Attendez-vous d’une dramédie :
1/ qu’elle possède un concept absolument dément et totalement inédit
2/ qu’elle mette en valeur des acteurs super-connus
3/ qu’elle montre des personnages sympathiques sous des angles variés et fasse passer un bon moment
Si vous avez répondu 3 à cette question, alors vous gagnez le droit d’essayer Nothing Trivial, la série néo-zélandaise qui a commencé hier soir et qui, si elle ne réussit pas à correspondre au 1, et aurait du mal pour nous autres spectateurs français à valider le 2, a tout de même beaucoup de charme.
Mais évidemment, mon regard était forcément biaisé : quand j’ai su qu’il serait question de pop quiz, j’étais conquise. Je raffole de ce genre de jeux et manque cruellement d’occasions de m’y adonner. Par contre j’ignorais complètement qu’il existait des « pub quiz » (à part dans Better With You mais j’avoue que l’intrigue sur le base ball m’avait un peu endormie ce jour-là), et ma curiosité est d’autant plus piquée.
Alors c’est vrai, Nothing Trivial n’est pas vraiment bluffante. Partir du principe que les 5 personnages principaux vont se retrouver toutes les semaines dans un bar pour tester leur culture générale et, au passage, parler de leur vie privée, ne se traduit pas de façon hautement conceptuelle. Par exemple je m’attendais à ce que la série se passe intégralement dans le bar, ce qui aurait été franchement original, et au lieu de ça l’épisode est bourré de flashbacks. Certes ces flashbacks n’ont rien d’irritant comme ils peuvent l’être dans d’autres séries, mais c’est pas l’idée du siècle, du coup. Par contre c’est vrai que ça met une bonne ambiance et qu’au moins les personnages ne se retrouvent pas juste pour picoler, il y a quelque chose derrière leurs retrouvailes hebdomadaires qui, à défaut de provoquer une série renversante, permet de lui donner sa propre personnalité.
De la même façon, les personnages ne sont rien qu’on n’ait déjà vu avant. Il y a le type que sa femme quitte, celle qui divorce, celle qui a 40 ans et n’a toujours personne, la petite chose fragile qui sort d’une rupture avec un type étouffant, et un célibataire endurci. Là encore, rien d’absolument palpitant à première vue. Sauf que les acteurs incarnent vraiment leur personnage avec beaucoup d’intelligence. Là où Catherine aurait pu passer pour une insupportable frigide snob et distante, on obtient une femme toute en nuances et pleine de charme, avare de ses mots et pas nécessairement habituée à avoir une vie sociale, mais en tous cas vraiment attachante. Le seul personnage encore en retrait est celui d’Emma, qui pour l’instant est trop timide (et un peu benet) pour se faire remarquer, mais à coup sûr ça pourra se faire par la suite.
En un peu moins de trois quarts d’heure, Nothing Trivial propose avant tout de nous donner l’impression de partager un moment avec cette bande, rien de plus, rien de moins. C’est quelque chose que Go Girls proposait déjà, d’ailleurs, à sa façon, et j’ai un peu le sentiment que c’est assez récurrent chez les dramédies néo-zélandaises, mais on en reparlera quand j’en aurai testé un peu plus. En tous cas il n’y a pas d’autre ambition que d’être une série chaleureuse qu’on a envie de suivre pour ses personnages, et, en ce qui me concerne, pour me tester aussi en matière de littérature, cinéma ou histoire, au passage. Mais d’un autre côté, le pilote n’a strictement rien à se reprocher.
Rien de tout cela ne fera entrer Nothing Trivial dans les annales de la télévision. Mais l’épisode propose un moment plein de charme, d’énergie et de divertissement. Eh, c’est pas un gros mot, après tout.
« C’est quelque chose que Go Girls proposait déjà, d’ailleurs, à sa façon, et j’ai un peu le sentiment que c’est assez récurrent chez les dramédies néo-zélandaises »
–> C’est la réflexion que je me faisais, mais en même temps, ce sont aussi toujours les mêmes auteurs qu’on croise, par conséquent, j’ai l’impression que c’est une conséquence du cadre assez restreint de cette industrie qui fait qu’elle finit par se confondre avec ses quelques auteurs. L’union donne sa marque de fabrique.
A l’exception notable de This is not my life, toutes les séries nzl que j’ai testées avaient ce même parfum. Même The Almighty Johnsons qui pouvait a priori plutôt donner l’impression de s’en éloigner en raison de sa dimension fantastique avait cette tonalité.
Merci pour cet article et la découverte ! Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai une affection particulière pour la Nouvelle-Zélande de ce côté du globe.
Tu fais bien de le souligner. Mais d’un autre côté, ce n’est pas un sentiment que j’ai avec des auteurs d’autres pays ; je vais prendre un exemple bidon parce que c’est évidemment extrême, mais entre deux séries de Ryan Murphy, je ne trouve pas le même ressenti final en tant que spectatrice ; je retrouve un style, c’est évident, mais à l’issue d’une série signée par lui, je n’ai pas le sentiment de vivre dans le même univers pour autant. Et c’est vrai d’autres plus constants, comme Kelley mettons. Il y a un style, mais jamais de la vie je ne ressentirais la même chose après avoir vu Ally McBeal, The Practice, Boston Public ou Harry’s Law.
J’ajoute aux auteurs qu’on retrouve souvent, les acteurs qu’on retrouve souvent. Je n’ai pas vu beaucoup de séries NZ (surtout en comparaison avec l’Australie que je tiens en plus haute affection et suis de plus près), mais même sans voir certaines séries et en me contentant de lire mes news quasi-quotidiennement, j’ai l’impression de toujours lire les mêmes noms !
J’avais déjà entendu parler des pub quiz (dans un roman quelconque) et avait trouvé l’idée intéressante, mais je croyais que ça n’existait qu’en Grande-Bretagne – le livre se passait à Londres. Moi-même adepte des quiz de toutes sortes, j’avais regretté qu’il n’en existe pas en France ^^
Bref, moi, je répondrais un mélange de 1 et de 3 à ta question. Ce qui me pousserait bien à donner sa chance à cette série. D’autant que ce serait ma première fois en Nouvelle-Zélande et que le personnage de Catherine me rappelle quelqu’un, je ne sais pas pourquoi xD – en tout cas ce que tu en racontes.
À découvrir, donc.