Crème glacée et pudding

21 septembre 2011 à 21:37

Ce n’est pas moi qui prétendrai que l’unviers de Playboy n’exerce pas une certaine fascination sur les esprits. Et d’ailleurs ça ne me gène pas de le reconnaître : il y a une dizaine d’années de ça, j’avais découvert le téléfilm A Tale of Two Bunnies et je l’avais adoré. On y voyait deux Bunnies débutantes commencer leur formation, l’une avec succès, l’autre en tombant dans les pires excès. C’était pas le scénario le plus incroyable du monde, et, loin de là, le cast non plus (qui sait qui est Marina Black ? Voilà merci), mais j’aimais bien le contexte historique, le décor du club, l’univers de Playboy en général, en tous cas tel que dépeint dans le téléfilm qui lui aussi choisissait une époque similaire. Donc c’était cool, voilà.
Et ce n’est pas moi qui prétendrai que, 10 ans après, la fascination sur l’univers de Playboy ne fonctionne plus.

On en était donc là et, des séries que j’attendais à peu près (genre : ah oui elle a été commandée, non ?), The Playboy Club était l’une de celles que j’attendais le plus, si ça signifie quelque chose.
Je n’attendais pas du Mad Men : pour avoir du Mad Men, je pense qu’à ce stade on est tous conscients qu’il faut regarder Mad Men. The Hour l’a prouvé (avec brio) cet été ; on peut s’inspirer de la série à succès et pour autant, tout de même su trouver son univers. J’ai hâte de voir si Erobreren aura également appris la leçon.
The Playboy Club, à sa façon, et contrairement à ce que la plupart des mauvaises langues vous diront, a aussi tiré les enseignements du succès de Mad Men sans en être une pâle copie. Il y a inspiration, c’est indéniable, et plus forte sans aucun doute que dans The Hour, mais Playboy recouvre un tel folklore, fait appel à une telle part de notre imaginaire, plus encore dans sa prime jeunesse (aujourd’hui ça ne fait probablement plus rêver que les chirurgiens esthétiques), qu’on ne peut pas juste se limiter à cela quand on aborde la série. Oui, il est certain que NBC a commandé la série à cause de Mad Men, et le pilote tourné en conséquence. Mais le pilote ne se borne pas à copier son aîné.

Alors après, je ne vais pas prétendre qu’il s’agit de ZE pilote de la rentrée. Déjà parce que pour rivaliser avec la qualité de Homeland, il faut se lever tôt. Et ensuite parce que je ne suis pas totalement stupide (non, pas totalement), et que je vois bien les limites de la série.
Mais plus le pilote avançait, plus je me suis dit que, quand même, je ne voyais pas ce qu’on pouvait lui reprocher. On peut tout-à-fait ne pas l’apprécier, surtout si on aime déjà Mad Men et qu’on a l’obsession que semblent avoir beaucoup de demander aussi bien que Mad Men sinon rien (et si déjà on arrêtait de comparer, on pourrait se détendre un peu et apprécier un peu mieux le pilote), mais on ne peut pas dire que c’est une merde, pas si on a vu Whitney, par exemple. Ou The Secret Circle. Ou… vous m’avez comprise.

Evidemment c’est un peu cliché, mais Playboy EST un cliché : on vend du cliché, quand même, à la base ! Et bien-sûr, cette histoire d’homicide est un peu cousue de fil blanc parce qu’on sent que c’est un prétexte pour lier la nouvelle Bunny au séduisant héros. Et alors ? Vous croyez qu’une intrigue de Grey’s Anatomy, où dés le début on a droit à un « comme par hasard…! », était moins téléphonée ? Mais on s’attachait aux personnages, au contexte, aux histoires (ou pas) (ou plus, dans mon cas ; j’ai pas été très loin).

