On a parlé de l’amour familial, de façon plus ou moins détournée, dans l’épisode d’hier, cette fois il est l’heure d’attaquer les choses sérieuses. Des mois et des mois après avoir parlé de sexe, il sera donc question d’amour. Parce que visiblement, Oz est pris de la maladie d’amour, et l’épidémie est rapide…
Manque de chance, la connexion du « thème » de l’épisode avec un grand nombre d’intrigue est quasi-inexistante, même en cherchant du côté de la métaphore. Ainsi, la conclusion de l’intrigue Saïd/Schillinger se dégonfle ; idem pour celle de Sister Peter Marie qui se finit sur un grand air de « tout ça pour ça ». Alvarez s’installait à peine dans son rôle de caïd en chef que déjà son statut lui est ravi (et sans grande explication, juste vite fait en passant). La lutte entre Adebisi et Schibetta junior trouve une conclusion simpliste (cohérente, certes, mais simpliste). Quant à l’affaire autour de Devlin, ça n’avait strictement rien à voir avec l’amour et il s’est simplement agi de lui faire encore avoir le dessus sur tout le monde (oh, ou alors, peut-être que c’était une métaphore pour dire qu’il avait entubé tout le monde ?). Bref, le thème choisi par Hill dans ses solliloques est franchement focalisé sur quelques intrigues de l’épisode seulement.
Ce qui tombe bien car ce sont les meilleures !
A commencer par la belle Shirley Bellinger qui s’est trouvé un admirateur secret ; sa nymphomanie étant établie, elle signe un chèque en blanc sitôt qu’elle trouve un message d’amour anonyme dans son déjeuner. La scène est mignonne, quelque part : cet échange de missives fait sourire. Mais connaissant les deux protagonistes de cette jolie love story, on a un goût amer dans la bouche. Bellinger est quand même sacrément dérangée, et Adebisi… Adebisi viole Schibetta dans ce même épisode juste pour lui prouver qu’il l’a vaincu, quoi. Ne m’obligez pas à réciter tout son CV, il a fait ses preuves. D’ailleurs dans sa méchanceté proverbiale et sa violence légendaire, Adebisi est plus attachant lorsqu’il se bat bravement dans sa cuisine pour défendre sa vie, que lorsqu’il dissimule un billet doux de Princesse Salope dans son bonnet. La romance n’en est qu’à ses balbutiements mais elle s’annonce déjà prometteuse, essentiellement parce que depuis son arrivée, Bellinger a eu tout loisir d’être dépeinte comme la pire des raclures perverses, et que ces deux-là… mon Dieu, ils sont faits l’un pour l’autre, en fait. Ce sera sympathique surtout si mes souvenirs ne me trompent pas, on ne devrait pas être déçus par la confrontation !!!
Mais il y a encore plus allumé, et je veux bien-sûr parler de Ryan O’Reily qui a complètement pété une durite. Voilà, on l’a perdu, c’est foutu. Quand l’inévitable se produit, que son frangin Cyril se fait prendre et confesse (évidemment, c’était Cyril, à quoi s’attendre d’autre ?), et que la vérité parvient aux oreilles du Dr Nathan, celle-ci vient le confronter et cet abruti, c’est donc vrai que l’amour rend les garçons complètement cons, ne cherche même pas à s’expliquer. C’est tellement évident pour lui que c’en devient effrayant. Vivement qu’il en finisse avec la chimio, moi je vous le dis. Rien que la façon dont il renvoie (littéralement) sa femme Shannon, ça envoie du lourd !
Ryan, je peux pas cautionner, merde. Ta femme a été jusqu’à menacer un médecin pour toi, si c’est pas de l’amour je sais pas ce que c’est, et toi tu la laisses en plan, pas cool mec. L’ironie du sort c’est que tu la quittes précisément pour ce médecin.
A mon sens on a sauté le requin en matière d’intrigues tordues pour O’Reily. Un retour à la « normale » est envisageable mais faut que les scénaristes arrêtent de fumer du crack et intègrent le programme de sobriété de Sister Peter Marie.
Tiens bah, en parlant de sobriété. Le coup de génie de l’épisode, c’est l’intrigue de Beecher. OK, maintenant avec lui je m’éclate vraiment, même si le pauvre déguste quand même salement. Entre sa relation avec ses enfants qui le travaille (certes aidé par Chris Keller), sa sobriété qui est mise en danger (merci Chris Keller), et ses questionnements sexuels (le coupable est tout désigné…), le pauvre morfle à fond, et pendant ce temps, Schillinger piaffe d’impatience. Visiblement le plan de ce dernier, d’ailleurs, n’a pas toujours été de viser le coeur, mais surtout de s’attaquer au self-control de son pire ennemi ; une fois plus Chris Keller domine l’univers en prouvant qu’il a parfaitement compris où il menait Beecher, et confirme que lui, par contre, a bel et bien l’intention de le séduire. Pour mieux l’écraser ensuite.
Pendant toutes ces séquences, on n’en peut plus. Beecher, fais pas le con, il fait exprès de te frôler. Beecher, tu fais chier mec, essaye de prendre ta douche tout seul de temps en temps. Beecher, ouvre les yeux, comme par hasard il se fritte avec Vern quand tu entres dans la salle de gym. Beecher, écoute merde, vide cet alcool dans l’évier, joue pas au con !!!
En vain, hélas. La jouissance perverse que provoque l’intelligence aigüe de Keller n’a d’égale que la terreur d’assister à une nouvelle descente aux Enfers pour Beecher. Et cette fois il ne le sent même pas arriver. Ca va faire mal, Toby, très très mal…
Heureusement que ces trois intrigues nous agitent un peu parce que ce qui est sûr, c’est que pour le reste, on s’emmerde grave. Je n’ai aucune honte à dire que cet épisode m’a, par plusieurs fois, ennuyée. Il a manqué de substance, de cohérence et même d’images choc (ce qui est un pis-aller et j’en suis consciente, mais vaut mieux ça que rien justement). Aussi n’ai-je pas honte d’en finir, déjà, avec ma review. Nan, limite j’ai envie de bouder. Que ferait-on sans le génie machiavélique de Keller, je me le demande ?