Ici, ça a toujours été un blog sur les séries. La notion de blog m’est importante, par opposition à un site, parce que ce que je fais ici, ce que j’ai toujours fait ici depuis le début, ce n’est pas juste écrire sur les séries, c’est écrire sur la façon dont je regarde les séries, puis comment je les vois, et d’essayer de partager ça.
Mais en tous cas, j’ai évité chaque fois que je l’ai pu de faire quoi que ce soit d’impersonnel parce que, pour l’impersonnel, l’objectif et l’informatif, il y a d’autres endroits pour ça, et j’aime bien celui que je me suis trouvé à SeriesLive pour le faire, j’aime avoir d’un côté le monde de l’info, de l’observation et de la rigueur sur le site, et sur ce blog, de l’autre côté, celui de l’émotion, de la mauvaise foi et de l’insistance lourde lorsque j’ai un coup de coeur et que je ne suis pas décidée à lâcher prise tant que d’autres auront tenté d’explorer des séries qui m’ont touchée.
Sur ce blog, je peux parler de choses personnelles, parce que c’est un blog, justement, et parce que je considère qu’il est difficile de ne pas s’ouvrir quand quelque chose vous touche intimement, d’une intrigue émouvante à un souvenir d’enfance. Et la télévision, si elle offre de la matière pour des analyses froides et des études sociologiques captivantes, c’est aussi ça. C’est pour cette raison que sur ce blog, la rubrique 3615 My (So-Called) Life compte probablement parmi les plus remplies de toutes, pour chaque fois où j’ai parlé de moi au travers des séries, ou peut-être l’inverse certains jours.
Alors que l’été s’achève et qu’à compter du 1er septembre, je vais partager mon temps entre des travaux dans mon nouvel appartement, des cartons dans l’ancien, des démarches pour avoir internet le plus vite possible (je ne veux surtout pas rater les Emmy Awards, comme vous le savez), et plein d’autres choses encore, j’avoue que j’ai un peu de mal à me dire que je vais devoir prendre un « congé » forcé du blog et de son atmosphère si intime.
Ici, j’ai la sensation de pouvoir réellement parler de la façon dont je vis les choses, avec les hauts, les bas, les moments d’inspiration et les autres pendant lesquels je tâtonne dans le noir à la recherche de quelque chose qui fasse bondir mon coeur, les moments où je n’ai qu’une série en tête et ceux pendant lesquels j’ai envie de papillonner de pilote en pilote en quête d’émotions fortes, les fois où je suis furieuse à cause de la qualité déplorable d’une nouveauté ou les instants de grâce quand je découvre une perle qui commence à dater…
Je dois préparer des posts à l’avance pour le vendredi et ça me rend un peu triste ; parce que même si ce sera forcément de « vrais » posts sur ce que je pense d’une série donnée, il manquera cette spontanéité due au suivi de mes humeurs téléphagiques.
Mais en même temps, c’est bien aussi de prendre un peu de recul et de voir comment les choses ont évolué depuis que je l’ai ouvert, ce fameux blog. De voir à quel point j’étais pro-séries américaines (bien qu’occasionnellement parlant d’autres séries), puis comment j’ai hésité à évoquer les séries nippones que pourtant je regardais, comment j’ai évolué vers d’autres pays, comment je suis revenue à certains… comment j’ai découvert, aussi, des contrées télévisuellement inconnues où tout d’un coup j’ai pris un repère ou deux, suffisamment pour me réjouir de certaines nouvelles.
C’est vraiment un blog, aucun doute là-dessus. Ce n’est pas un outil pour écrire des reviews, ce n’est pas une vitrine de mon talent en espérant m’en servir comme référence, ce n’est pas un média pour parler des news, c’est, de toute évidence, un endroit qui respire en même temps que moi, qui suit mes propres expériences en la matière.
C’est une aventure, et c’est bien de se laisser souffler entre deux aventures, après tout.
