Tant de pilotes à évoquer, et si peu de temps pour le faire… Alors tragiquement, je me dis que je vais commencer par ceux sur lesquels j’ai le moins de compliments à formuler, et j’en arrive au point où je vous parle de Single Ladies plutôt que de Love Bites. Oui, tragique, le terme n’est pas exagéré.
Du coup, me voilà aujourd’hui à vous parler du pilote d’Almost Heroes, alors que ça fait presque un mois qu’il a été diffusé. On s’en sort pas.
Et je n’ai même pas que du bien à en dire…
C’est que, avec son univers de geeks et de losers, Almost Heroes semble arriver après la bataille. Les amateurs de comics et de science-fiction, on a l’impression d’en avoir fait le tour à présent. Bien-sûr, il y a de bonnes idées (la scène entièrement jouée par des figurines en est une), mais l’épisode a toutes les peines du monde à ne pas donner l’impression de courir après une pseudo-mode qui appartient déjà au passé.
Ça manque terriblement d’originalité, pour une série qui débarque après tout le monde. On aurait voulu un regard original sur la question (que la série australienne Outland, si elle finit par être diffusée, pourra peut-être nous procurer, d’ailleurs), un angle, quelque chose, mais on en est toujours au même stade, celui où le geek n’est pas méchant, mais un peu idiot, il n’a jamais su grandir mais il est attendrissant, etc… Mais on l’a vue cent fois cette histoire ! D’accord, peut-être pas cent fois. Mais une bonne douzaine ! En tous cas c’est l’impression qu’on a et, si Almost Heroes voulait bien se donner la peine, on pourrait avoir un peu de fraîcheur dans l’éternel thème du geek-loser qui n’a rien fait de sa vie mais que le spectateur observe tout de même avec bienveillance.
Il y aurait aussi du mal à dire des personnages secondaires : le méchant patron du magasin de sport (parce que le sport, c’est pour les méchants, évidemment), la jolie gérante un peu « out of his league » dont bien-sûr le héros va gentillement s’enticher, la petite grosse qui voudrait impressionner le garçon de ses rêves mais qui continuera d’être la bonne copine, etc… Sérieusement ? On va vraiment avoir droit à la totale ?
Et puis, vient le moment où je me mets, mais alors vraiment, en colère. Comme vous le savez peut-être, je suis en pleine intégrale de Roseanne en ce moment (saison 6), et les histoires d’argent, j’en vois défiler pas mal depuis que je me suis mise sur la série. Et ça me tue de voir qu’une comédie comme Almost Heroes est incapable de gérer ces questions qu’elle a pourtant soulevées elle-même : il manque 8000 dollars ? Pas de problème, on n’a qu’à, faut qu’on, il suffit de, et pouf ! 8000 dollars réglés en bonne et due forme avant la fin de l’épisode ! Comment est-on supposés s’intéresser aux déboires des personnages quand les scénaristes eux-mêmes les traitent par-dessus la jambe ? C’est honteux.
Au final, de comédie correcte et presque divertissante sur le début, on passe rapidement à une grosse impression de foutage de gueule. Almost Heroes se donne du mal pour ne pas en foutre une rame.
C’est la définition de loser, je crois.