Étonnés que j’aie regardé le pilote d’une série co-créée par Will Ferrell (ex-SNL) et interprétée notamment par un rouquin ainsi que Horatio Sanz (ex-SNL) et Chris Parnell (ex-SNL) ? Non, vraiment ? Mais vous vous attendiez à quoi, au juste ?
Comment ne pas remarquer la parenté, d’ailleurs ? On a tout bonnement l’impression d’assister à des petits sketches. Tout y est, on s’y croirait. Quelque chose dans le cadrage et dans le montage rappelle également cette origine.
Hélas. Car l’intérêt de SNL (et ce qui fait pardonner les éventuels accrocs), c’est le live. Si Big Lake était en live, ce serait tout-à-fait pardonnable. Mais il y a là un double handicap : d’une part, ce n’est pas en public, et d’autre part c’est enregistré. Et comme chaque fois que des acteurs rodés à l’impro s’essayent à une série scriptée et/ou enregistrée, on perd énormément en énergie et en intérêt. Big Lake pourrait très bien être un sitcom original en live, mais sans ce choix, le reste semble dénué de sens. L’impro, ça ne marche qu’en live, point barre. C’est pas la peine d’essayer, ça ne marche pas.
Oh, Sanz et Parnell s’en tirent relativement bien, mais ça reste tout relatif.
Et surtout ils sont odieusement sous-employés, au profit d’un benêt de service, Chris Gethard, dont on n’arrive pas à être certains qu’il s’agit là d’un rôle de composition. Le problème de rythme semble donc décuplé par l’extrême manque de panache de son personnage principal et son interprète à peine plus vif. Qui a engagé ce mec ? Sérieusement ? Sans lui la série serait drôle, mais là on a l’impression que tout le monde l’attend (« tu vas la dire ta réplique, ducon ? ») et que personne ne sait quoi en faire. Fallait-il vraiment, d’ailleurs, ce personnage débile ? Horatio Sanz aurait aussi bien pu driver la série en endossant à la fois le rôle de l’olibrius étrange et de fils penaud revenant à la maison. Surtout que Horatio est tellement lead material maintenant qu’il est baisable. Si-si. Les autres personnages de la famille, d’ailleurs, sont tellement hauts en couleur que c’en est encore plus douloureux.
Pas sûr que Big Lake ait le temps de se reprendre avant son inévitable annulation (le contraire serait surprenant), mais pourtant j’aurais envie de lui laisser le bénéfice du doute.
Mais pas au point de regarder la suite, essentiellement à cause de la question du rythme.
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Big Lake de… tiens, je sais ce que je fais ce soir, moi.