On est avant tout là pour visiter les coulisses du club, assister à la genèse de Playboy, les premières fêtes dans le Manoir Playboy, les costumes, l’ambiance musicale de l’époque. On veut juste tâter les oreilles et les petites queues soyeuses plutôt que de regarder éberlués des lèvres et des nichons démesurés sur du papier glacé qui n’a plus rien de frippon. On veut revivre la légende. On veut avancer avec les Bunnies, parce qu’outre le petit derrière qui frétille, c’étaient de jolies histoires de femmes, là où Mad Men est quand même plus un univers d’hommes (ce qui n’empêche pas les beaux portraits de femmes, bien-sûr).
Les histoires de mafia, l’apprentissage des Bunnies, les fêtes folles, les clients qui tentent d’être discrets, les inévitables coucheries, les jalousies, les secrets… c’est bien aussi. Il n’y a rien de honteux. Il n’y a rien de piteux. Il n’y a rien de génial, ah ça on est d’accord, mais ce n’est pas plus crétin que les centaines de séries policières photocopiées qui débarquent chaque année sur les écrans (mon programme ce soir : tenter Unforgettable).

C’est un milieu original, que dis-je original, unique. Je ne vois pas pourquoi j’en demanderais plus à une série qui peut, si on le lui permet, me fournir du divertissement sympathique et rétro sans faire honte au monde de la télévision, simplement parce qu’elle a pensé que pour voir le jour, il fallait surfer sur la vague d’une série encensée par la critique. On a eu pléiade de séries policières qui l’ont fait pendant la décennie précédente et on ne leur en a pas tenu rigueur pour si peu. Je trouve vraiment exagéré le lynchage auquel j’assiste depuis quelques jours ; ou alors je lis pas les bonnes reviews.

Non, The Playboy Club n’est pas le meilleur pilote de la rentrée, loin s’en faut. Mais ce n’est pas le pire non plus, là encore loin s’en faut. Je regarderai le temps que ça durera, dussè-je être la seule.

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7 commentaires

  1. whisperintherain dit :

    Bien d’accord avec toi. J’ai trouvé le pilote de The Playboy Club d’honnête facture et je ne comprends pas franchement les réactions épidermiques que la série a suscitées, aussi bien auprès des ligues de vertu qui appellent au boycott alors qu’il n’y a rien de proprement choquant dans la série pour le moment que de la part de ceux qui s’entêtent inlassablement à lui reprocher de ne pas être Mad Men. J’aime beaucoup cette dernière, mais je ne souhaite pas en voir une imitation, et je ne pense pas que The Playboy Club en soit une. Qu’elle s’en soit inspirée, c’est fort probable, mais de là à la taxer de pâle copie, il y a un grand pas que je refuse de franchir. Outre le niveau social du personnage principal et le fait que l’action se déroule dans les années soixante, les deux séries n’ont pas grand-chose en commun. J’ai du reste trouvé les quelques personnages présentés dans le pilote plutôt intéressants dans l’ensemble.

    Comme tu le soulignes très justement, The Playboy Club n’est pas la série de l’année et ne vivra sans doute pas bien vieille, mais c’est loin d’être la catastrophe décrite par certains. J’ai apprécié le pilote qui est clairement le plus abouti de ceux que j’ai visionnés jusqu’à présent cette saison (je n’ai encore vu ni Homeland, ni Revenge mais j’ai l’intention de voir les deux) et tu peux être assurée que nous serons au moins deux à suivre la série jusqu’à ce qu’elle quitte l’antenne.

  2. Eclair dit :

    Décidément, tu vas croire que j’ai l’esprit de contradiction. J’espère que tu ne m’en voudras pas, mais peut être qu’en débattant sur tes idées on arrivera à mieux comprendre nos différents points de vue.
    Je suis d’accord avec ce que tu avances, tu annonces tes envies en regardant le pilote, mais… rien de tout cela n’arrive.

    – Où sont les portraits de femmes ? A part celle qui fourre son nez dans les affaires du patron, difficile de caractériser le moindre personnage féminin, y compris, et c’est plus grave, l’héroïne dépourvue de personnalité.

    – La question de l’univers « original » :

    Ce qu’on nous dépeint est un univers coloré, aux codes et aux rêves simplistes. Il n’y pas de « création » encore moins d’explication sur l’ascension de Playboy, tout ce qu’on voit à l’écran, on l’a déjà vu des centaines de fois dans d’innombrables séries policières, y compris contemporaines (oui j’ose le parallèle avec les strip club, certes moins glamour, mais parfois il n’y a pas besoin de vernis)

    – Enfin, s’il y a bien une histoire policière qui revient tous les 5 épisodes dans n’importe quelle série, c’est l’histoire d’une strip teaseuse mêlée à la mafia. Et tout dans le déroulement du pilote est respecté à la lettre. Alors oui c’est pas mieux que ces autres séries, mais c’est pas un argument en faveur du visionnage, surtout si on a déjà d’autres séries chronophages.

