Le Docteur est demandé en salle 9

9 novembre 2010 à 21:09

Jusque récemment, la rubrique La une est à VOUS m’avait essentiellement apporté le sentiment de (re)découvrir, grâce à votre impulsion, des pilotes auxquels je n’aurais pas donné une chance autrement. Pour culture perso, en quelque sorte. Dans l’espoir de ne pas mourir idiote. Histoire d’essayer de m’ouvrir à d’autres possibilités et d’autres horizons, comme j’essaye de le faire pour vous (je ne sais pas si vous avez vu les pilotes de Rake, Daemul et The Circuit, par exemple… mais c’était en tous cas le but recherché). Je m’attendais surtout à regarder des séries que j’avais mises de côté jusqu’alors, soit parce que le peu que j’en avais vu m’avait rebutée, soit même par bête a priori (linguistique dans les cas des séries britanniques, par exemple). En somme, il s’agissait d’espérer que vous me pousseriez un peu au train pour tester des trucs. Pas forcément en vue de les adopter.

J’ai d’ailleurs, jusque là, choisi des séries pour lesquelles justement j’avais besoin qu’on me pousse un peu, parce que spontanément, je ne regarderais pas ces séries-là. Les séries partaient donc toujours avec un dossier à charge, car si je ne les regarde pas, c’est que j’ai une raison (fut-elle de piètre qualité). Le challenge n’était pas des moindres mais vous l’avez relevé, parce que vous êtes des lecteurs en or, et vous avez bataillé, rivalisé d’arguments, pour ou contre, vous n’avez pas cherché à me vendre les séries, juste permis d’avoir d’autres avis que le mien, et c’était exactement ce dont tous les commentaires d’un blog devraient toujours êtres remplis (du coup, quand ya pas de commentaire, je vous le pardonne moins parce que j’ai vu de quoi vous pouvez être capables… mais c’est un autre débat).

Il y a des séries dont j’ai effectivement (re)vu le pilote voire plus grâce à ces posts : The Guild, Merlin, et Community enfin, pour lequel j’ai mis plus de temps que pour les autres mais je m’y suis mise ; le post est en chemin.
Désolée pour le spoiler, mais aucune de ces séries n’a su me ravir ni me convaincre. Mais j’ai essayé et je ne l’aurais pas fait sans vous. C’est déjà une victoire.

Mais, plus important, il y a une série pour laquelle ça avait commencé tièdement. Le pilote était pas mal. Sans plus. L’un des personnages me sortait par les yeux. Je n’appréciais que le ton et pas vraiment le contenu. Yavait des saloperies d’accents. Mais vous avez persisté : insiste ! C’était le mot d’ordre. Insiste ! Et comme je ne suis pas totalement obtuse non plus, j’ai insisté.
Je dis souvent que le pilote est décisif pour moi : si je n’entrevois pas du potentiel, je lâche tout. Personne ne me forcera jamais à m’infliger plusieurs épisodes d’une série que je n’aime pas si moi, je n’ai aucune raison de le faire. Souvent, les réactions sur cette partie de mon comportement téléphagique sont souvent que je suis trop expéditive, et qu’il faut souvent du temps à une série pour mûrir. Et je me tue à vous répéter que je ne le nie pas mais encore faut-il ne pas avoir l’intime conviction, au vu du pilote, que le cas est désespéré. Je ne dis pas que c’est marche ou crève, mais quand c’est mort dés le pilote, je n’insiste pas.

C’est ici un parfait exemple de série dont le pilote ne m’a pas laissé une impression de perfection, mais pour lequel je n’étais pas non plus complètement refroidie. Il y avait des éléments désagréables (beaucoup). Il y en avait aussi des plus agréables (deux ou trois) qui compensaient plus ou moins. Et puis il y avait un trailer de fin d’épisode. C’est ce que j’appelle avoir du potentiel. J’ai suivi vos conseils, qui coïncidaient avec ce que me disait mon instinct, et j’ai insisté.

Le parcours a été difficile. Il m’a fallu du temps pour regarder le deuxième épisode. Du temps encore pour regarder le troisième. A la fin de ces derniers, l’horizon s’est enfin dégagé. Sans enthousiasme débordant, mais en me forçant moins déjà, et un peu plus rapidement, j’ai commencé à enchaîner les épisodes.

