Eh bah voilà, ça devait arriver : à force de cagouler à tours de bras, on a fait peur aux éditeurs et aux diffuseurs. Maintenant, ils sont tellement inquiets à l’idée de ne pas réussir à fourguer une came qu’on se serait déjà procurée ailleurs, qu’ils en arrivent à des extrémités telles que… le mensonge ? Naaaan, appelons ça plutôt l’énergie du désespoir.
Pièce à conviction : la pub de Koba Films pour le DVD de Flashpoint. Série d’action n°1 aux États-Unis ? Mouais. D’une part je conteste le chiffre, d’autre part je rappelle que Flashpoint est une série canadienne (avec 15 nominations aux Gemini Awards de cette année, soit dit en passant pour culture perso).
Mais bon, il y aura long à dire sur le Canada quand viendra le jour de son article sur SeriesLive (car il viendra, soyez-en sûrs).
Toujours est-il que proclamer une série n°1, c’est toujours un peu le gag qui fait pas rire.
Je fais toujours la comparaison avec les chanteurs américains ou français dont on proclame (ça se produit peut-être moins qu’avant, ou bien j’ai juste rompu toute relation diplomatique avec la musique occidentale, voire les deux) qu’ils sont n°1 au Japon. Si vous voulez, on peut aller comparer le Top Oricon de vente de singles (ou albums, for that matter) avec les chiffre avancés. Je m’étais amusée à le faire une fois ou deux, d’ailleurs, et admirablement, le « n°1 au Japon » était en fait « l’artiste occidental n°1 au Japon, mais bon 30e quand même dans le top général » ; dans un classement où désormais les ventes en dizaines de milliers sont la règle, crise de la vente de support physique oblige, convenez que ça ne signifie plus grand’chose.
C’est bon, c’est bon, j’arrête de parler de Jmusic, ne vous inquiétez pas. Ça me manque juste un peu, voilà tout.
Sur la même lancée, essayons de réfléchir aux audiences des séries d’action, et voyons si Flashpoint (série canadienne mais également diffusée aux USA sur CBS) fait mieux ou pire que, par exemple, au pif, NCIS: LA. Là encore, patatras.
Ils pensent donc qu’on n’a pas les ressources pour vérifier leurs dires, tous ces gens-là qui nous pondent des slogans choc ? Sérieusement, je serais curieuse de savoir si cette accroche change vraiment quelque chose dans le comportement des acheteurs. Le DVD de Flashpoint se vendrait-il moins avec un « la meilleure série canadienne du moment » ? (quoi, vous arrivez à m’en citer une autre de mémoire, là, de suite, sans consulter le lien sur les Geminis ?) Au moins ce serait subjectif, donc éloigné de tout mensonge. Euh, pardon : de tout acte désespéré.
Tant que j’en suis à parler de publicité pour une série, je voudrais revenir sur la pub de Canal+ pour The Pacific…
« Vous n’en reviendrez pas. Eux non plus ». Je suis la seule à trouver qu’il y a surenchère ?
La raison principale de ma réprobation, c’est que franchement, vendre une série de guerre en appuyant sur le fait que tous les personnages vont crever, c’est quand même une vision de la série de guerre qui fait frissonner. Ho, hé, Canal+, on ne va pas voir une version filmée d’un shoot’em up là ! Mais qu’est-ce que c’est que cette mentalité ? C’est la guerre, ya des armes et des bombes et des ennemis, alors on est là pour tenir le score, c’est ça ? Mais enfin, c’est vraiment comme ça que vous voulez vendre une série de guerre ? Vous l’avez regardée ?! Je l’ai regardée (bon, seulement trois épisodes, certes, m’enfin je pense que ça donnait une petite idée du propos quand même), et franchement je n’en étais pas à faire des soustractions parmi les personnages ! C’était bien plus que ça, et ce serait quand même plus honnête (et plus digne de ce que vous essayez de faire passer pour votre ligne éditoriale en matière de séries) de dire qu’on va y voir un peu plus que du sang qui gicle et des mecs qui clamsent dans la boue.
