Démotivée, mais pas inactive. Depuis l’annonce de l’espacement de mes activités, je n’ai pas chômé : entre la première saison de The Practice (initiée, comme vous le savez, plus tôt la semaine dernière), et une intégrale de Modern Family en quatre jours (oui, je sais, ça m’a étonnée au moins autant que vous, si vous me le demandez en commentaire, je vous dirai comment c’est possible), on ne peut pas dire que j’aie manqué d’occupations téléphagiques.
Mais aujourd’hui je ne vais pas vous parler de ces séries récentes, parce qu’aujourd’hui, j’ai eu un coup de cœur pour une série que je n’ai jamais vue. Ce sont des choses qui arrivent.
Tout a commencé alors que j’écumais la base de données de Wikipedia afin de trouver des titres de séries ayant débuté en 1965. Une lubie. L’envie, certainement, d’essayer de me lancer dans le visionnage d’une vieille série, ce qui, avec mes aventures internationales, ne m’est pas arrivé depuis quelques mois. Bref, une idée comme ça, imprévisible, et qui n’a eu comme seule conséquence que de m’interroger sur les pitches qu’on pouvait trouver cette année-là.
J’étais donc en train de trouver qu’il y avait quand même une majorité de séries « bon enfant », « tous publics » ou encore « classiques », en un mot, pas forcément affriolantes sur le seul plan du pitch, quand soudain me voilà à cliquer sur la page de Run for your life.
Et moi de tomber en pâmoison devant ce résumé comme conçu pour me faire rêver. Jugez plutôt : quand son médecin lui annonce qu’il ne lui reste plus qu’un an ou deux à vivre, l’avocat Paul Bryan décide de partir à l’aventure et de profiter de ses derniers jours en faisant tout un tas de choses qu’il souhaite accomplir avant de mourir.
De toute évidence, il ne s’agit pas d’une comédie (quoique, bon, je ne serais pas fermée à ce genre de sujet en comédie, je suis bien capable de suivre une comédie sur une alcoolique à la dérive… ou une autre sur une cancéreuse), mais bien d’une véritable série dramatique, dans le sens le plus strict du terme. Et pourtant, outre un concept riche permettant énormément de choses, c’est aussi une belle idée, non ?
Ce qui a fini de m’achever, c’est qu’en poussant mes recherches juste un peu, je suis tombée sur des répliques, comme celle ouvrant le générique : « Guess I’ll try to squeeze 30 years in a year… or two ». Et alors là, comment vous dire ? J’ai fondu.
J’ai fondu, mais à l’émotion téléphagique a très vide succédé une autre émotion : une vive colère. Ça doit être mon truc en ce moment, je suppose.
Parce qu’il s’avère que Run for your life, qui apparemment a été diffusée par l’ORTF (…oui, l’ORTF) sous le titre de Match contre la vie en 1969, et même pas en intégralité, n’a depuis jamais été rediffusée en France. Donc non seulement vous et moi n’étions pas nés lorsque la séries a été lancée, mais vous et moi n’avons jamais eu l’occasion, de notre vivant, de voir la série non plus depuis.
Sur ce blog, j’ai déjà maudit, pèle-mêle, les problèmes suivants :
– l’impossibilité de voir une série être diffusée correctement de façon à la suivre de bout en bout (et d’ailleurs The Practice est tristement parlant à ce sujet)
– l’impossibilité de voir une série être diffusée en France dans des délais raisonnables, ce qui fait de The Good Wife un cumulard vu le point soulevé ci-dessus
– l’impossibilité de revoir une série peu connue n’ayant pourtant pas plus de 10 ou 15 ans
– l’impossibilité d’accéder à des séries étrangères parce que les fansubs ne suivent pas
– l’impossibilité d’entendre parler des fictions des nombreux pays étrangers, comme ça c’est réglé, inutile d’être curieux, vous vous faites du mal
– et, pour finir cette liste non-exhaustive, l’impossibilité d’entendre parler correctement des fictions de certains pays étrangers, parce qu’il s’agirait pas non plus de vous donner les outils pour vous ouvrir sur le monde téléphagique
Bon, j’ai donc beaucoup râlé, c’est un fait. Et quelque part dans les posts dont je ne me souviens pas aussi bien, il doit y avoir un plaidoyer pour l’édition DVD décente de séries moins populaires… ah ça y est, je l’ai retrouvé.
