Secret diary of a cinephile : the year in review

31 décembre 2010 à 18:03

Cela fait donc un an. Un an que j’ai commencé à sérieusement regarder des films. Ce n’était pas du tout acquis à la base…

Jusque là, le cinéma ne m’attirait pas et j’en disais au moins autant de mal que, mettons, les acteurs français en général. C’est dire. Je ne concevais pas trop comment on pouvait espérer grand’chose de la part d’un film qui possède moins de 2h (bien souvent moins) pour poser, développer et approfondir son histoire. Et puis j’avais l’impression que c’étaient toujours les mêmes sujets qui revenaient encore et encore.
Mais je me suis donc soignée et voici le bilan de cette folle aventure, pour moi totalement nouvelle.

Il faut le dire, jusque là les quelques films que je voyais suivaient deux schémas : soit je tombais dessus par hasard à la télé ou sur internet, soit quelqu’un dans mon entourage m’embarquait. Une approche plutôt subie ou, au mieux, due au hasard, que quoi que ce soit d’autre.
Alors du coup, les règles du jeu étaient le suivantes : pour qu’un film soit comptabilisé dans le Secret Diary of a Cinephile, il fallait que…
– j’aie regardé le film en intégralité
– j’aie découvert le film en 2010
– je n’aie jamais vu le film auparavant
– j’aie fait la démarche personnelle de voir ce film

Mais d’abord et avant tout, LE chiffre de l’année : 95. C’est le nombre de films que je n’avais jamais vus avant et que j’ai donc découverts cette année.
N’ont pas été comptabilisés dans ce total, comme convenu, les films que je connaissais déjà et que j’ai revus cette année (West Side Story dans un cinéma parisien bien avisé, The Fall chez moi au chaud, Harold & Maude, etc…), et bien-sûr, si j’ai vu l’un de ces films plusieurs fois, je ne l’ai compté qu’une fois tout de même. J’ignore si ce chiffre est élevé ou pas, au bout du compte, mais ce n’est pas ça l’important. Si mes calculs sont exacts, ça veut dire que j’ai découvert un film environ tous les 3 jours, ce qui est pas mal, cela dit. Après, c’est sûr qu’il y a eu des hauts et bas. J’ai eu une année chargée téléphagiquement et, par exemple cet été, je n’ai pas eu du temps pour tout. On se retrouve donc avec une répartition assez inégale des découvertes :

– Janvier :

– Février :



– Mars :

– Avril :

– Mai :

– Juin :

– Juillet :

Rien.

– Août :



– Septembre :

– Octobre :

– Novembre :

Rien.

– Décembre :

On peut essayer de s’interroger sur le modus operandi mais je ne pense pas qu’il y en ait réellement un. Souvent, j’ai regardé un film parce qu’il était là, à portée de cagoule, sans prendre garde au reste : pitch, casting, année de sortie… voir même sortie en France (j’ai regardé quelques uns d’entre eux avant leur arrivée sur les écrans français, ahem…). D’ailleurs sur ces 95 films, seul Nine a été vu au cinéma (mais deux fois).
Certes, il y a eu une sorte de cycle animation au tout début et à la fin de l’année (comme quoi je dois être conditionnée !), et j’avais esquissé un cycle « science-fiction/dystopies » qui n’a pas vraiment survécu au-delà du mois de janvier mais a été très fourni tout de même. En mai, pour des raisons personnelles abordées alors, la mort et la maladie étaient très présentes également, ainsi que les comportements addictifs. En-dehors de ça, c’est le bazar, et très franchement je trouve ça tout aussi bien. J’ai vraiment pu tenter des tas de genres très différents, sautant de l’un à l’autre sans chercher absolument à retrouver ce que j’avais ressenti avec le film précédent. Il me semble que c’était quand même la meilleure façon de faire des découvertes.

Alors, passés les statistiques, qu’est-il ressorti de cette aventure ?

Eh bien d’abord, même si de temps à autres j’ai encore eu du mal, tenir devant un film de 2h sans prier pour que les coupures pub me libèrent, ça s’apprend. Et ça devient un peu moins pénible avec le temps. L’air de rien, pour quelqu’un qui n’avait jusque là qu’un régime téléphagique, c’est important.

