[#Ozmarathon] 4×03, le cri

24 janvier 2012 à 23:20

Alors, je ne sais pas pour vous, chers amis du #Ozmarathon, mais cette saison 4 est un pied MO.NU.MEN.TAL.
C’est douloureux mais c’est bon. En fait, comparé à la totalité de la saison 3, cet épisode est quand même bien hardcore. Si bien que, environ toutes les 10 minutes en moyenne, je me suis époumonnée en hurlant et en me recroquevillant en position foetale sur mon fauteuil. Un épisode au terme duquel, en somme, il est impossible pour le spectateur de ne pas présenter une frappante ressemblance avec le fameux tableau de Munch…
Si vous avez le coeur bien accroché, passons donc à la revue de détails.

Il me faut d’abord préciser que dans cet épisode, les monologues d’Augustus Hill atteignent un degré de qualité qu’on ne leur connaissait plus depuis bien longtemps : ils sont admirablement bien écrits, renvoient très bien à l’univers carcéral en général mais aussi aux intrigues individuelles, sont très bien réalisés, et l’interprétation est parfaite. Ca faisait très, très longtemps qu’ils n’avaient plus été si bons !

L’intrigue qui m’a le plus impressionnée est celle de Rebadow… un personnage qui compte parmi mes favoris et qui, justement parce qu’il est l’innocence et l’inoffensivité même, devient un tueur malgré lui. L’arrivée d’un nouveau Latino le plonge donc dans la tourmente, lui qui d’habitude réussit à tenir si tranquillement sa place d’Outsider (rappelons que même pour s’échapper de la prison avec Busmalis, il était quand même pas chaud-chaud par moments). La scène pendant laquelle il assassine El Cid est terrible parce que, bien qu’il ait tué une fois (dans un accès de rage, il y a plusieurs décennies…), on sent que cela horrifie Rebadow au plus haut point. Les deux cris, celui du tueur et celui de la victime, s’associent alors dans un long concert éprouvant, se répondent, se rejoignent, pour qu’un seul subsiste, et c’est une scène absolument atroce parce qu’on ressent tout ce qu’elle a d’absurde et d’inhumain. C’est, plus que les scènes de surenchère violente que l’on trouve parfois, le genre de moments où Oz accomplit pleinement sa mission, celle de nous choquer visuellement, auditivement, mais aussi intellectuellement, de nous mettre face à quelque chose d’horriblement humain et de sordide.

Pendant ce temps, le flic des stups infiltré incognito, « Mobay », poursuit son exploration du réseau de drogue d’Em City. Evidemment, les choses ne suivent pas leur cours aussi tranquillement qu’il le prévoyait, et le voilà bientôt à transgresser la plus importante règle des agents infiltrés : ne pas consommer. Sa déchéance fait peine à voir, surtout quand elle l’atteint aussi durement sur un plan physique et que Hill, désemparé, tente comme il le peut de l’aider. La descente aux Enfers est aussi très brutale, et on sent bien qu’elle affecte Glynn lorsque ce dernier vient le visiter au trou. Ce qui est particulièrement pénible et perturbant dans cette intrigue, c’est qu’en définitive il est si facile pour Mobay d’être en danger en cours de sa mission, pour des résultats si incertains, voire dérisoires quand on connait l’astuce des prisonniers pour parvenir à leurs fins en matière de trafic de drogues…

Mais quand il s’agit de scènes pertubantes et de personnalités perturbées, c’est comme souvent Shirley Bellinger qui l’emporte haut la main. Outre la confirmation qu’elle se tape bel et bien un CO, l’épisode est surtout une opportunité, alors que son exécution se rapproche, de la voir aborder la question de la mort et de la culpabilité, ici par le biais de son ex-mari, et père de la petite fille qu’elle a tuée. Avec ce regard de défi étrangement serein qu’elle adopte si souvent, la voilà qui crache au visage de son ex les pires horreurs. On est absolument incapables de déterminer s’il s’agit de la vérité ou non ; il y a une visible volonté de vouloir faire du mal, et on sait que Shirley a quelque chose de vicieux en elle, outre en plus sa nymphomanie avérée, mais d’un autre côté, est-il réellement dans sa nature de mentir ? Pas vraiment non plus. Et on ressort de cette confrontation avec un sentiment de malaise très lourd, ça dépasse le malaise d’ailleurs tant c’est dérangeant, on voudrait hurler comme pour vomir le goût nauséabond de chaque fait et geste de Bellinger. Et en même temps, n’est-elle pas superbe, pleine de fougue, d’audace et de culot ? Et presque jolie, quand elle crache sa dent et promet de l’offrir à la tooth fairy ? J’en viens à souhaiter qu’elle disparaisse rapidement tant mes sentiments sont conflictuels à son égard. C’est vraiment l’un des grands personnages de la série, une addition remarquable au cast de départ. Finalement, non, Shirley : meurs pas.