    De la lecture de ton article, il en ressort que tu aimes le sujet, et que tu fondes beaucoup d’espoirs pour la suite, mais j’ai eu du mal à voir pourquoi on devrait être optimiste, justement. Cela dit, je souhaite me tromper, et que tu y trouves ton bonheur.

  3. ladyteruki dit :

    Eclair, si je n’aimais pas l’esprit de contradiction, je fermerais les commentaires Surtout quand le dialogue est posé de façon constructive comme tu le fais, et pas juste en mode commentaire sur un post Sonny with a Chance XD

    Alors pour te répondre, je commencerai par les portraits de femmes (à l’origine je soulignais dans mon post que Mad Men était plus masculine mais que des portraits de femmes étaient quand même possibles, donc on dévie un peu parce que je ne dis pas que TPB… merde on va croire que je parle de The Pirate Bay… a pour l’instant des « portraits »). Tu as raison, d’ailleurs, quand tu dis que l’héroïne est un peu transparente ; mais j’ai eu l’impression d’y voir Tara dans FNL, juste avant qu’elle ne devienne badass ; on a l’impression que ce personnage est là pour passer de complètement neutre à intéressante. Mais surtout, les portraits qui m’ont intéressée, ce sont ceux de la Bunny Mother, effectivement, de la lesbienne dans le placard avec son faux mariage, de la nana qui sort avec le barman… je crois qu’il y a de la belle matière ici, plus, c’est sûr, qu’avec l’héroïne qui, comme beaucoup d’héroïnes, va servir plutôt de repère de la normalité que d’autre chose, les histoires plus extrêmes n’étant pas les siennes, mais celles de son entourage. Même la Black (je n’ai encore retenu aucun prénom, fidèle à mes habitudes ^_^; ) a du potentiel, consciente comme elle est d’être la Black de service.

    Personnellement j’ai trouvé l’univers original, dans le sens où comme je l’ai dit, Playboy et en particulier à cette époque, c’est tout un folklore (qui s’auto-caricature aujourd’hui). On guette l’apparition de Heff, par exemple. Personnellement j’ai adoré le truc sur les nouveaux costumes (même si j’ai trouvé qu’on ne voyait pas assez nettement la différence avec les anciens à l’écran), la Bunny Mother… et surtout la promesse à la fin de former la nouvelle, qui me semble parfaite pour nous introduire nous dans cet univers. Les Bunnies ne sont pas des strip-teaseuses justement, elles ne quittent pas leur costume (pas officiellmement ), elles doivent se tenir d’une certaine manière, servir d’une certaine manière, à l’époque, Playboy, c’était à la fois le sexe et la classe ! Pour des centaines de femmes, c’était l’école qui permettait de progresser socialement, et pas de s’enfoncer dans le white-trashisme comme les strip-teaseuses ! Il y avait une réelle exigence de maintien, d’éducation, de service aux clients (quoi qu’on pense ensuite de ce qu’elles pouvaient faire hors-heures de service, ou de la dignité que représente le fait de circuler en costume de lapin). C’est en ça que c’est tout un univers, avec ses codes, et qu’on fait appel à tout cela quand on parle du Playboy Club et pas de n’importe quel club dégueulasse le long d’une autoroute. Par exemple tu as forcément remarqué quand la Bunny rose sert les cocktails au client, le geste particulier qu’elle fait (toujours servir de la même main, cambrer plutôt que se pencher sur la table), quand je parle d’un univers particulier je parle aussi de ce genre de choses. Je ne dis pas qu’on va nous sortir tout d’un coup des scoops sur la vérité vraie des clubs, je dis juste qu’on va nous offrir un voyage dans cet univers. Ca, désolée, c’est nouveau.

