Deux. Deux tentatives pour réussir à me taper l’une des deux séries à neuf queues de l’été. Et j’ai même pas vu la fin du pilote. C’est trop pour moi. Là, j’abandonne. Faut croire que le gumiho ne passera pas par moi.
Hm ? Vous dites ? Vous ne savez pas ce qu’est un gumiho ? Je vois ce que c’est, on ne lit pas les fiches et news faites sur SeriesLive… pas de quoi se vanter, vraiment. Est-ce qu’au moins vous lisez bien My Tele is Rich comme je vous ai dit ? Non plus ? Il est pas trop tard pour cliquer en douce sur le lien et revenir ensuite, hein.
Bon. Disons pour résumer que dans l’imaginaire coréen, un renard à neuf queues (c’est le terme que désigne gumiho) est un animal parfaitement vicieux qui n’a pour préoccupation que de nuire aux humains. Leur artifice préféré est de se transformer en humain, plus précisément une ravissante jeune femme ou jeune fille, et ainsi attirer le mâle peu méfiant et en faire, au choix, un esclave ou un dîner. En particulier, les organes humains semblent être le met de prédilection du gumiho. Après, il y a des variations, mais l’essentiel est là.
L’idée de la série est de prendre deux gumiho comme personnages principaux : l’une est une femme parfaitement consciente des avantages comme des inconvénients de sa position, l’autre est une petite fille innocente qui n’a pas la moindre idée de ce qui va lui tomber sur le coin du museau. Intéressant, d’ailleurs, de renverser la perversion traditionnelle du gumiho, et d’incarner l’animal fantastique par deux personnages radicalement différents : l’une aurait souhaité ne plus être gumiho, l’autre est un être confondant de candeur et qui n’a aucune idée d’en être un.
Mais les grands principes, ça ne fait pas tout. Car pour moi, l’inconvénient numéro 1 de Gumiho: Yeounu Yidyeon, c’est ça :
et je vous assure que ma propre audace me surprend car je n’aurais jamais pensé avoir en moi la force de revoir ces images
Pourquoi les gens avec de grandes dents se sentent-ils obligés de faire ces sourires ignobles ?
Donc après avoir tout lâché une première fois, frissonné pendant 24 heures d’affilées et, sûrement par réflexe, réarrangé le bouquet d’ail sur la table de la salle à manger, j’ai quand même décidé de dépasser ça. C’est ce qui explique (entre autres) la raison pour laquelle j’ai dû recommencer le test de ce pilote.
Mais rien à faire. Car s’il ne s’agissait que de dents, mon problème avec Gumiho: Yeounu Yidyeon serait finalement minuscule. Ce n’est pas le cas, beaucoup d’autres choses m’irritent dans ce pilote, au point que les dents sont quasiment devenues le cadet de mes soucis, si l’on met de côté toutes les fois ou j’ai serré mon nounours en pleurant.
Il y a d’abord la réalisation. Livia vous dit qu’elle est épatante, je réponds que quand, dans un même épisode, on nous ressert plusieurs fois les mêmes images, il y a foutage de gueule ; or, ça se produit au moins deux fois, ça fait beaucoup. Oh, les combats sont superbement chorégraphiés, ça je vous l’accorde. La scène dans la forêt de bambou était aérienne juste comme il faut. Mais les effets spéciaux sont à la traîne, ce qui donne un côté terriblement cheap qui diminue l’effet d’autant.
Le scénario lui-même souffre, à ce stade, d’un certain nombre de passages vides d’intérêt. Les deux scènes d’action principales (les tigres et le duel) tombent comme un cheveu sur la soupe. Sur le coup, j’avais espéré que les ombres furtives dans la forêt de bambou seraient celles de gumiho reprochant à l’héroïne d’avoir tenté de devenir humaine, mais non, ce sont juste des bestioles affamées, ce qui donne l’impression de meubler et/ou provoquer une démonstration stérile. On a intérêt à revoir le mec qui s’est fritté avec le gumiho, aussi, parce que franchement, si c’était juste pour provoquer une rencontre avec le riche seigneur du coin, c’est terriblement cliché. Globalement on sent bien où va l’histoire, mais ces passages semblent essayer de plaire à un public que le reste de l’histoire ne contenterait pas, et ça renvoie une impression assez détestable.
Surtout, il y a le jeu des acteurs. Le gumiho adulte s’en sort assez bien… les enfants, c’est une autre histoire. C’en devient même pénible parce que ce sont sempiternellement les mêmes mimiques qui reviennent. Mais un nombre énorme de personnages passent aussi leur temps à geindre, et c’est ultimement irritant. Si ça ne tenait qu’à moi, dans ce pilote on ne garderait que le gumiho adulte et les seigneur, pour que la dramaturgie ne soit pas gâchée par tous les autres personnages qui en font des tonnes alors que, concrètement, ils n’ont qu’une influence minime, à ce stade, sur ce qui se joue. On nous conduit tellement à nous attacher plus au gumiho adulte qu’à sa petite que ça ne choquerait pas tellement, ce serait juste tellement reposant…
Un pilote inégal, en tous cas, et surtout avec beaucoup trop de points négatifs (et de dents) pour que je tente de chercher une amélioration future. Il est très possible qu’elle ait lieu, mais c’est trop tard pour capter mon intérêt, et j’ai mieux à regarder.