Canada, you’re on fire !
Après Bomb Girls, et dans une moindre mesure Apparences et Arctic Air, la mid-season s’annonce très convaincante pour les Canadiens. Et si The CW vient d’acquérir les droits de la série The L.A. Complex, c’est parce que la chaîne américaine aimerait être capable de proposer des séries maison de cette trempe et qu’il n’y avait tout simplement pas de question à se poser.
The L.A. Complex a réussi à capturer tout ce que j’aime dans le mythe hollywoodien, sans aboutir à un résultat qui manque de sympathie ou de « réalisme », et surtout pas de chaleur humaine. Les héros de la série sont, certes, tous frappés du sceau du tout-le-monde-il-est gentil (le côté tout-le-monde-il-est-beau était sous-entendu par le sujet de départ), mais il ne s’agit pas de raconter des parcours qui vont nécessairement bien se dérouler, ou conduire à la gloire, ou rendre heureux. C’est comme ça que j’aime mes histoires sur le monde du show business.
Il y a quelques semaines, je vous parlais de ma déception en réalisant qu’il m’était impossible de trouver une série qui parle de la vie des danseurs comme le fait A Chorus Line. Il y a une danseuse dans The L.A. Complex, d’ailleurs. Mais sans se limiter à la danse, je retrouve dans la série retranscrit plutôt bien l’ambiance que je cherchais dans ce style de fictions ; la somme de travail, d’espoirs, de désillusions, d’échecs que cela représente que de chercher à percer dans cet univers, trop souvent dépeint, dans les séries adolescentes notamment, comme un milieu où comme par hasard on va venir vous chercher parce qu’on a découvert ce que vous valez (parfois alors que vous-même ne le saviez pas !).
Sans pour autant être une série déprimante, sombre et glauque, The L.A. Complex tire admirablement partie des éléments négatifs de la vie de ces jeunes (et moins jeunes). Il en résulte à la fois l’illusion du réalisme et l’impression d’une certaine fraîcheur, puisque l’idée n’est pas non plus de s’écarter trop d’un esprit de camaraderie (typique des séries destinées à cette tranche d’âge) entre les différents personnages.
Peut-être que, dans le fond, le rêve hollywoodien, ce ne sont pas les séries américaines qui peuvent en parler le mieux. Souvenez-vous de The Assistants (ou glissez un oeil dans les tags et prenez un air intelligent) : c’était un peu le même topo. Dans ces deux séries canadiennes, même si la forme varie beaucoup, l’idée reste la même de montrer un envers du décor à la fois sympathique, enjoué et coloré, et de tout de même rappeler ce que c’est que de s’escrimer à survivre dans ce milieu quand on vient de débarquer, plein d’espoirs prêts à se faire écraser.
C’est sans doute un peu sadique de ma part, mais c’est exactement ce que je cherche dans une fiction qui s’apprête à me parler d’un milieu supposément glamour comme peut l’être l’industrie du divertissement.
Oui, peut-être que ce sont ceux qui cherchent à percer à L.A. qui parlent le mieux de ce qu’on peut ressentir quand on est un outsider qui essaye d’entrer dans la boucle hollywoodienne. Après tout, la série est canadienne, et elle ne s’appelle pas The L.A. Complex pour rien.
Tu as tout dit. J’ose à peine penser à ce qu’aurait pu donner The LA complex en série américaine pour ados. Le fait est qu’elle aurait pu ne pas être si différente, mais c’est justement les petits éléments qui font la différence. Ce pilot évite les gaffes à ne pas commettre et l’ensemble est très sympathique et les personnages pas parfaits. L’héroïne « typiquement gentille » n’hésite pas à sauter sur le premier mec venu. Et j’ai un gros coup de cœur pour l’actrice « trop vieille » qui ne manque pas de répondant. En voilà une excellente découverte, j’ai bien envie de continuer. Si les USA sont les maîtres du drama et du cop show, en matière de teen shows, ils ont encore beaucoup à apprendre. Suffit de voir la différence entre la version us de Skins et l’original.
Mon Dieu, mais il y a Jewel Staite de Firefly et tu nous caches ça. Je fonce regarder.
C’est marrant, j’aurais dit Jewel Staite de Cœurs rebelles, moi, comme quoi…