[#Ozmarathon] 1×02, down and dirty

14 décembre 2011 à 22:24

Cette fois, on est vraiment lancés !
Une fois qu’on regarde le deuxième épisode, on sait que le marathon commence vraiment. Mais ne vous en faites pas, il est encore temps de nous rejoindre, Whisper et moi, dans notre marathon Oz en simultané, et d’ailleurs je crois savoir que certains d’entre vous le feront dans les prochains jours. Alors n’hésitez pas à venir discuter de chaque épisode dans les commentaires, avec nous ! Plus on est de fous, hein…

Le plus surprenant avec cet épisode (que, je l’avoue, je connais moins bien que d’autres) est que finalement il a été plus dérangeant que le premier. On s’attendait évidemment à ce qu’il parle des conséquences de la mort d’Ortolani, et donc de vengeance et de deuil, mais viennent aussi s’y mêler de très nombreuses réflexions sur le sexe et l’amour. Un cocktail qui est cohérent, comme le prouvera l’épisode (avec notamment les interventions de Hill, plus nombreuses que dans le pilote), mais qui prend tout de même au dépourvu.

Une fois encore, l’épisode fait mine de s’intéresser à notre petit nouveau, Beecher, avant de le délaisser pour s’occuper d’autres personnages. Après avoir exploré l’emprise de Schillinger sur Beecher (qui est le seul dont on suggère la vie sexuelle au lieu de la montrer, aussi bien lorsqu’il s’agit de sous-entendre les viols de Schillinger que la visite conjugale avec son épouse), l’épisode passe donc à Augustus Hill, Jefferson Keane et Nino Schibetta. L’occasion d’ailleurs d’en apprendre plus non seulement sur leur vie maritale/sexuelle, mais aussi sur le motif de leur emprisonnement, élargissant ainsi progressivement notre connaissance des dynamiques d’Em City.

Hill et Keane tentent chacun de gérer une relation amoureuse avec une femme qui vit en-dehors de la prison, et n’ont pour ce faire que les visites conjugales… qui vont être supprimées sur décision du gouverneur. C’est, à l’instar des cigarettes dans le pilote, un affront supplémentaire à leur humanité, qui exacerbe les frustrations au sein de la prison.
Hill a ainsi l’occasion d’approfondir la question de son handicap, prenant figure humaine au lieu d’être simplement notre narrateur, et Keane, qui cherche désespérément à épouser sa copine, s’implique quant à lui dans la cuisine politique interne d’Em City en se tournant vers Kareem Saïd dont le pouvoir est, visiblement, bien grand. Mais ne l’avait-il pas prédit dés son arrivée ? Schibetta doit, quant à lui, faire face d’abord à la famille de Dino Ortolani, à laquelle il promet vengeance, puis au décès de sa propre épouse ; son intrigue est moins portée sur le sexe que les autres mais constitue l’une des facettes d’un même sujet, de toute évidence.
Accessoirement, la vie personnelle de plusieurs employés de la prison (McManus, la gardienne Wittlesey… et par déduction Sister Pete et le Père Mukasa) est également évoquée, offrant une conclusion glaciale : ce n’est pas mieux du côté de ceux qui sont libres.

Le gouverneur Devlin fait donc sa première apparition sur les écrans : ceux des télévisions du quartier d’Em City, alors qu’il annonce devant un parterre de journalistes la fin des « privilèges » que constituent les visite conjugales, sous prétexte d’économies. Je ne sais pas si c’est parce que j’ai déjà vu la première saison, mais on a l’impression d’assister à la mise en route de rouages que rien ne pourra arrêter, et qui mènent droit dans le mur. Mais tout le monde est trop pris à la gorge pour s’en apercevoir.

En environ deux heures de télévision, on peut être sûrs d’une chose à propos d’Oz : la série ne nous épargnera rien. C’est une certitude ) la fois excitante et glaciale. Son principe est, après tout, d’être « réaliste », ce qui passe par des images assez brutes. On le savait pour la violence, on va donc apprendre qu’il en est de même pour le sexe. Les termes sont crus, les corps sont nus, et rien ne sera enjolivé ni esthétisé, ou quand ce le sera, ce sera toujours avec une forme de contrepartie un peu dérangeante tout de même, comme la vision bleutée du corps nu, visiblement disloqué, d’Augustus Hill gisant à côté des voitures de police.