Pourquoi appâter les gens par le mensonge, encore une fois ? Rha, oui, c’est vrai, pardon, appâter les gens par le désespoir, j’oubliais.
J’ajoute une deuxième raison à mon haut le cœur devant cette affiche, c’est que ce slogan-là, ça passe parce que c’est des soldats américains. Collez ce slogan sur, je sais pas, moi, la promo d’un DVD pour Holocaust, mettons, et on va bien voir les réactions. Que je sache, on parle d’êtres humains dans les deux cas...
Mais par les temps qui courent, on ferait tout et n’importe quoi pour vendre une série. Surtout n’importe quoi, visiblement.
« la meilleure série canadienne du moment »
–> Durham County !
(quoi, vous arrivez à m’en citer une autre de mémoire, là, de suite, sans consulter le lien sur les Geminis ?)
–> DC s’est quand même fait une petite réputation sympa jusque dans nos contrées, non ?
Pour le reste, la surenchère autour d’une série pour nous la vendre, j’ai quand même l’impression que ça a toujours existé. Peut-être que maintenant, il est plus facile de se rendre compte du décalage entre la réalité et ce qui est avancé (net, etc..) ; peut-être aussi que l’augmentation de la place des séries dans le paysage télévisuel rend tout cela plus visible.
La manie de galvauder à tort et à travers le terme de « série culte » par exemple, ou encore de parler de « série du moment aux Etats-Unis » (sans aller jusqu’à n°1), je crois l’avoir toujours vu. c’est assez marrant d’ailleurs, ensuite, de voir comment les téléspectateurs se contentant de subir ces promotions sans trop vérifier imaginent et perçoivent le paysage US. Les disproportions manifestes par rapport au buzz ou autre amènent à des vues très biaisées (par ex., des amis qui me soutiennent dur comme fer que Gossip Girl est un succès d’audience et une des séries les plus regardées aux USA o_O).
Après, parmi tes exemples, pour The Pacific, j’ai un peu l’impression que c’est surtout un jeu de mots pourri tenté par Canal+ et qui est un peu tombé à l’eau…
Pour Flashpoint, là, on va dire que c’est un peu gros quand même. :-/
Ouhala, t’inquiète, je sais que c’est pas nouveau ! Simplement faut pas que ça m’empêche de râler… sans quoi je manquerais à ma mission sur Terre qui consiste à faire preuve d’un maximum de mauvaise foi.
(oui, bon, Durham County, bien-sûr, pis même Rookie Blue si on est de bonne humeur, mais la question a pour but de vous préparer, en fait).
Je pense comme Livia, je crois que la surenchère a toujours existé mais comme tu le soulignes je ne suis pas sûre que cette technique marketing fonctionne vraiment.
En tout cas pas sur moi !
Parce que moi quand j’achete des DVD, j’ai déjà vu au moins 5 ou épisodes ou alors je me suis beaucoup renseignée sur le net parmi les nombreux sériephile si la série vaut le coup de lâcher disons entre 20 et 50€.
Donc bon leur slogan à la noix, je ne sais pas sur qui ça marche vraiment !
Les Vies Rêvées d’Erica Strange (pour la question des séries canadiennes), ou encore La Petite Mosquée dans la Prairie (mais que fait Canal avec cette série d’ailleurs ? Pfff…).
Sinon, bah c’est comme les couvertures des mags télé quoi… Tout est toujours « la série n°1 » ou quasiment… Comme les stickers sur les albums qui sortent (avec le tube de truc-machin chose)… L’impact d’une telle promo me laisse aussi un peu dubitatif par rapport au fait que ça puisse exercer un quelconque penchement vers l’achat… Sur le sériephile avertit, c’est certain… Sur le télambda… Est-ce qu’il achète des dvd de séries (autre que Les Experts Pétaouchnocks ?).