Ajoutons-y donc aussi, désormais, un laïus sur le fait qu’il y a certaines séries, jugées trop anciennes, qu’on ne nous permet pas de découvrir parce qu’on n’a pas à être curieux, manquerait plus que ça. Je sais bien qu’on parle d’un marché de niche et pas franchement d’un phénomène qui ne demande qu’à remplir les poches des diffuseurs et/ou distributeurs, mais nom d’un chien, lequel parmi vous va se piquer en premier de proposer un Hulu à la française pour des séries qui ne sont plus rediffusées ou ne l’ont jamais été, ou, sans aller si loin, une simple rediff en nocturne pour des séries des années 60 et 70 ? Chais pas, ça fait bien 10 ans que les rediffs de Série Club semblent sempiternellement être les mêmes ! Bon, je suis de mauvaise foi, je n’ai plus Série Club, mais si j’apprenais que la chaîne se lançait dans un projet de ce genre pour participer à la culture série, j’y penserais quand même à deux fois, plutôt que voir que ce sont encore et toujours les mêmes vieux sitcoms français qui constituent l’essentiel de ses grilles en heure creuse…
Et même, vous savez quoi ? Si les chaînes ont peur de pas rentrer dans leurs frais en se lançant dans une diffusion ou une autre… bah juste lâcher gentillement les droits dans le monde magique de l’internet et laisser les fichiers se faire cagouler par les 10 pèlerins que ça intéresserait, je pense que ça serait un beau geste, quoi.
Tout ce que je voulais, cette semaine, en dépit des 38 épisodes de Modern Family en quatre jours, de la saison (et un peu plus, en fait : j’ai entamé la deuxième) de The Practice, de l’attachement grandissant pour Harry’s Law et Fairly Legal, et des pilotes comme Mr Sunshine ou Traffic Light, c’était avoir une chance de voir un épisode de Run for your life.
Voilà, c’était mon coup de gueule du jour. La prochaine fois, on parlera des chaînes françaises qui ne savent pas profiter de la popularité d’un acteur pour ressortir des cartons leurs vieilles séries, comme pour Cœurs Rebelles lors de la sortie de Star Wars ou La Famille Green alors que Anne Hathaway ET Jesse Eisenberg ont tous les deux le vent en poupe.
– l’impossibilité d’accéder à des séries étrangères parce que les fansubs ne suivent pas
Se plaindre parce que des gens qui bossent bénévolement n’en font pas assez je trouve ça assez maladroit.
En lisant le post dans le lien, tu verras que c’est évidemment un peu plus compliqué que ça. Cependant, désolée, mais quand tu vois qu’il y a certaines séries pour lesquelles il y a deux, voire trois teams, et que d’autres séries ne sont sous-titrées par personne, tu admettras qu’il y a de quoi être franchement frustré.
J’ai l’impression que l’ouverture sur le monde ne fait que nous rendre encore plus frustrée…
Remarque, un monde sans frustration serait un monde où nous n’aurions plus aucun désir à assouvir… Ca ferait presque peur…
Cela étant dit… Bah ouais, je soutiens ce message… Et la proposition du Hulu ou machin dans le genre… Mais allez, ça arrivera bien, hein… (J’suis du genre positif !). Il y a bien des sériephiles charitables qui se glisseront dans les rouages à un moment donné et qui partageront leurs trésors… Mais si, mais si, il faut y croire…