Il manquait toujours quelque chose. Le trailer semblait toujours plus palpitant que le résultat final. Certains éléments m’agaçaient toujours, voire plus. Quand un épisode était bon sur la forme, il était pénible sur le fond (épisodes 4 et 5). Ou pire : vice versa (1×06). Certains épisodes sentimentaux étaient d’un sirupeux consommé (7e).
Et puis, sont arrivés les épisodes 8 et 9. A ce stade, j’avais dépassé la moitié de saison mais avais l’impression d’avoir fait le tour du sujet. La série semblait bloquée dans l’équivalent téléphagique de la « friend zone » : oui, bon, c’est pas mal, mais bon, hein, voilà quoi. Mais avec cette histoire sur deux épisodes, soudain mon cœur a fait boom. J’ai commencé à regarder la série autrement. J’ai arrêté de me dire que je pourrais continuer la série « juste comme ça ». J’ai arrêté de me dire que ce ne serait jamais un coup de cœur.

Et c’est comme ça que je suis tombée amoureuse de Doctor Who.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là.

Car j’ai découvert que j’étais éperdument tombée sous le charme du Docteur. Ses sourires terrifiants et ses douleurs touchées par la grâce, sa tendresse pour Rose et sa rage débordante envers les Daleks… comment ne pas avoir le cœur qui fond pour un personnage capable de passer d’un extrême à l’autre ? Ce sont mes préférés. Ce sont toujours mes préférés. Le regard dur mais bleu, le sourire large mais crispé…
Nine était mon Docteur.

Malheureusement, il ne l’a pas été longtemps. La fin de la saison est arrivée, et mon cœur de téléphage s’est, déjà, brisé. Quelques semaines plus tôt, je m’en foutais, et voilà que j’avais l’impression persistante (que connaissent bien les téléphages les plus atteints) d’avoir une méchante peine de cœur. Je faisais un truc et soudain je poussais un soupir. Je commençais à regarder autre chose et je m’impatientais. Il y a même eu une fois pendant laquelle j’ai levé la tête, eu l’impression qu’il manquait quelqu’un dans la pièce, et réalisé que ce n’était pas le cas. Bien obligée de se rendre à l’évidence… j’étais en plein manque de Doctor Who.
Pire. Après le pilote, ont suivi plusieurs heures pendant lesquelles le cagoulage de la saison 2 se refusait à avancer, et où j’avais pourtant terriblement envie d’un épisode. Mais, bien consciente que de nouveaux épisodes ne manqueraient pas d’avoir pour héros le 10e Docteur, ma frustration était double, car je savais que l’attente ne serait qu’à moitié récompensée.

Et puis, ce matin, j’ai regardé l’épisode de Noël dédié à l’arrivée de Ten. Et j’ai alors ressenti ce qui, je crois, est parfaitement naturel dans ce cas : je l’ai détesté. Pourquoi m’avoir ôté mon Docteur pour mettre ce type dentu (et trop jeune) au rictus détestable ? Tout en bouffonade, Ten débarque, sauve le monde, et j’ai perdu le Docteur. Plusieurs années après tout le monde, je passe par ce stade naturel qui est de regretter le Docteur précédent (jusqu’à ce que le suivant arrive, plus jeune encore, qui me fasse certainement réaliser que Ten n’était sans doute pas si mal et apprivoiser le nouveau dans la foulée, acceptant le concept sur le long terme ; du moins j’imagine).
D’après mes observations, tel est le cycle de la vie chez les fans de Doctor Who.
Et désormais j’en suis une.
Si j’ai pleuré devant le final de la première saison, si je regrette déjà Nine, si je l’appelle Nine d’ailleurs… c’est parce que ça y est, j’en suis. En retard, peut-être, mais résolument l’une des vôtres, j’ai rejoint un univers que j’observais de loin depuis des années, où je voyais les réactions à ci ou à ça. Maintenant j’ai envie de lire des tas de choses (je n’ose, de peur de me faire spoiler), d’avancer dans le visionnage aussi bien-sûr, de revoir, peut-être, certains épisodes, déjà (quelque chose me dit que The Empty Child et The Doctor Dances, ainsi que Bad Wolf et The Parting of Ways, vont entrer au Panthéon de mes épisodes favoris), etc…

Maintenant j’ai TRÈS envie de regarder la semaine prochaine le premier épisode d’Accused avec Christopher Eccleston (oui, moi, anticiper une série britannique, vous me l’auriez dit il y a quelques mois…). Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ?

Vous voyez ? Continuez à réagir, continuez à contribuer, continuez à me pousser comme vous le faites. C’est grâce à vous que j’avance téléphagiquement. Ce weekend, devant mon écran, je me suis dit soudain que ça faisait 5 ans que vous saviez des choses que moi j’ignorais (dans tous les sens du terme). On se croit curieuse, et en fait il reste tant à faire…
Alors, voilà, en fin de compte, je voulais juste vous dire…

MERCI.

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10 commentaires

  1. Céline dit :

    OMG !!!!

    Mais de rien, je crois que tu viens d’écrire ce que tous les fans du Doc ont ressenti après avoir vu la première saison en premier.