Et puis bien-sûr, il y a des genres qui me plaisent plus que d’autres, finalement. J’ai appris que dans le domaine des comédies, j’étais très difficile. Les succès publics que j’ai tentés m’ont rarement plu, voir carrément ennuyée. Pire encore, les comédies romantiques sont certainement le plus grand obstacle auquel je me sois heurtée : c’est simplement insupportable ! Est-ce que je n’ai pas essayé les bonnes, ou bien est-ce que tout simplement ce n’est pas fait pour moi ? Un peu des deux sans doute mais, la vache, il va falloir me convaincre pour regarder un film de ce genre à nouveau maintenant que je vois à quoi je dois m’attendre. C’est convenu, pénible, et le terme comédie est largement exagéré parce que ce n’est simplement pas drôle. Il n’y a sans doute pas de remède à cette allergie que j’ai développée cette année, tant pis, je poursuivrai donc mon existence en évitant soigneusement les comédies romantiques. Quelque chose me dit que mon entourage masculin m’en remerciera, par contre.

Pour les besoins de la démonstration, j’ai décidé d’essayer de sélectionner un petit palmarès parmi ces films.

Teruki d’Or du film qui me rend toute nostalgique alors que, rappel, je l’ai découvert cette année

Teruki d’Or du film tellement bien que j’ai fait chier tout mon entourage avec pendant des semaines après l’avoir vu

Teruki d’Or du film dont, si c’est pas trop demander, je voudrais bien voir la suite rapidement, merci d’avance

Teruki d’Or du film dont j’ai pas vu toutes les scènes parce que, vraiment, là je pouvais plus regarder sans hurler

Teruki d’Or du film qu’on veut pas avouer avoir aimé, mais qu’on est quand même bien content d’avoir vu

Teruki d’Or du film dont le DVD aurait intérêt à être vendu avec une boîte de paracétamol collector

Teruki d’Or du film pour lequel j’aurais certainement pas voulu avoir payé une place pour le voir

Teruki d’Or du film qui avait bien commencé mais qui a loupé le virage et a fini aux urgences

Teruki d’Or du film qui s’annonçait comme franchement nul, et qui a été à la hauteur de mes espérances

Teruki d’Or du film qui aurait été bien avec d’autres acteurs, mais pas de bol c’était ceux-là

Teruki d’Or du film qui aurait été, mais alors, super mega bien, s’il y avait eu un scénario

Teruki d’Or du film qui m’a donné des crampes au ventre à force de rire, bon pas à ce point mais presque

Teruki d’Or du film qui voudrait bien qu’on en dise du bien mais qui veut pas trop se donner du mal pour ça

Teruki d’Or du film que j’aurais pas regardé si j’avais cru en mon instinct, et faut se fier à son instinct

Teruki d’Or du film dont j’avais beaucoup entendu parler, et finalement j’ai eu bien fait de suivre le mouvement

Teruki d’Or du film dont j’avais jamais entendu parler, mais que j’ai
regardé quand même et je ne le regrette pas

Teruki d’Or du film que je suis bien contente qu’on m’ait recommandé

Teruki d’Or du film dérangeant qui m’a laissée nauséeuse pendant
plusieurs jours ensuite

Voilà, c’était quand même un sacré défi. On n’en fera plus des comme ça… pas ici du moins. Ces 95 premiers films, regardés volontairement et en intégralité, avec curiosité et même avidité, parfois, ils resteront les 95 films que j’ai testés pendant une année où j’ai voulu me pousser plus loin. Ils ne sont évidemment pas les 95 premiers films que j’ai vus de ma vie, mais ils marquent un tournant. Après eux, chaque découverte sera une aventure, évidemment, mais ne sera plus jamais cette palpitante aventure d’un an à la découverte de l’inconnu.

Alors, le Secret Diary of a Cinephile… il ferme ?
Je me suis posé la question : stop ou encore ? L’intérêt du défi, c’était quand même d’avoir un début et une fin, pour ne pas se laisser aller et attendre que ça passe. Je n’aurais pas spontanément regardé autant de films en un an si je n’avais pas eu ce défi. Et avoir cette page sur laquelle consigner chaque visionnage m’a encouragée à essayer de varier les plaisirs, de reprendre quand j’avais un peu freiné, etc.

Aussi il serait bon de ne pas tout arrêter d’un coup. Mais d’un autre côté, cela deviendra très exactement un journal de mes visionnages, et plus un journal de mes découvertes. Non, mais assurément, le Secret Diary of a Cinephile ne ferme pas, mais il sera différent, en 2011. J’espère que de temps en temps vous y glisserez un œil… même si, faute de réactions de votre part, j’ignore si vous avez suivi mon aventure cette année. Dans tous les cas, je me suis vraiment amusée.

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13 commentaires

  1. Jo dit :

    J’attends Secret Diary of a Cinephile, saison 2.

  2. Enak dit :

    Super

    C’est super, t’as vraiment ratissé large en plus (Marmaduke faut le fait quand même). Content de voir que pour Easy A, The invention of lying (quel génie ce Ricky) et Zombieland, on est les même goûts.