Je discutais avec un collègue cet après-midi de ce que je fais sur Séries du Monde. Je lui disais que « seulement quelques centaines de personnes lisent les news chaque jour, ce que je fais n’a pas d’impact », rien de commun avec la plupart des séries US de SeriesLive (y compris quand c’est moi qui les rédige, ce qui exclut tout complexe éventuel de persécution). « Mais c’est déjà plusieurs centaines ! », s’écriait-il (il trouve que je suis toujours trop négative…), « moi quelle influence j’ai sur les gens, personne ne me lit », bah oui mais d’un autre côté tu n’écris pas, « eh bien justement ! ». Ca donne à réfléchir. Je ne l’avais pas vu comme ça. J’étais simplement sur le point de me plaindre que sur les quelques centaines de lectures, il y avait si peu de commentaires que j’avais l’impression de parfois parler dans le vide, jusqu’à ce qu’un commentaire arrive soudainement pour dévoiler que quelqu’un a tout lu ou presque, avec attention, et que ça a créé des envies téléphagiques, enfin !
Je l’ignorais mais, à cet instant ou à peu près, dans ma boîte mail, arrivait un message relatif à ce blog, qui aurait dû me donner une excellente image de ce que je fais ici. Et au contraire je me suis dit que c’était tellement étrange, car ce que je fais ici n’a rien d’important. C’est mon espace, mon terrain de jeu, mon laboratoire, mon déversoir, ce que vous voulez, mais certainement pas quelque chose d’important pour quiconque d’autre que moi. De la même façon que mon blog perso me sert à parler de ce qui me préoccupe ou me questionne dans ma vie personnelle, ce blog a ce même usage sitôt qu’il s’agit de séries (et parfois de films). Je ne fais rien d’important, je ne le fais pas pour les stats que je ne consulte même pas (je regarde uniquement les sites de provenance et les mots-clés), je ne le fais pas pour l’argent, sûrement pas pour la gloire sinon je ne tiendrais pas autant à mon anonymat, et tout ça pour quoi ? Pour que 10 personnes regardent The Yard et que 3 tentent Shinya Shokudou. Et si j’essaye de mettre de côté le fait que je suis déçue pour les gens qui ne le tentent pas, parce que moi, je sais à côté de quoi ils passent ; si j’essaye de me concentrer sur l’aspect statistique de la chose, non, ce que je fais ici n’a pas d’importance ni de grande influence.
Et ce que je fais sur SeriesLive est certainement plus lu, par contre il y a moins de retours sur l’impact ou non que ça a pu avoir.
Je devrais peut-être vouloir qu’on ME lise plus, qu’on M’écoute plus, qu’on ME suive plus. Mais je n’arrive pas à le regretter, au-delà du fait que si seulement 10 personnes ont regardé The Yard, je ne peux parler de The Yard qu’avec 10 personnes (si elles pensent à me dire qu’elles ont regardé The Yard). Je n’arrive pas à le voir en tant que « je n’ai pas plus d’influence que sur 10 personnes » pourtant. C’est peut-être un manque d’ambition, je ne sais pas. Ou peut-être que je me dis qu’être l’une des voix qui recommandent des séries à un grand nombre de personnes, ça demande plus de temps : quelques années de plus, probablement une professionnalisation… alors pourquoi se compliquer la vie aujourd’hui avec ça ? Je continue à faire ce que je fais, en essayant de faire mieux, de faire un peu plus quand j’en ai envie, et d’y mettre ce que j’ai, ni plus ni moins, et puis j’essaye de faire en sorte que, la prochaine fois, 11 personnes découvrent mon prochain coup de coeur.
Par contre ce qui m’importe, c’est que les 10 ou 11 personnes viennent raconter ici, ensuite, ce qui leur a plu ou pas dans ce que je leur ai fait découvrir, et ça c’est important parce que, vous savez, moi je sais déjà ce que j’en pense ! L’idée, c’est que d’autres m’apportent leur vision des choses à partir de ce que je propose, et dont on ne vous a pas forcément parlé ailleurs.
Quand j’ai ouvert ce blog, j’étais au chômage, je vivais dans 14m² et ma vie était bien différente de ce qu’elle est en train de devenir pendant ce mois de transition.
Pour être sincère avec vous, ce blog fait partie des rares choses de cette époque qui vont faire le voyage avec moi dans ma nouvelle vie. Parce que j’aime la liberté que j’ai ici, et parce que je veux, dans cinq autres années, pouvoir regarder le chemin parcouru. Je me demande bien où je serai à ce moment-là, quelles découvertes j’aurai faites, les horizons que j’aurai explorés, les choses qu’aujourd’hui je ne connais pas et qui seront mes coups de coeur d’alors. Ce sera une nouvelle aventure, que je vivrai parmi d’autres nouvelles aventures. Pour prendre la mesure des choses qui changent, il en faut certaines qui changent un peu moins ; j’ai l’idée d’un blog qui couvre toutes ces périodes différentes de ma vie, parce que nécessairement, mon regard change à mesure que ma vie change.