Dans un autre genre, la confrontation entre Stanislofsky et Ryan O’Riley continue de faire partie des excellents morceaux de ce début de saison. On l’a dit, ces deux esprits tordus se sont trouvés, manque de chance, ils se sont braqués l’un envers l’autre pour cette bête histoire de portable alors que dans d’autres circonstances, ils auraient pu faire des miracles en s’alliant. Mais non. Alors tant pis. Ou tant mieux d’ailleurs, puisque leur partie d’échec est absolument brillante : chacun utilise les mêmes méthodes pour essayer de piéger l’autre, s’en débarrasser, avoir le dessus, la compétition est serrée et au final, on en arrive encore à un score ex aequo, comme le montre bien la scène où tous les deux papotent l’air de rien, côte à côte, dans la cour centrale d’Em City, presque comme si c’était un jeu.
L’intrigue a cependant un autre mérite, celle de souligner que Ryan a désormais beaucoup moins d’emprise, si ce n’est plus du tout, sur Adebisi. Auparavant, la technique d’aller lui murmurer que le Russe est gênant aurait fonctionné ; Adebisi, en grosse brute pas trop futée qu’il est, lui aurait fait sa fête. Mais maintenant, Adebisi n’est plus le bras de Ryan O’Riley et ça se sent. Il a sa propre cause (ça avance d’ailleurs grâce à une alliance contre nature avec Kareem Saïd) et ne se laisse plus manipuler. C’était très intéressant parce que du même coup ça montrait bien qu’avec ses intrigues amoureuses, Ryan est quand même descendu dans la hiérarchie sociale de l’unité, alors qu’en première saison (et alors qu’il n’avait pas de copains irlandais à Em City contrairement à maintenant où des quotas sont appliqués… normalement en tous cas) il était capable de s’asseoir au conseil avec les grands.
Mais ces intrigues amoureuses, justement, n’en finissent pas, et comme vous le savez ce n’est pas forcément mon intrigue préférée. Cependant il faut reconnaître, et je le fais de bonne grâce parce que j’étais sincèrement impressionnée, que la confrontation avec la famille de Preston Nathan est très bonne. Jusqu’au moindre petit détail : Cyril qui tend la main et effraye la mère de sa victime, Sister Peter Marie qui essaye comme elle peut d’arbitrer alors qu’elle a d’emblée des doutes sur les motivations de Ryan (personnellement je suis assez ambivalente à ce sujet et je me donne encore un ou deux épisodes pour en juger ; après tout, quand Gloria dit que Ryan est incapable d’amour, on a eu toute la saison 3 et des dizaines de scènes de détails pour nous montrer que l’amour de Ryan pour Cyril est sincère, même si, comme c’est normal pour quelqu’un ayant la vie de Ryan, cet amour a des manifestations parfois contestables), les interventions rapides, loin de l’échange long et pénible d’Alvarez et Rivera, et chargées en émotions, et pour finir, l’hystérie générale, fort bien amenée et jouée par tous les protagonistes. La conclusion de cette intrigue est absolument atroce, cynique et déstabilisante, mais je la trouve incroyablement cohérente au regard de tout ce qu’on sait du personnage de Ryan. Ses limites morales existent, leur ligne est juste définitivement pas la même que le commun des mortels ; de la même façon, je n’arrive pas à mettre totalement sa sincérité en doute, mais il faut garder à l’esprit que les relations amoureuses qu’il a connues ou vues jusque là ne s’esprimaient pas dans la tendresse (cf. son enfance, la relation fusionnelle avec Shannon, etc…). Avec lui, le vice pur n’existe pas, et c’est aussi ce qui le rend si terrifiant par moments, c’est que l’Enfer est VERITABLEMENT pavé de bonnes intentions !

Difficile évidemment de ne pas évoquer la mésaventure de Beecher en fin d’épisode. Comme toujours à Oswald, aucune bonne action ne reste impunie (si tant est qu’une bonne action se produise !), et la paranoïa de Schillinger (associée à son tempérament fondamentalement mauvais et borné) conduit à une escalade terrifiante. Les souvenirs que j’ai de cette intrigue me portent à croire que j’ai pas fini de hurler, et Beecher non plus…

Il faudrait mentionner le retour de Chris Keller à Oswald, aussi, mais il est pour le moment assez limité ; la relation entre Kareem Saïd et la belle Tricia Ross connait une douloureuse conclusion, qui associée à la victoire juridique de Saïd dans l’affaire du prisonnier gay, pourrait bien impliquer encore d’autres changements dans la personnalité de notre homme (surtout vu la désapprobation d’Arif), également. Mais pour l’instant ces intrigues sont dans une phase transitoire qui mérite assez peu que je m’épanche à son sujet. Je suis plus intéressée par le sort inédit d’Alvarez hors d’Oswald dont il a réussi à s’échapper, Busmalis étant évidemment repris rapidement puisqu’il n’a jamais été qu’un moyen dans cette intrigue.

Beaucoup de choses, en somme, mais rien dans ces histoires qui puisse me crisper autant que la plupart des scènes de cet épisode. Maintenant si vous voulez bien m’excuser, il faut que j’aille chercher mon ours en peluche et que je pleure roulée en boule dans mon lit pendant une petite heure.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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