne l’avait pas vu venir, du coup.
Il faut dire que, là où la première partie de la saison 4 avait lentement mais sûrement fait monter la pression autour d’une sorte de « guerre des races » (même si en réalité l’hostilité était assez unilatérale), cette fois c’est une guerre des religions qui se dessine.
Mais la guerre n’aura en réalité pas lieu comme on le pensait. Les leaders d’opinion à Oswald et notamment Em City vont se rendre compte de l’emballement.
Ainsi, très vite, Mukada et Cloutier, qui étaient à couteaux tirés, vont tenter de retrouver la raison avant que leurs ouailles respectives ne basculent dans le chaos, Saïd venant renforcer leur alliance neuve.
On pourrait penser que l’intrigue est morte aussi vite qu’elle était née, mais j’ai au contraire trouvé que c’était bien joué : contrairement aux questions raciales, qui avaient pour moteurs des éléments belliqueux, on a surtout ici des personnages qui sont à la tête de leur communauté religieuse, souvent avec un certain culte de la personnalité en tâche de fond, et qui ont un entourage exhalté, mais qui ne sont pas nécessairement eux-mêmes animés de mauvaises intentions. En conséquence, voir Mukada s’empoigner avec Cloutier, puis aller demander conseil à Saïd, avant de proposer à ce même Cloutier une messe oecuménique, c’était vraiment l’enchaînement le plus sensé possible de réactions, sans que pour autant ça n’empêche les suiveurs des uns ou des autres d’y réagir, comme le fait le jeune Kirk qui accomplit un acte odieux de sa propre initiative mais au nom de sa foi. Une bonne façon de traiter de sujets comme l’extremisme, finalement, mais sans absolument céder à l’appel de la caricature.
Si l’intrigue s’arrête là, elle aura été bien conduite, même si elle ne forme pas un axe long ; si elle se poursuit, elle peut donner d’excellentes choses aussi, tout est en place pour que ce soit du bon.
Et surtout il était vraiment nécessaire de ramener de la spiritualité dans Oz. Après les errances de Sister P, après les questionnements de Chris Keller, la question de la foi méritait plus de place dans la série, surtout quand les monologues d’Augustus Hill manquent parfois de profondeur alors que c’étaient eux qui autrefois étaient porteurs du plus de signification. Qu’il s’agisse de voir Kareem Saïd se battre avec ses démons, d’assister impuissant au geste magnifique et hautement symbolique de son nouveau protégé Salah Udeen, de vivre le doute du père Mukada, ou encore d’assister au mouvement de panique qui anime soudain Cloutier qui réalise que les choses ont échappé à son contrôle (ou les gens, à l’instar de Schillinger), il n’y a là que des angles de qualité. Quand les croisades personnelles et les croisades religieuses se mêlent, Oz fait fort, il n’y a pas à dire.
Il n’y a pas qu’en matière de religion que les croisades de certains personnages donnent de l’intérêt à l’épisode. Ainsi, les parcours de Burr et de Hill sont à un carrefour : l’un n’a cessé de comploter pour prendre le contrôle d’Em City, l’autre, confiné dans son respect pour son aîné, réalise soudain qu’il ne veut pas plus participer à cela qu’au reste. C’est quasiment une tragédie grecque qui se joue ici, et qui se résoud, à la surprise générale des deux côtés de l’écran, sans la moindre goutte de sang (tant pis pour Supreme Allah, mais ce n’est que partie remise avant qu’on se débarrasse enfin de cette enflure). Chacun y va de sa croisade personnelle au nom de ce qu’il pense être « juste » : Burr est convaincu qu’il doit manger avant d’être mangé et que la survie est à ce prix, Hill, toujours aussi sage et irréprochable (c’en est limite insupportable), va chercher conseil auprès de Kareem Saïd, encore lui, et en arrive à la conclusion que la fin ne justifie pas nécessairement les moyens, et détricote le plan pourtant pas mauvais de Burr. La conversation entre les deux hommes enterrine leurs différences et rappelle qu’aucun n’a, fondamentalement, tort. Mais leurs routes ne pourront plus se croiser et on en ressent le déchirement.
Parmi les intrigues totalement secondaires de cet épisode, on découvre avec la plus grande tristesse que Claire Howell ne s’amuse plus avec Ryan O’Riley, lequel se rapproche à vitesse grand V de Gloria Nathan qui va désormais lui rendre des services à la place de Howell. L’intrigue médicamenteuse appartient quasiment au passé (il n’en reste maintenant plus que l’aspect juridique) puisque de toute façon elle avait pour rôle essentiel de rapprocher les deux amoureux, c’est chose faite, c’est même incroyable que ça leur soit si aisé, et il ne fait aucun doute que cela ne va pas aller en s’améliorant même si le happy end n’est même pas un point sur l’horizon.