Du coup, on en vient à quelque chose de fondamental dans la série : les prestations des acteurs. Se montrer nu à l’écran n’a rien de nouveau, mais Oz demande plus que simplement dévoiler une fesse avec un joli éclairage ; la série exige de ses acteurs un abandon total de leurs limites, et cela transparait à l’écran pour servir au mieux l’expression de la sexualité des personnages, ici au coeur de l’épisode. Sans jamais ne serait-ce qu’effleurer la vulgarité, les scènes se proposent de montrer les choses « telles qu’elles sont », en tous cas telles qu’on imagine aisément qu’elles le sont, et l’implication totale des acteurs est visible. Il donnent l’impression d’avoir abandonné exactement ce que leur personnage a laissé derrière lui, comme le prouvent les humiliantes fouilles au corps qui jalonnent l’épisode.
L’impression de malaise ne vient pas tant du fait qu’on parle de sexe (ce n’est certainement pas la dernière fois dans la série, et d’ailleurs même pas la première puisque c’est ce qui a indirectement causé la perte d’Ortolani), ni qu’on mélange ce thème à celui de la mort, mais bien au fait que la nudité dépasse celle de la seule chair. Cela m’impressionne d’autant plus que les acteurs capables de délivrer autant sont rares, et qu’il y en a une concentration incroyable dans une seule et même série.

Je ne saurais pas faire fi de mes limites pour un rôle comme ils le font, mais j’ai clairement envie de m’abimer plus encore dans le suivi des épisodes, car ce qu’ils transmettent ainsi est précieux pour donner de la texture, j’allais dire du corps, à Oz.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

5 commentaires

  1. whisperintherain dit :

    Un épisode d’Oz vaut mieux qu’un long discours

    lady, avant toute chose, je te présente par avance mes plus plates excuses car ce commentaire va commencer par une expression qui risque fort de devenir récurrente au cours de ce marathon au point de finir par profondément t’agacer : Mon Dieu, mais quel épisode !

    Il y a tant à en dire que j’avoue avoir du mal à trouver par où commencer. Alors, je vais tout d’abord renchérir sur ce que tu as très justement souligné dans l’introduction de cet article : je l’ai moi aussi trouvé plus dérangeant que le premier et comme tu l’as également souligné, en aucun cas parce qu’il y est question de sexe.

    Non, ce qui dans cet épisode met mal à l’aise selon moi, ce sont principalement toutes les scènes où intervient Schillinger, que ce soit celle où il explique les raisons qui font qu’il n’a rien à voir dans la mort d’Ortolani ou celles où il prend un malin plaisir à terroriser et humilier Beecher au point d’amener ce dernier à déchirer les seules photos de sa famille qu’il possède. Le sadisme de Schillinger est tellement assumé, quand il affirme sans sourciller qu’il n’hésite jamais à tuer celui qui se trouve en travers de son chemin ou quand il insinue que ses fils se feraient une véritable joie de faire leur quatre heures de la famille de Beecher, que ça en fait tout simplement froid dans le dos.

    De même, le malaise de Genevieve Beecher est palpable lorsqu’elle vient pour la première fois rendre visite à son époux et tente tant bien que mal d’échanger quelques platitudes avec le gardien. Celui-ci a tôt fait de la remettre en place en lui demandant de se dépêcher de vider son sac à main sans se confondre en explications et de circuler parce que lui n’a pas que ça à faire, écouter les jérémiades de l’une ou de l’autre.

    La scène de l’arrestation d’Augustus Hill, j’en conservais un vague souvenir, mais je ne sais pas pourquoi, j’étais persuadé qu’elle intervenait plus tard dans la saison. Je ne reviendrai pas sur ce que tu as dit au sujet de l’implication des acteurs vis-à-vis de la nudité qui participe au réalisme de la série, je te rejoins complètement sur ce point et tu as très bien retranscrit ma pensée.

    Pour en revenir aux acteurs, justement, mais quel plaisir de reconnaître dans cet épisode les visages familiers de Skipp Sudduth, B.D. Wong et Željko Ivanek, qu’on aura eu depuis l’occasion de recroiser à moult reprises ailleurs. Et ôte-moi d’un doute, le jeune homme qui vient voir Schibetta pour lui parler de l’état de santé de sa femme, c’est Jason Wiles ou c’est moi qui débloque ? Je n’ai pas trouvé de confirmation en ligne pour le moment, mais j’ai peut-être mal cherché.

