[#Ozmarathon] 4×12, smooth criminals

21 février 2012 à 23:16

Qui aurait cru, après les déconvenues précédentes et les épisodes en dents de scie, que cet épisode du Ozmarathon serait bon ? Nan, attendez, je ne dis pas « ouais, c’était bien », je dis que c’était BON.

Entre la tragi-comédie qu’est devenue l’existence d’Alvarez, qui confine à l’absurde, et nous offre un début d’épisode déchirant et écoeurant, les joies d’une amitié forte comme celle qui lie Rebadow à Busmalis, ou encore l’incroyablement émouvante suite de l’intrigue médicale, qui remet les frères O’Riley dans la dynamique qui nous tord si bien le coeur, il y avait de quoi être ravi, c’est sûr.

Mais plus encore, l’épisode fait amende honorable et nous offre le débat éthique qui avait crullement manqué à cette histoire de médicaments. Cette fois, la conversation est telle qu’on l’attend, avec du pour, du contre, et plein de contraire, et je dois dire que je n’avais pas pensé aux arguments qu’on pourrait suggérer en faveur de cette pillule, et ça m’a donné à réfléchir de me dire qu’après tout, Oz est une excellente démonstration que non seulement le système carcéral ne marche pas quand il s’agit de remettre les gens dans le droit chemin, mais entre nous soit dit, on ne peut pas vraiment qualifier ce qu’on a vu d’éthique non plus dans un grand nombre de cas. Je suis bien contente d’avoir assisté à cet échange d’idées qui rend tout de suite les choses un peu moins creuses, quand bien même ça reste un peu de la science-fiction et un prétexte à tester les sentiments de Ryan et Gloria. D’autant que l’étude avançant, ça commence à donner quelques résultats qui invitent également à réfléchir.

Bon épisode aussi pour Saïd qui a réussi un tour de force : convaincre quelqu’un de façon totalement pacifique et, plus important, non-prosélyte, qu’il avait la bonne parole. Jusque là il s’était toujours donné tant de mal ; ici c’est simplement l’acte d’ouvrir ses bras et sa communauté à un ancien Homeboy qui a réussi à sauver celui-ci (et, par la même occasion, sauver Kareem lui-même bien qu’il l’ignore). On avait besoin de trouver un peu de cette foi en Saïd, je pense, après les derniers retournements de situation.

Et en parlant de foi, là encore l’épisode exauce mes voeux en ramenant le père Mukada pour une confrontation avec le révérend Cloutier. L’échange est juteux (peut-être l’est-il plus encore pour l’athée que je suis) et surtout il ouvre des perspectives intéressantes pour ce nouveau personnage qui semblait encore se chercher une raison d’exister dans la dynamique de la prison, puisqu’en essence, il s’était juste rapproché de Schillinger pour le guider spirituellement. Qu’il prenne une direction différente (avec le rouquin Kirk) et indépendante, sans compter la querelle de clochers pour ainsi dire, me laisse entrevoir des possibilités intéressantes pour lui à l’avenir.

L’épisode a aussi le mérite de revenir sur les Chinois dont on ne s’était absolument pas préoccupés dans l’épisode précédent, comme si les scénaristes ne savaient déjà plus quoi en faire. La conclusion de leur intrigue est cependant sans grande saveur mais elle a le mérite d’être nette puisque les ressortissants Chinois vont être renvoyés chez eux après bien des tensions diplomatiques. Pour un peu j’aurais envie de dire qu’ils seront mieux en Chine qu’à Em City, mais j’exagère peut-être un peu ?

Je passe sur le sort de Supreme Allah et celui, qui n’est pas bien loin non plus, du chef des Hispanos, il y a clairement des intrigues sans grand intérêt de ce côté mais qui n’en sont pas désagréables pour autant. Sans le charisme de personnages comme Adebisi ou O’Riley, savoir à qui appartient le pouvoir à Em City est à vrai dire devenu assez fade. Ce n’est pas plus mal si le pouvoir change de mains.

Naturellement, c’est au départ de Chris Keller que revient la palme de la plus belle intrigue de l’épisode, si ce n’est plus.
La conciliation entre Beecher et Schillinger est devenue une véritable réconciliation, après avoir un instant failli basculer dans le chaos à nouveau ; on a réellement tremblé, sur ce coup-là, en lisant la panique et l’horreur dans les yeux de Tobias, et la haine dans ceux de Vern. L’artisan de cette trève n’est nul autre qu’un Chris qui, dans un magnifique entretien avec Sister Pete, va réaliser qu’enfin, il a fait quelque chose de bien de sa vie, même si l’ironie de la chose ne lui échappe pas. Alors sur le papier, oui, c’est un peu une morale à la con : Keller aime tellement Beecher qu’il endosse un crime qu’il n’a pas commis afin de le sauver, lui et sa famille, d’une guerre effectivement sans vainqueur, et après un dernier baiser et une ultime minauderie, s’en va en lui proposant de le retrouver au Paradis. Mais dans les faits, on avait réellement besoin de ça, je pense, que leur intrigue à eux deux finisse un peu sur un happy end, et les séparer est probablement la seule option sinon ils auraient encore trouvé le moyen de tout gâcher.
L’épisode se conclut dans des rires brouillés de larmes et avec la conviction que cette intrigue qui a commencé dans le pilote a trouvé là une très jolie conclusion entre les trois hommes. Quoi qu’il arrive par la suite, ce moment valait de l’or.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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