Alors voilà.
Je crois que c’est ma façon de vous dire au revoir, temporairement du moins, puisque les deux prochains vendredis, et peut-être le troisième aussi (en espérant n’avoir pas à aller jusqu’à un quatrième), il y aura des posts, mais des posts un peu hors du temps.
Des stand-alones.
…Vivement la fin du hiatus.
Bon déménagement
Juste une PETITE chose : tu as eu une grosse influence sur moi, j’ai décidé de modifier mon blog à partir du moment où tu m’as présenté The Yard parce que je voulais absolument dire tout le bien que j’en pensais^^ Tu m’influences pendant 1h chaque soir en ce moment parce que je regarde avec plaisir la saison 1 de The N°1 ladies detective agency ! Et à chaque fois que tu écris un petit billet tu m’influences forcément, même si ça n’a pas d’impact aussi direct que mes deux autres exemples.
Je ne compte pas pour 10 personnes mais il n’y a que depuis cette année (depuis le début du blog remarque) que deux personnes arrivent véritablement à jouer sur ce que je regarde et c’est toi et Livia et je crois qu’avant, ça n’était jamais arrivé. La plupart des autres blogs que je suis (j’en suis peu) regardent plus ou moins la même chose que moi mais critiquent avec un oeil différent donc c’est tout aussi agréable. Mais comme je connais ce qu’elles/ils regardent, ça ne m’influence pas^^
Vu les visionnages chargés que je me fais, j’ai pas le temps de tout voir ce que tu proposes et de toute façon, je suis pas aussi voyageuse à ce niveau-là, je pense. Mais vous êtes véritablement celles qui me filent un coup de pied au cul de temps en temps pour ouvrir mes yeux loin des séries qu’on connaît tous pour découvrir une petite perle. Et je ne l’ai pas encore regretté !
J’appelle ça une belle influence et ce blog est une très belle idée. Au final, ça se fait naturellement, en toute légèreté et sans empiéter au préalable sur ce que je pourrais en penser !
Alors bon déménagement encore et reviens vite !
PS : Je suis bien plus ton travail ici que sur le SeriesLive (le côté inscription…) mais tu as mis le doigt dessus > Approche différente^^
Merci pour l’invitation
Il y a encore quatre mois, j’ignorais tout de toi. Et puis une nuit, me voilà m’aventurant sur SériesLive pour y cocher mes derniers épisodes visionnés, fonction principale pour laquelle je m’y étais inscrit voilà quelque temps.
Et je constate, à ma grande surprise – moi qui n’ai jamais commenté le moindre article, posté le moindre message sur les forums du site, jamais fait le moindre effort pour aller à la rencontre des autres utilisateurs du site, si ce n’est de renseigner mes favoris – bref, voilà que je trouve dans ma messagerie une invitation à devenir ami d’une certaine ladyteruki.
En consultant ton profil avant d’accepter la demande, je constate que tu fais partie de l’équipe du site, et en parcourant la page dédiée à celle-ci, je découvre que tu présentes le SériesLiveShow, podcast du site que je n’ai jusqu’alors jamais pris le temps d’écouter, puisque la caractéristique commune à toutes mes visites sur le site jusque là est leur extrême brièveté.
Intrigué, je me décide enfin à écouter la première émission du SériesLiveShow fin mai, une fois sûr et certain que la saison écoulée, je ne vais pas tomber sur un spoiler malvenu sur une série dans laquelle j’ai du retard (celles-ci sont hélas bien trop nombreuses à mon goût)…
Et j’ai enchaîné avec les trois émissions suivantes dans la soirée et en l’espace d’un mois, j’avais tout rattrapé (j’avoue que j’ai perdu une bonne demi-heure à chercher l’émission 1×07, qui n’avait jamais été diffusée).
Je ne sais plus si c’était dans l’un des premiers numéros, mais ce dont je suis certain, c’est que c’est au cours de l’émission que ton blog a été mentionné, ce qui m’a dirigé vers mon ami Google avant d’atterir ici fin juin-début juillet.
