L’idée est incroyablement bonne. Prévoir une saison de The Big C pour chaque saison du calendrier, c’est une idée en or.
Déjà parce qu’il est rare qu’une série de ce genre s’essaye au conceptuel. D’ordinaire, la série « à concept » est une série d’action, un thriller, ou si on a de la chance, une comédie. Le drame se prête a priori peu à ce genre d’expérimentations, sans doute parce qu’on part du principe que le character development doit prendre le pas sur le reste, et n’être pas gêné par des tournures de style.
Sincèrement, je n’attends pas d’une série sur le cancer, dont l’enjeu principal est que le temps est compté, qu’elle dure plusieurs années. Mais d’un autre côté, c’est intéressant de prendre le temps de développer certaines questions, et d’avoir plusieurs saisons pour le faire. The Big C a trouvé avec cette formule un parfait équilibre.
Du coup, lorsqu’apparait le générique, dans le second épisode, il est difficile de ne pas exulter à l’idée que celui-ci pourra, et même devra, être décliné de bien des façons dans les prochaines saisons. Même musique ? Éventuellement. Nouveau thème visuel ? Assurément. A chaque saison son ambiance, son générique, et peut-être aussi ses personnages.
Fantasme ultime du fan de génériques : que se passera-t-il en 5e saison ?
Et puis, à chaque saison, une nouvelle phase pour Cathy. Ce que promet The Big C, avec ce concept, c’est d’arriver au bout, d’aller jusqu’à la fin, d’accompagner son personnages dans son deuil d’elle-même. Je n’ai jamais ce sentiment avec Breaking Bad, parce que Walter me semble toujours tout faire pour ne pas affronter son cancer, et au contraire l’ignore effrontément. J’essaye de penser aux fictions dont je me souviens, et qui traitent du cancer à un moment ou à un autre, et la rémission semble de rigueur. Qui a vraiment cru que Lynette Scavo pouvait mourir ? Parler du cancer, mais laisser penser qu’il y a toujours une porte de sortie… ce n’est pourtant pas forcément aussi simple dans la vraie vie, et j’apprécie que The Big C donne cette impression de compte à rebours (prétendre le contraire me semble une vague tentative de faire perdurer un semblant de suspense, qui à ce stade est contredit par les dialogues).
Le sujet n’en est que plus courageux. Regarder une série en gardant à l’esprit qu’elle finira vraisemblablement par la mort de son personnages principal, c’est prendre le risque de perdre des spectateurs en chemin, mais c’est éviter de faire insulte à ceux qui restent.
Pour ceux qui, comme moi, ne reculent jamais devant une bonne dose de masochisme téléphagique, tout cela est plein de promesses…
J’aime The Big C.