    Pour finir, la mafia. Ce n’est pas l’intrigue qui me plait le plus, tu l’auras compris. Pour autant, elle n’est pas mauvaise, juste pas originale, mais elle n’a rien de mauvais juste parce qu’elle a déjà été maintes fois utilisées (combien d’épisodes d’Experts divers sur le mari, la femme et l’amant/la maîtresse ? Combien de fois cette intrigue vue ailleurs, avant et après Les Experts ? Pour autant, si c’est bien fait, on accepte de revoir cette intrigue avec sa petite variation subtile, si elle existe ; prendre du plaisir ne vient pas que de l’inédit, mais de la façon dont la narration, fluide, nous emmène dans le récit). Mais là où c’est intéressant, c’est que cela se mêle au background du héros, aux questions d’héritage, à la vie du club qui est quand même sélect, ce n’est pas juste un stand alone, l’intrigue va forcément se prolonger sur plusieurs épisodes, et ça me semble un peu aller à contre-courant de ta comparaison avec les histoires de mafieux qu’on a vues cent fois. Parce que ça me semble une excuse qu’on veut bien brandir certaines fois et pas d’autres, sans vouloir te vexer : 2 Broke Girls non plus n’invente rien, mais tu es plus prêt à être clément alors qu’on pourrait aussi dire que c’est du déjà vu. C’est un argument qui en fait dépend de l’humeur. La mienne n’était pas au pessimisme, peut-être parce que ma démarche est d’essayer de voir chaque pilote avec l’oeil le plus objectif possible. Ce que j’observe, c’est que les plus négatifs sont ceux qui attendaient au tournant la série, pas ceux qui la traitent comme un pilote parmi tant d’autres et attendent de juger sur pièce. Pourquoi ne pas adopter un regard neuf ?

    En fait, tu as raison : je fonde des espoirs sur l’univers de Playboy parce que ça, ça me plait (j’avoue que je m’ignorais aussi « experte » avant d’avoir cette discussion ^_^; ), et si c’est bien raconté, alors j’y vais ! Oui, Cibrian, que j’ai oublié de mentionner, est encore plus transparent qu’Amber Heard, et oui, je suis obligée de reconnaitre que voir Troy Garrity dans un petit rôle a définitivement été une surprise sympa plus qu’un véritable bonus. Mais je ne pourrais pas regarder Homeland plusieurs heures chaque semaine. Il faut de tout, il faut savoir varier les degrés, c’est comme pour le sexe.

    Ce qui tombe bien, on parle de Playboy. Une industrie à vendre du sexe sans permettre d’avoir du sexe valait bien d’avoir une série qui vend l’illusion de l’originalité (celle de son contexte) sans révolutionner le genre. Mais combien de séries chaque années révolutionnent réellement leur genre ? Et sur un network, où la prise de risque est moindre ?

    Tu sais, et toujours sur la base d’une conversation amicale et constructive (mais tu me le dis si je pousse trop loin), ce qui me frappe c’est que, le discours de l’originalité, j’aurais envie de le tenir pour les séries coréennes. J’ai l’impression d’y voir encore et encore et encore les mêmes choses. Mais dans ces cas-là, toi ou Livia me montrez qu’il y a un attachement possible malgré tout sur les singularités qui, à moi, m’apparaissent mineures. Tu crois que tu pourrais puiser dans cette façon que tu as de regarder les séries coréennes, la force de donner une chance à The Playboy Club ?

  4. Eclair dit :

    Mille fois merci d’avoir pris la peine de répondre avec un aussi long et constructif commentaire. Parce que ce que tu dis va prolonger le débat et le faire aboutir sur autre chose, tu vas voir…

    Premièrement, pour le portrait de femmes. Tu as raison, celles-ci peuvent donner quelque chose. Mais avoue que la présentation est on ne peut plus minimaliste, et que là aussi ça dépend de ton optimisme. C’est ça aussi, finalement, une question de feeling avec les personnages, évaluer leur de gré de complexité, évaluer ce qu’elles peuvent donner comme histoire. Moi, je n’ai pas ressenti ce potentiel, parce que le pilote ne prend pas la peine de donner un tout petit peu plus que ce qui peut les décrire en deux mots. A la limite, j’aurai lu le pitch, j’en saurai autant. On ne peut poser des hypothèses sur le devenir d’une personne en lisant sa carte de visite. Or un pilote doit quand même donner envie de revenir sans devoir faire appel uniquement à l’imagination du téléspectateur, non ?