Et dès que je suis arrivé, je me suis senti bien sur ce blog : enfin je découvrais un lieu où il était question de séries diverses et variées, de toutes les époques et même de toutes les origines – alors que l’étendue de mes connaissances en la matière, que j’estime relativement respectable comparée à celle de la majeure partie de mon entourage, se limite faute de temps aux productions anglophones. Et tout ça finement analysé, scruté, décortiqué sous tous les angles, avec beaucoup de réflexion, une bonne dose d’humour et à l’occasion un soupçon de mauvaise foi parce qu’il n’y est pas question de se prendre au sérieux et de penser détenir la vérité absolue sur quoi que ce soit.
Bref, j’ai passé des heures et des heures à parcourir ton blog ces deux derniers mois, en me demandant pourquoi je n’avais pas fait plus tôt l’effort de bien fouiller pour l’extirper de la masse des dizaines de blogs qui se contentent de trois phrases et une douzaine de photos quand il s’agit d’évoquer les séries télévisées. Finalement, c’est peut-être plus une bonne chose qu’une mauvaise – ça m’aura permis de plonger dans tes écrits et d’appréhender ton style au fur et à mesure de mes détours par les différentes rubriques – une sorte de rattrapage accéléré, en somme.
Je ne partage bien entendu pas toujours tes opinions – tu es parfois bien moins indulgente que moi, mais je sais que je suis vraiment bon public – mais je les respecte et j’admire l’éclectisme dont tu fais preuve en nous présentant des productions dont je n’aurais probablement jamais entendu parler si je ne lisais pas tes billets. Je ne pense pas encore m’aventurer à la découverte des productions asiatiques, mais je te remercie notamment de m’avoir fait découvrir The Yard, incontestablement l’une des perles de l’année.
Même si je ne commente qu’assez rarement tes écrits, c’est toujours avec beaucoup d’intérêt que je les lis, voyageant grâce à eux vers des pays dont j’ignore tout, y trouvant souvent matière à réfléchir sur ma propre relation aux séries que je suis. Je ne sais pas ce qui a fait dans mon profil sur SériesLive que tu as eu envie de m’envoyer cette invitation, mais ce petit clic de ta part a ensoleillé mon été, et je t’en remercie grandement.
Bon déménagement et reviens-nous vite !
Suivi
C’est marrant que tu livres ce post. Je t’explique.
Il y’a quelques jours, un mois tout au plus, je me refaisais un petit épisode de West Wing comme ça m’arrive de temps en temps…
Et puis de fil en aiguille, comme j’adore, j’ai voulu savoir ce que les gens en pensaient. Du coup, je suis tombé sur Mytéléisrich qui en faisait un article.
Sous cet article, y’avait un autre article qui parlait de The Yard et là j’ai lu ton nom.
Je clique et je tombe sur ce blog. Et là je découvre un univers (j’entends par là un vaste truc qu’il est difficle de maitriser mais qu’on aimerait découvrir dans les moindres recoins. Sache que depuis je parcours, découvre, m’intéresse… Depuis j’ai commencé pleins de trucs, tenté d’en trouver d’autres (impossible de mettre la main sur The Yard…………) et lu tes comments sur des trucs que j’aimais (ou pas).
Il est bien ton blog. Effectivement, il a cette qualité de n’être pas lisse. Tu livres tes avis bruts: on les prends ou on les prends pas mais ça crée le débat et c’est cool. D’ailleurs je me suis bien marré en lisant ta bafouille.
Alors même si y’a que dix personnes qui lisent, onze avec moi, ce serait bien de pas lâcher…
Et promis, même si ça me paraît encore quelque chose d’étrange, je vais essayer de me faire un ou deux pilote nippons!
orth
Oula les fautes d’orthographes… Bon, désolé. Bon déménagement en tous cas!
Je voulais dire certaines choses, et puis à quoi bon, les commentaires du dessus valent bien plus que de longs discours.
tu peux être fière de toi, car je suis sûr que tu as transformé beaucoup de seriephiles. Oui, beaucoup plus que tu ne crois.
Je te souhaite une très rapide installation pour la suite de tes aventures (en live et pourquoi pas devant les emmys !)
Ben ben tu peux rajouter Death Valley, dans la case grosse influence…
A mon tour je m’ajoute aux dix, avec deux mois de retard et beaucoup moins de mots que les précédents intervenants : c’est grâce à toi (et pour le moment uniquement à toi, cette série paraît invisible…) que je suis devenu fan de The Yard.