[#Ozmarathon] 4×08, game changer

11 février 2012 à 1:00

Avec cette saison 4 plus longue que les précédentes, on aurait pu se dire qu’Oz présenterait quelques longueurs. Mais rien du tout ! Nous voilà arrivés au milieu de la saison, et non seulement on n’a pas vu le temps passer, mais en plus on s’en prend plein la tronche. Après un épisode un peu rocambolesque, cette fin de mi-saison reprend du poil de la bête pour finir par nous laisser sur les rotules. Le Ozmarathon n’en finit pas de nous épater !

La saison 4 avait pris le parti de ressuciter certaines intrigues anciennes, histoire de se remettre en bon ordre de marche après une saison 3 à propos de laquelle on sera tous d’accord pour dire qu’il y avait une certaine marge d’amélioration. Il est temps maintenant de fermer ces intrigues.

Ainsi, Mobay tombe le masque et se rend aux autorités. C’est une fin logique pour notre flic des stups, mais elle ne manque pas de cruelle ironie : Mobay confesse le meurtre (et, implicitement, le reste de ses actions erratiques) parce qu’il ne veut pas être comme les prisonniers d’Oswald. Or il est devenu exactement comme eux. Pire encore, en confessant un meurtre, il est quasi-assuré de réellement devenir prisonnier dans une cellule quelque part. Une terrible conclusion sur le cercle infernal que représente la prison : si même un représentant des forces de l’ordre s’y perd, qui peut réellement sortir de prison en étant prêt à réintégrer la société ? Ne cherchez pas les exemples dans Oz, il n’y en a pas.

L’héroïne du jour est Sister Peter Marie. Alors elle, je ne sais pas ce qu’elle a pris au début de l’épisode, mais ça lui réussit. Elle règle ses comptes avec tout le monde, en montre aussi bien à Querns, McManus que Lopresti, et trouve même le temps de faire un câlinou avec le père Mukada avant d’aller se livrer à des échanges hautement métaphysiques avec Cyril O’Riley et Chris Keller. Ne cherchez pas, Dieu, c’est elle ! Qu’elle soit en colère, à bout de forces, ou au contraire totalement ranimée, elle est sublime.
D’ailleurs, Rita Moreno est si lumineuse que même sans maquillage, elle parait plus jeune que jamais.
En particulier, l’échange avec Keller confine au sublime. Oz nous a souvent proposé des réflexions sur la foi, et ce n’est certainement pas Sister P qui dira le contraire, mais ils ont rarement été aussi explicites et détaillés, préférant l’art de la métaphore ou s’appuyant simplement sur quelques elliptiques déclarations laissées à notre interprétation. C’est ici, au contraire, l’occasion pour Keller de se montrer plus touchant qu’il ne l’a jamais été, et de retrouver cette flamme bienveillante et confiante dans les yeux de Peter Marie. De quoi couper le souffle, réellement.

On fera un petit détour par le cas O’Riley, parce que c’est syndical. Il n’y a rien de plaisant dans cette intrigue : ni sa brièveté (mais après avoir éliminé Stanislofsky avec tant de brio, il était normal que Ryan semble en petite forme), ni le fait qu’elle nous inflige la vue de Claire Howell, ni son revirement de situation. Ryan levant la main sur Cyril (même en retenant son geste avant de commettre l’irréparable) est tout simplement incompréhensible après tout ce qu’on a pu voir auparavant ; si par contre, le coup d’aller ruser et tenter de faire droguer Cyril est assez son genre, on a quand même du mal à accompagner ce changement si brutal de comportement. Tout ça pour protéger sa relation abusive avec Howell ? J’avoue que j’intègre mal cette partie. Mais la menace prononcée par Howell est, paradoxalement, ce qui rend les possibilités futres de cette intrigue si intéressantes. Quelqu’un qui a de l’ascendant sur O’Riley ? Ce n’est pas courant… et qui s’y frotte s’y pique !

Passons rapidement, aussi, sur le retour de Rebadow, indéboulonnable (et c’est tant mieux), la petite histoire de Busmalis avec Miss Sally, plutôt mignonne, ou le passage dans le couloir de la mort, assez triste dans sa conclusion mais quelconque dans son déroulement. Le couloir de la mort se vide à une vitesse impressionnante, un peu plus et ce décor pourrait bien disparaitre de la série pour plusieurs épisodes… Je trouve en revanche intéressant, et ce même si ça n’a pas beaucoup été souligné, de la part de Moses de souligner, en tuant Miles quasiment de sang-froid (c’était en tous cas nettement prémédité), qu’il n’a plus rien à perdre. Plus encore que les prisonniers à vie, les condamnés du couloir de la mort n’ont plus vraiment à se soucier des conséquences de leurs actes, et c’est une perspective assez effrayante. En tous cas, voilà Moses seul à présent, et c’est finalement tout aussi terrible de rompre ses rares liens humains quotidiens et de l’enfermer seul de la sorte. C’est idiot, mais j’ai même trouvé ça triste que le miroir de Shirley soit brisé… surtout par ce connard de Lopresti.

Mais surtout, la grogne relative à la guerre raciale à Oswald va trouver sa conclusion, ou ce qui y ressemble bigrement. L’occasion pour McManus de récupérer son Em City, pour Querns de débarrasser le plancher (il n’aura vraiment rien accompli, celui-là) et pour Adebisi de rencontrer son créateur.
J’assimile très mal cette donnée. Adebisi était une brute épaisse qui semblait pouvoir résister à tout, pendant 4 saisons, convaincu d’être un esprit libre, et développant au fil des épisodes cette croyance incroyable qu’il pouvait accomplir quelque chose de grand et devenir, à sa façon, puissant. Adebisi était à mes yeux increvable. J’avais beau le savoir intellectuellement, j’avoue que je ne conçois pas trop Oz sans lui.
Pourtant, du jour où il réalise qu’il est enfermé et le sera toujours, il meurt. Ce n’est évidemment pas un suicide, mais il avait quand même bien baissé les bras. C’était certainement le plus triste à voir, dans cet épisode, la façon dont il ne semblait plus vraiment s’amuser pendant ses fêtes décadentes, la façon, surtout, dont il a donné à Saïd toutes les armes pour que son ascension soit stoppée.
Et Saïd, en parfait incapable, a fait exactement tout ce qu’il ne fallait pas : d’abord il a attendu que Keller et O’Riley lancent des hostilités pour se réveiller, ensuite il a cherché à jouer au plus malin avec Adebisi, et surtout, il n’a pas fui à toutes jambes quand il a vu qu’Adebisi n’était pas bien dans sa tête. Au lieu de ça, Saïd, bien qu’en état de légitime défense sur le principe, s’est fichu dans un sacré pétrin. C’était cependant émouvant de voir Arif s’inquiéter pour lui, vu leur passé commun.

En tous cas, nous y voilà : McManus a récupéré Em City, Adebisi est mort, Saïd est un meurtrier, la prison toute entière est en bordel, et Schillinger va avoir un petit-fils… Le monde est à deux doigts de basculer dans le chaos, et la série ose nous laisser en plan pendant plusieurs mois ?!
Fort heureusement, notre Ozmarathon n’attendra pas si longtemps pour découvrir ce qu’il advient du bon peuple d’Oswald…

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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