    Je vais un peu plus loin dans ton commentaire parce que ça rejoint ce que je veux dire. Tu me parles de l’originalité du plot, que plein d’autres séries ne sont pas foncièrement originales et que pourtant on s’y attache quand même, moi en premier. Je suis on ne peut plus d’accord. Tu cites 2 broke girls, dont le pitch est tout sauf original. Je le dis d’ailleurs dans ma review, ce n’est pas ça qui me fait revenir mais bien la qualité des dialogues, du timing, de cette fameuse punchline qui manque à tant de séries comiques actuelles. Je ne suis pas fan de sitcoms « à l’ancienne » pour rien. Or il se trouve que dans son registre outrancier, 2 broke girls délivre une bonne rasade de rigolade. Alors bien sûr, l’humour c’est personnel, et c’est pour ça que les sitcoms sont encore plus difficiles à critiquer. Moi par exemple, je sature des gags délirants qui ne sont pas là pour construire une histoire mais juste pour dire : « oh tu as vu c’est drôle je peux faire ça ! ». Il est malheureusement loin le temps où le délire servait à la narration (Arrested development). Plus que tout j’exècre le college boy de base qui pense faire rigoler la galerie uniquement en visant un écran au paintball pendant 5 minutes (happy endings).

    Je reviens sur Ringer. Moi j’ai posé immédiatement plusieurs hypothèses quant à l’identité de la personne qui s’en est prise à Bridget. Par exemple : un coup tordu de sa sœur, qui veut se faire disparaître, ou quelqu’un qui en veut à sa sœur : son mari, son amant, sa meilleure amie jalouse, etc… J’y ai vu des possibilités. Malgré un développement peu convaincant des personnages, j’ai laissé la porte entrouverte pour lui donner une seconde chance. J’ai vu le deuxième épisode hier et je ne suis pas mécontent de l’avoir fait car j’ai enfin réussi à m’attacher un peu plus à l’héroïne.

    Pour moi ce qui t’a fait revenir, c’est l’univers. Tu le dis très bien, et je m’aperçois que je suis passé à côté de plein de subtilités dans sa reconstitution. Mais pour quelqu’un comme moi dont l’univers ne lui parle pas du tout, un changement de costume, une attitude pour servir un verre, ça me passe au-dessus de la tête, malheureusement. C’est le lot des fictions qui s’attardent sur la reconstitution, il faut non seulement être curieux, mais aussi connaître un tant soit peu l’univers pour s’y intéresser (ce qui est ton cas).

    Je t’assure que je n’avais pas de préjugés, que ce soit sur le sujet « polémique » ou « glamour ». Mais je n’ai rien vu d’intéressant dans la reconstitution. C’est comme regarder un paysage que tu découvres pour la première fois. Si au bout de 5 minutes tu n’y trouves plus rien, eh bien tu te lèves et tu continues à marcher.

    Mais poursuivons…

    Je suis le premier à dire que les comédies romantiques coréennes sont très formatées, et d’ailleurs je comprends tout à fait ton point de vue, tu recherches de nouveaux univers. Moi je recherche de l’émotion. Et je sais que dans ce domaine, les coréens sont les rois. Ils ont leur façon de faire palpiter ton cœur, de te toucher, de te faire sourire/pleurer bêtement devant ton écran, etc… Ce qui compte, ce n’est donc pas tant la structure narrative que ce qui se dégage à l’écran (d’où par exemple l’importance de cette alchimie entre acteurs). Le développement des personnages est à des années lumières de celui des fictions américaines, par exemple – pas pour rien que je m’insurge quand les américains se contentent de nous dire : ces deux là s’aiment, ou sont amis. Pourquoi ? Comment ? Un seul acte suffit à les faire devenir amis pour la vie ? ah bon, vraiment ?). Alors oui bien sûr, quand le schéma coréen est respecté à la lettre ça m’agace plus qu’autre chose. Mais il suffit parfois de quelques variations dans la formule pour s’extasier sur de nouvelles productions. Du reste, de plus en plus, les lignes bougent. Du mélo sirupeux des années 2000, bourré de flashbacks indigestes, nous sommes passés à quelque chose de plus rythmé, au ton plus doux-amer, et désormais les fictions sont plus adultes dans la description des relations humaines. Et vu la production qui s’emballe, il y a toujours de multiples projets par an qui sortent des chemins battus (et pas forcément sur le câble). Je suis frappé de voir cette évolution, car tout en conservant leur savoir-faire, ils arrivent à faire évoluer leurs mentalités. Si je peux me permettre, quelles séries coréennes as-tu vu en intégralité ? Histoire que je puisse te conseiller si d’aventure tu en as envie évidemment.