    Un autre aspect de la série qui est très bien mis en avant dans cet épisode, c’est tout ce qui concerne la notion de pouvoir au sein de la prison. Force est de constater qu’un détenu comme Kareem Saïd peut avoir plus d’influence sur les décisions de Glynn que son propre collègue McManus, lequel semble facilement dépassé par les événements alors qu’étant au cœur des détenus, Saïd peut suivre tout ce qui se trame au sein des différents clans de manière beaucoup plus efficace.

    Dans la même veine, l’enquête sur le meurtre d’Ortolani réaffirme (et non réveille, puisqu’elles étaient déjà bien présentes) les rivalités entre les détenus et Schibetta, personnage merveilleusement complexe s’il en est, joue de son autorité pour cuisiner O’Reily et rendre sa justice, s’autorisant toutefois une minute de répit pour pleurer son épouse avant d’opérer sa vengeance.

    Pour en venir à ce qui touche la vie du personnel du pénitentiaire, la mise en parallèle de la conversation de Glynn et McManus avec la scène où Lenny questionne Wittlesey sur son drôle de choix de carrière, m’a amené à me demander si nous n’allions pas assister à un rapprochement sentimental entre ces deux-là, mais j’avoue que j’ai du mal à y croire (on n’est pas dans un soap après tout) même si une aventure purement sexuelle ne me paraît pas totalement exclue.

    Pour ce qui de l’histoire d’Alvarez, j’attends d’en voir un peu plus pour me prononcer, cette histoire de criminels de génération en génération peut peut-être déboucher sur un intéressant parcours de rédemption, ce qui ne serait assurément pas pour me déplaire.

    Deux mots pour finir sur le mariage à distance de Keane, qui m’a rappelé que la série n’était pas dénuée d’un certain sens de l’humour, ce qui est fort appréciable au cœur de tant de noirceur.

  2. ladyteruki dit :

    Vern Schillinger ne me met pas mal à l’aise, étrangement. Je ne sais pas si c’est à mettre sur le compte de ma familiarité avec le personnage ou si c’est simplement parce qu’il a quelque chose d’inoffensif. Certes, Beecher ne serait pas d’accord avec moi, mais ce mec a quand même de petites ambitions, non ? Il pourrait casser du Black ou du Latino à longueur de journée, magouiller pour pourrir la vie de ceux qu’il méprise, et tout ce qu’il veut, c’est un pram qui lui soit dévoué. C’est un peu court, non ?
    Quand tu parles des acteurs que tu « reconnais », pour moi c’est l’inverse : la plupart d’entre eux, je les ai connus dans Oz PUIS reconnus ailleurs (la franchise Law & Order, souvent, d’ailleurs). D’autres encore, qui comptent aujourd’hui parmi mes « poulains », feront leur apparition dans les épisodes à venir. C’est un peu l’origine du monde en version téléphagique !

    Je crois que le jeune homme est le fils de Schibetta, si mes souvenirs sont exacts, mais ce n’est pas Jason Wiles bien que je te rejoigne à fond sur leur ressemblance. Sans vouloir nous spoiler, il me semble qu’on aura l’occasion de le revoir de toute façon.

    J’ai une tendresse toute particulière pour Alvarez et ses yeux de chiot, mais j’avais, étrangement, totalement oublié l’histoire de son ascendance. Pour autant, c’est vraiment l’un des personnages qui m’a laissé un souvenir marquant, et je suis contente de refaire le chemin avec lui.

    Tu parlais d’humour avec la scène du mariage de Keane, force est de constater que l’épisode suivant suit cette voie… (la suite, tout de suite !)

  3. LL dit :

    C’est étrange, je crois que le pilot avait bien fait son boulot chez moi parce que ce 2ème épisode ne m’a pas plus dérangé que ça… Je m’attendais réellement à ce genre d’ambiance que ce soit les corps nus (sauf erreur, on en avait eu un aperçu avec Ortolani), le sexe (vu les lascards et le ton choisi par la série) ou la violence mais ça je pense qu’on l’avait tous bien senti.

    Pouvoir mettre un nom sur Hill et une « carrière », c’était bien. La façon dont il devient handicapé tout autant pour à nouveau abattre les frontières morales qu’on aurait pu ériger par réflexe entre la justice et les prisonniers. Les pourris sont partout, les malheureux aussi, la famille et l’amour également.

    J’attends avec impatience la question de la foi qui se posera sûrement à travers les personnages de B.D Wong (Gniiiiiih *o*) et Saïd puisqu’on peut déjà noter leurs influences à la fois sur les prisonniers et sur la direction.