Pour une raison qu’on ignore, les scénaristes refusent de se débarrasser du timbré Giles ; ça nous donne quelques bonnes répliques, mais le cauchemar que représente ce personnage doit cesser. Le malaise de Peter, Peter Marie lorsqu’elle lui dresse la liste des différentes options qui sont les siennes pour mourir était cependant palpable et donnait une séquence solide.
Impossible de comprendre à quoi est supposée servir l’intrigue de l’audition de Beecher pour bonne conduite. Comme lui-même le fait remarquer, il était quand même bien disqualifié par son passé ; on lui donne de l’espoir pour le lui reprendre aussi sec, et je conçois mal la motivation derrière ça d’autant qu’il est évident que le nouveau protagoniste, le Colonel, ne va pas faire long feu.
La trame tragi-comique de l’épisode est une fois de plus celle de Busmalis, même si on n’en connaîtra pas le fin mot, quand sa fiancée le plante devant l’autel : la faute de la neige, une sortie de route, ou la belle a-t-elle connu un funeste destin d’une autre nature ? Impossible à dire mais la scène de l’attente était plutôt pas mal.
Grâce à une signification forte de ses axes principaux, l’épisode s’en tire donc très bien pour nous donner un résultat qui a du corps. L’épisode se finit sur une scène poignante faisant la part belle à un Saïd qui semblait un peu trop inébranlable ces derniers temps, puis sur une superbe réflexion de Hill qui ne nous avait plus habitués à pareil acuité.
On ne peut alors que se prosterner lorsque tombe le générique. Béni soit Oz !
(Je préviens, on en est à la 4ème saison et j’ai TOUJOURS autant de mal avec les noms)
La tempête de neige ouvre l’épisode. Pourtant quand je me relis, elle intervient une fois « réellement » pour retarder la fiancée de Busmalis (mon pôv’ vieux) puis finalement, elle est plutôt représentative de ce qui se trame, à savoir comme d’habitude, une guerre de gang, mais plutôt religieuse cette fois.
Même si Mukada n’apparaît pas beaucoup, j’aime beaucoup ce qu’on en fait depuis plusieurs épisodes, un homme un vrai plus tellement rempli d’amour, en tout cas pas pour Cloutier, c’est net, qui lui vole ses brebis égarées. Je suis pas du tout religieuse et j’y connais rien, mais si j’ai bien compris, ils ne sont pas de la même église donc c’est pas vraiment le même christianisme ? Ou alors c’est juste que Cloutier n’est pas moralement acceptable comme leader religieux pour Mukada (visiblement Saïd le semble plus à ses yeux…) ?
Mais j’aime bien Cloutier, parce que j’aime bien Luke Perry, j’aime bien son personnage de voleur mais pas trop et j’aime bien ce qu’il fait de Vern’.
Vern’ donc que j’ai cru voir retomber dans une spirale infernale avec Beecher, je suis pourtant ravie de le voir se concentrer sur sa belle-fille. Oz étant Oz, j’ai cru jusqu’au dernier moment qu’il perdrait tout, mais c’est pas mal qui lui arrive des bons trucs.
J’enchaîne sur Beecher sans Keller (raaaaaah !!), j’ai pas bien compris l’intérêt de tout ça. Lui faire espérer puis lui faire rater tout ça dans la minute qui suit, histoire de le replonger dans ses démons (et faire revenir Keller ? >> Raaah !).
On en parle pas beaucoup mais j’aime beaucoup l’ambiance au quartier des flics, plus posée et détendue et du coup, j’aime bien le duo Mobey/l’autre. Je déteste toujours autant Clayton qui se traîne comme un boulet au pied de Glynn. Tuez-le !!
J’aime bien Giles : La scène de l’énumération des différentes peines m’a mise nauséeuse et encore plus quand il choisit la lapidation, vu les réactions que ça suscite ensuite, je me dis qu’il fait parti de ces fous brillants. Mais je suis sûre qu’il va mourir.
Je n’ai pas du tout compris le dilemne de Moise, expliquez-moi : en gros, il pensait pouvoir faire appel pour 1 condamnation mais 2, c’est pas possible ?
J’en reviens à la foi (c’est décousu, je sais mais écrit n’importe comment xD). Je suis toujours épatée dans Oz de voir à quel point les hommes se raccrochent de manière parfois surnaturelle à la foi. Ils ont pas grand chose d’autres tu me diras, mais les changements chez Kirk (bien que très rationnels finalement) mais surtout Salah (il est fort ce Saïd) au point d’aller droit au sacrifice…
J’ai un rapport quasi nul avec la religion mais ça m’a toujours fasciné de voir les influences extraordinaires sur les actions des hommes…