    Donc non, vraiment, ce n’est pas l’originalité seule qui conduit au verdict sur une série. C’est toujours un ensemble de choses qui mises bout à bout donnent le sourire, ou non. Après ça dépend de ce qu’on y voit : des détails, des pièces majeures, de l’émotion, des personnages avec du potentiel, une intrigue mystérieuse, la qualité des dialogues, etc…

  5. Fitz dit :

    Personnellement j’ai trouvé le pilot correct, et je ne comprends pas le lynchage massif qu’elle a subi.

    J’ai trouvé tout de même trois gros défaut.

    Le premier c’est la rapidité du meurtre. Déjà que je ne trouve pas ça vraiment folichon quand des trucs de ce genre débarque en fin de pilot ou de season premier, mais là au bout d’à peine 10 minutes, c’est brutal et presque ridicule. Et évidemment le déroulement de cette intrigue et les perspectives qu’elle offre ne sont pas très stimulantes.

    Le second défaut c’est d’avoir pris Eddie Cibrian en lead actor. Il nous ressort (mais c’est aussi la faute des scénaristes et peut être aussi du réalisateur) du Don Draper dans les tonalités, le débit de phrases, même la posture. Alors certes ça n’est pas Jon Hamm qui a inventé ce genre de personnages, mais si TPC n’est pas qu’une copie de Mad Men, son personnage l’est carrément.

    Et le dernier défaut c’est de s’éparpiller de la sorte. Soit on se concentre sur le club en lui même et on ne rajoute pas des personnages/intrigues extérieurs, soit on ne se focalise que sur Nick et Maureen. J’aurais penché sur une approche centrée sur le club (la meilleure partie concerne la vieille Bunny et la gérant) . Là on a une trop grande masse d’histoires et de personnages.

    Le programme précédent n’a pas fait beaucoup d’audience mais faut se dire aussi que les téléspectateurs Américains ingurgitent ça avec trois ou quatre coupures de pub (de trois à quatre minutes) . On peut imaginer la confusion du téléspectateur à la fin du pilot. Qu’est ce que je viens de voir ? Qui est qui, qui a fait quoi ?

    C’est le bazar et c’est pas étonnant.

  6. LL dit :

    Je serais quand même là pour encore 2/3 épisodes juste pour voir et parce que c’est pas le plus dégueu que j’ai vu depuis la rentrée mais bon sang, l’enthousiasme est un peu retombé…

    Je vois pas trop l’intérêt du meurtre. Le Playboy Club est un mythe à lui tout seul entre son ascension, sa place dans la vie des hommes et la vision qu’en ont leurs femmes, les Bunnys… Si Mad Men est pas mal centré sur les hommes, le Playboy Club aurait pu être un pendant féminin sympa ! C’est aussi ce qui va me faire revenir devant la TV pendant le 2ème épisode : on en a vu des esquisses, via le manager (bordel son nom –‘) et un peu de vie des Bunnys comme tu l’as décrit, c’est le truc que j’ai vraiment apprécié.

    Je vais pas dire tout ce que tu as dit et que les autres ont dit, on ne peut pas dire tout de suite que la série est ratée mais le pilot était trop brouillon pour moi. Ils ont voulu tout mettre en 40 mn (présentation des personnages, dégringolage de la future Bunny Mother, meurtre…) et du coup, je me suis un peu éparpillée et j’ai pas eu le temps de me concentrer et d’entrer dans l’univers.

    Personnellement, à part Carol-Lynne et le manager du club, aucun personnage ne m’a capté ! Je serais là pour le deuxième épisode et peut-être le troisième voir si ce sera un thriller ou un simple divertissement ou encore simplement pour voir si il arrive à sa placer !

    Belle critique !

  7. Nephthys dit :

    J’ai aussi regardé ce pilot (je n’ai pas beaucoup avancé pour cause de PC en rade) et j’me suis laissée porter par l’ambiance…

    Je n’ai pas vu Mad Men donc je ne peux pas comparer (et c’est tant mieux)…

    J’ai vu un docu sur Hugh Hefner qui m’a rendu sacrément curieuse concernant ce pilot. La curiosité m’a poussé à voir ce que pouvait être la vie au début du Playboy Club (désormais on sait ce que ca donne avec les télé-réalités sur les Playmates, etc)…

    Je pense continuer en espérant que l’on ne tombe pas dans un schéma trop usé des séries de grand networks américains !

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