    Ça manque peut-être un peu de films d’horreurs mais bon s’il fallait te donner une note à la fin de ton défi je te mettrai un 18/20 .

    Tiens, une vidéo super bien faite de 6 minutes qui regroupent 270 films de 2010. On va voir si t’en reconnais beaucoup.

    http://www.koreus.com/video/filmography-2010.html

  3. ladyteruki dit :

    Juste incroyable, cette video. J’ai reconnu plus de films que je ne le pensais (je n’en ai pas vu tant que ça sortis cette année en plus). Merci beaucoup.

  4. Nakayomi dit :

    95 films, c’est ce que je dois visionner sur une période de… dix ans à peu près… (Bah quand même… Bon, en gros, je sais pas, je fais pas de calcul, mais si j’en suis à 20 films visionnés -en comptant même les rediff’- je pense que ce serait déjà beaucoup).

    Mais cette année 2010, je me suis fait pas mal de ciné pour le coup.

    Après, y’a beaucoup de trucs dont j’ai pas entendu parler la plupart du temps (pour Brokeback Mountain, c’est assez particulier…)

  5. Eclair dit :

    Rhoo, mais on peut être un mâle et apprécier les comédies romantiques (j’en suis la preuve vivante). Mais je te l’accorde, ça fait très longtemps que j’ai pas vu de comédie romantique américaine réussie. Aimant bien Ed Zwick, peut-être que j’irai voir Love et autres drogues, mais bon je suis devenu allergique aux blagues de sexe dans les comédies soi-disant romantiques…

  6. HarryTuttle dit :

    C’était super Tanpopo! Merci pour la recommandation.
    Si c’est l’humour absurde que tu as aimé dans Tanpopo, tu pourrais aussi aimer les comédies de Kitano Takeshi (Kikujiro par exemple).

  7. HarryTuttle dit :

    Alors parmi ceux que j’ai beaucoup aimé : Wall-E, Ratatouille, V for Vendetta, Rachel Getting Married, The Invention of Lying, Paris je t’aime.

    J’ai pas tout vu, mais y’a mieux hors d’Hollywood et aussi en cherchant dans le passé.

    Je te recommandais des mini-séries de cinéastes faits pour la TV. Un autre pont entre les séries et le cinéma pourrait être de regarder tous les sequels d’une franchise, ou tous les remakes d’une même pièce/roman/film, ou les trilogies/tétralogies (y’en a pas mal). Tu y retrouves des persos récurrants, avec des histoires racontées différement, des styles différents, et surtout le même film tourné dans des langues différentes. Ca peut être amusant comme expérimentation.

    Les omnibus aussi (comme Paris Je t’aime) avec plusieurs réalisateurs qui font un court métrage pour le même film.

    Je sais pas, j’essaie de trouver des passerelles pour t’attirer vers le ciné. Ne te laisse pas dégouter par le Hollywood d’aujourd’hui. Il faut aller chercher l’age classique d’Hollywood (années 40-50), ou bien le cinéma étranger.

    Je pense aussi à OZU Yasujiro, un génie, qui a tourné une série de films avec des titres de saisons, qui parlent toujours de la famille japonaise d’après guerre : Début d’été, Le goût du riz au thé vert, Tokyo Monogatari, Printemps précoce, Crépuscule à Tokyo, Fleurs d’equinoxe, Ohayo, Fin d’automne, Dernier Caprice, Le Gout du saké. Tout est génial : la photo, les personages, l’histoire, la mise en scène.

    Y’a aussi les séries muettes des premiers temps. Par exemple Fantomas (1913) ou Les Vampires (1915) de Louis Feuillade, qui sont très réputées.

    Si tu veux donner une dernière chance au genre « comédie romantique », il faut que tu voies celles avec Audrey Hepburn : Two for the Road; Funny Face; Roman Holidays; My Fair Lady… au choix. Si ça te plait toujours pas, alors c’est définitif

  8. HarryTuttle dit :

    Continuant dans le fil cinéma…

    Par « alternatif », je voulais dire « pas mainstream », plus expérimental avec la structure narrative, indé aussi.