    Maintenant, l’intrigue d’Ortolani, j’étais un peu dégoûtée puisque mon épisode 1 avait coupé à 1mn de la fin et toute pressée que j’étais de voir la suite, j’ai enquillé sans savoir ce qu’il se passait. J’ai la vague impression que ça sera la goutte d’eau qui déclenchera la guerre, sachant que les mesures économiques prises qui étirent la patience des prisonniers. La plupart étant condamné à perpet’, il y a eu une introspection intéressante de la part de Hill sur la façon de concevoir sa nouvelle vie !

    Scibetta est (paradoxalement) le mafioso paternaliste et donc rassurant quand Shillinger devient de plus en plus malsain dans son comportement avec Beecher (totalement destroy). L’histoire du mariage par intermédiaires était toujours une manière d’humaniser les personnages mais aussi d’asseoir Saïd comme futur problème. Quand à Alvarez, il a l’air du petit Caïd un peu perdu mais effectivement, j’attends beaucoup de son histoire familiale et la manière de son grand père de concevoir la famille est intéressante !

    La suite ! Beau billet

  4. ladyteruki dit :

    O_o L’horreur à l’état pur. Il te manquait la dernière minute ? C’est de la torture ! Forcément j’imagine le choc ensuite. Cependant, si je peux me permettre un avis personnel, pour moi, Oz fait partie de ces séries où le générique de fin est nécessaire pour reprendre son souffle, désincruster ses ongles des accoudoirs, et prendre le temps de ressortir de l’univers glauque dans lequel on vient de prendre un bain poisseux. Il y a des séries, nombreuses en fait, où on peut se passer de cette pause, je pense qu’Oz fait partie au contraire des séries où le générique de fin est nécessaire. Si tu as le choix, essaye quand même de trouver des épisodes qui t’offrent la possibilité de respirer par ce biais à la fin. Mais bon, je me doute que tu n’as pas fait exprès de louper la dernière minute
    En fait, la nudité, pas plus que la violence, n’est choquante dans Oz, pas vraiment, pas intimement. Quoique. Mais disons que ce qui frappe dans cet épisode, c’est le choix de la prod de vraiment faire quelque chose de brut, réaliste, quasi-documentaire, dénué de toute forme de sensualisation, d’érotisme ou autre. Je vais être un peu crue à mon tour mais pour un peu on sentirait presque l’odeur de sang et de sperme de cet épisode. C’est l’un de ces cas où la fiction se met presque en retrait, où les acteurs s’offrent sans retenue, et où c’en devient indécent parce que ce n’est presque plus possible de ne voir que des personnages, on voit les acteurs, pas juste leur corps mais leur abandon, ce qu’ils donnent. C’est ça qui est, pas forcément choquant mais, disons, ça interpelle. Tu ne peux pas regarder cet épisode sans en concevoir, je pense, une certaine forme d’inconfort parce que c’est très intime comme acte de la part de l’équipe de la série. Sans que pour autant ce soit forcément explicite, d’ailleurs. Ca me fascine toujours ce genre de choses, parce que ça rappelle que les acteurs, notamment, ne sont pas juste des outils, ce sont des personnes, qui laissent dans des cas comme celui-là tomber beaucoup de barrières mentales, finalement. De la même façon que je suis par exemple impressionnée (dans un sens plus négatif) par le fait que JK Simmons ait réellement été tatoué pour son rôle de Schillinger (ce qui m’agace, ce sont surtout ses raisons : http://ladytelephagy.canalblog.com/archives/2007/06/25/5413890.html )

  5. Aurore dit :

    J’ai trouvé cet épisode plus dérangeant aussi. J’ai eu du mal avec les scènes centrées sur Beecher. Même la visite de sa femme était stressante. Je pensais avoir un moment de répit avec sa venue, au lieu de ça, on a une séquence très étouffante. Les formalités que la femme de Beecher effectuent pour rejoindre son mari accentue le sentiment d’enfermement qu’Oz peut procurer. Et le fait qu’elle soit pas du tout à l’aise, n’aide pas non plus ^^

    L’histoire d’Alvarez fait pâle figure à côté, alors que le fatalisme des générations de criminels n’est pas secondaire en soi. Un épisode centré uniquement sur ça ne m’aurait pas déplu.

    Et je suis complètement d’accord pour le générique de fin. Dans Oz et pour d’autres séries pas spécialement violente mais qui ont des épisodes très intense, le générique de fin est très appréciable.

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