    On se fait méchamment apprivoiser par cette série, par ce Doc, ce personnage, mi-homme mi-dieu qui est capable de tous les extrêmes.

    C’est fou, c’est pourtant un alien mais je crois que personne n’est finalement aussi humain que lui !

    Bref, je suis ravie que cette série t’ai plu, et j’espère (mais je suis sûre) que tu vas adopter Ten au bout d’un certain temps. C’est obligé !!

  2. Nakayomi dit :

    Je crois que pour ceux qui ont commencé par la première saison, le double épisode 1×09 & 1×10 est effectivement le déclic… D’ailleurs, même pour ceux qui n’ont pas commencé par là mais qui ont dû réapprivoiser le Docteur avec un nouveau visage (enfin, l’ancien quoi)… C’est donc très bien d’avoir persisté jusque-là… Surtout vu la suite et ce que tu as éprouvé…

    Pour l’épisode de Noël… Je n’en ai qu’un vague souvenir… Je n’avais pas eu à m’habituer au nouveau Docteur, c’était déjà lui pour moi à l’époque… Par contre, je sais juste que ces épisodes sont rarement les meilleurs (même si le plaisir augmente d’année en année)… C’est juste une mise en bouche pour des présentations plus grandes qui sauront sans doute séduire à nouveau… C’est un peu la magie de la série d’arriver à nous faire accepter la plupart des persos (même si certains sont mal-aimés ! ).

    Et des épisodes cultes, j’espère que tu en trouveras à foison dans les moments à venir (a priori, j’vois pas pourquoi ce serait pas le cas).

    (Par contre, j’ai quand même un horrible souvenir du double épisode 4 & 5 avec les monstres péteurs si je ne m’abuse… C’était vraiment bon sur la forme ça ? Ou c’est juste cet élément qui a parasité mon souvenir ?)

    Et Jack ? Jack ? (Nan, fiche pas le camp Jack ! )

    En tout cas, un combat qui n’aura pas été vain ! Il n’y a pas que le Docteur qui danse !
    (Et c’est un juste retour des choses après nous avoir fait découvrir plein de trucs…)

  3. Lorna dit :

    Tu n’imagines pas à quel point je suis ravie de te compter parmi les fans de Doctor Who ! Je suis vraiment contente qu’on ait pu te donner l’envie de voir le pilot et de poursuivre ton visionnage.

    Nine est le Docteur. Tout comme Ten et Eleven le sont aussi. La série a la capacité de nous briser le cœur en nous enlevant celui qu’on considère comme LE Docteur (Ten, pour moi) et d’en recoller chaque morceau en nous donnant la version suivante du personnage. Je me souviens du final Nine, j’ai détesté Ten pendant un quart de seconde et il est devenu mon Docteur. Cette série est incroyable pour ça.

    Bonne continuation en compagnie du Docteur

  4. ladyteruki dit :

    Eh bah c’est plus ou moins le premier truc que j’ai regardé après avoir fini la saison 1 figure-toi XD (à une différence près : je n’achète pas d’intégrale quand la série n’est pas finie).

    Mais pas sur Amazon de toute façon, ils acceptent pas les chèques u_u

  5. S. dit :

    Ou plutôt ils ne les acceptent plus, c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai joint un autre lien où ce mode de règlement devrait fonctionner -ou pas-
    Pas de service d’e-carte bleue avec ta banque (qui permet de générer à la demande un code CB utilisable une seule fois) ?

    Le Doctor Who « 2005 » peut être considéré comme une série finie, en quelque sorte, le coffret specials en étant l’épilogue.

    D’ailleurs en interne du côté la production, les nouveaux épisodes de cette année n’étaient pas désignés en tant que « Saison 5″… mais « Saison 1 »!

  6. Saru dit :

    Génial ! C’est aussi par le double épisode The Empty Child/The Doctor Dances que je suis tombée amoureuse…

  7. amy dit :

    Lady i’m proud of you(snif sniff)tu regardes une série british qui plus est Doctor Who!! Bon bah je te souhaite une bonne continuation dans l’univers du Doctor.

  8. akito dit :

    Je te remercie moi aussi, je viens de commencer la première saison… Enfin je viens de terminer l’épisode 9, plutôt. Avant de lire ton post, j’hésitais à regarder une série comme celle-ci qui a débuté dans les années 60, de peur de ne pas arriver à prendre le train – enfin le tardis ^^; – en marche, mais ça y est j’y suis bien installé ! Et je dois dire avec le recul, que je suis rarement déçu par tes recommandations téléphagiques. Vu que je n’ai hélas pas le temps de tout voir, ça aide à faire une sélection

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