    Si tu as du mal à choisir, comment je peux t’aider? Dis-moi quel genre tu aimes, quelle histoire, quels persos… et je te trouve un film sur mesure, satisfaite ou remboursée.
    Je croyais que c’était la longueur d’un marathon de saison que tu préférais, alors j’avais mis des films super long! lol mais si tu n’as pas de temps pour le cinéma, je vais tapper dans les court-métrages

  9. ladyteruki dit :

    Le problème c’est qu’en matière de cinéma je n’ai pas de goûts très arrêtés. Les films qui m’ont plu, je suppose, sont plutôt des drames, mais le drame-pour-le-drame me met sur les dents. Et je n’ai rien contre une bonne comédie, à la condition qu’elle ne soit pas hystérique et un peu fine. Et je ne suis pas du tout opposée à la SF non plus à vrai dire, et même pas vraiment au western même si mon dernier commence à dater (c’était Soleil Rouge mais j’étais pas née à sa sortie, faut pas exagérer XD ). Un film conceptuel ne m’effraie pas non plus et même l’indé, des fois ça va ! Le palmarès ci-dessus (et les films vus depuis ladytelephagy.canalblog.com/albums/secret_diary_of_a_cinephile/index.html ) montre bien que je n’ai pas de goût particulier. Il ya par contre les trucs qui m’horripilent d’emblée : les comédies romantiques, certes (My Fair Lady étant une absolue abomination, et pourtant j’aime également les comédies musicales, mais celle-là, je peux juste pas !), l’horreur et le gore parce que je suis une lavette, et les trucs trop teenage. A part ça… je suis ouverte à tout, mais à la condition de ne pas
    Oui, l’ironie du sort, c’est que je peux me taper 24 épisodes de Carnivàle en moins de 4 jours (de congés, quand même XD) mais que par contre, 2h devant un film, c’est très aléatoire, il faut vraiment que le film me plaise. Je suis totalement contradictoire et je m’en rends bien compte !

    En fait j’attends énormément de surprise de la part des films, justement. Pour moi l’intérêt d’un film se loge dans l’effet de surprise et dans l’émotion qu’on peut ressentir en seulement 2h en compagnie des personnages. Le reste n’est pas tellement un critère. Si au bout de 3mn de film, j’ai déjà l’impression de l’avoir vu cent fois, ou de sentir où ça mène (même si je me trompe, ça se trouve !), j’abandonnerai en cours de route sans remords.

    L’un des prochains films sur ma liste est Another Earth, par exemple, et ensuite Melancholia (même si je me méfie de Von Trier comme la peste depuis Dancer in the Dark). Je n’ai à vrai dire aucune idée du quel est plus mainstream que l’autre (parce que je ne suis pas l’actu du cinéma et que je tombe sur ces films un peu par hasard), mais je lis le pitch et je me dis, bon, là au moins je sais pas trop où je mets les pieds, ça m’intéresse. C’est ça qui m’attire. Même si c’est pas du tout une garantie que je tienne tout le long du film, au moins ça aide à me mettre devant.

    Et du coup j’ai conscience que ça rend les recommandations compliquées

  10. ladyteruki dit :

    Ooops, phrase effacée par mégarde « à la condition de ne pas avoir l’impression que c’est du déjà vu ».

  11. ladyteruki dit :

    Ah et par rapport au cinéma nippon, le seul film japonais que j’ai réussi à regarder jusqu’au bout était Tanpopo.

  12. HarryTuttle dit :

    En effet c’est difficile de te cerner, tu m’aides pas beaucoup. Mais tes goûts en matière de séries ça peut le faire aussi, y’a des univers de série qui ressemblent à certains films et vice-versa.

    Si t’es branchée Scandinavie, déjà je vois Efter brylluppet (After the wedding), un très bon drame familial récent du Danemark. Ça ressemble un peu à Mélancholia d’ailleurs, avec le même mariage dans un riche manoir, et les secrets familiaux qui sont déballés. Mais Mélancholia est plus « fantastique », surnaturel, et plus dépressif aussi.

    Je suis navré pour My Fair Lady, c’est le moins bon de la liste, et on peut facilement être agacé par l’accent pointu et le style guindé.
    Avec Ozu, tu peux pas te tromper, et si tu en aime un tu les aimes tous.

  13. HarryTuttle dit :

    Abomination pour My Fair Lady, le mot est un peu fort… ou alors tes goûts sont encore plus exigeants que moi.

    Je connais pas Tanpopo, et pourtant je vois pas mal de films japonais… Je vais voir ce que ça donne. Ça veut dire que tu aimes pas le cinéma japonais non plus? Je croyais que tu étais japonaise… C’est juste un nom d’emprunt alors?

    J’ai pas vu Another Earth, il est plus mainstream mais il me semble qu’il était bien reçu par la critique américaine l’an dernier. Melancholia est considéré le meilleur de von Trier, et là tu es dans l’artfilm (assez pesant, mais très beau plastiquement, et vraiment profond).

    Sinon, c’est quoi le truc avec les pilotes? C’est mieux que la série complète? Pourquoi tu cours après les pilotes surtout? Tu veux voir tous les pilotes existants pour savoir quelles séries sont potables?

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